retour à la page d'accueilretour à la page d'accueil
retour à la page d'accueilarchives des homéliespetit germinal, informations pratiquesla vie de la communautédernières conférencesparticipez à germinal
retour page accueilhomelies 2006archives :200520042003200220012000199919981997
 

3ème dimanche de Carême B
}
 
 
Ex 20,1-17 - 1 Co. 1,22-25 - Jn 2,13-25
 
   
 
Jésus, Temple de Dieu.
 
   
 
19 mars 2006
 
   
 

JESUS, Temple de Dieu.

 

St Jean, avancé en âge, revoit la scène que nous venons d'entendre avec les yeux de ses 20 ans, et l'expérience peut-être du dernier témoin qui a vu le Christ vivant au matin de Pâques. Il a vu, il a touché le Christ ressuscité, le Christ avec son corps transfiguré dans la nature de Dieu. C'est à la lumière de la résurrection qu 'il a saisi le sens de la parole de Jésus : " Détruisez ce temple et en 3 jours je le relèverai ". L'incident avec les marchands du Temple n'est pas relevé dans l'évangile comme l'histoire d'un conflit. St Jean veut montrer le visage de Jésus avant sa Passion, au milieu d'une Jérusalem en ruine.

Il est loin déjà le temps où Israël a reçu de Moise les Dix Commandements. C'était, au départ, une sorte de consensus pour vivre ensemble en qualité de peuple : on respecte les autres et leurs biens, on respecte celui qui a inspiré ces paroles de sagesse.

Après ces dix paroles de Dieu, Israël a possédé une terre, un roi, un système politique qui l'a mis au rang des peuples des alentours. Enfin il a pensé à offrir un lieu de rendez-vous, considéré comme la Maison de Dieu, le lieu de l'Alliance, le Temple.

Dieu accepte la proposition avec réticence ; car Dieu ne peut se laisser lier à un lieu où il n'y a pas de vie. On ne peut pas assigner Dieu à résidence, l'enfermer dans des prisons dorées, des sanctuaires où il est mis à part, hors de nos vies.

Israël a mis beaucoup de temps pour comprendre ce refus de Dieu. Le Temple de Jérusalem construit par Salomon au Xème siècle avant Jésus-Christ sera détruit et reconstruit plusieurs fois pour être enfin réduit à l'état actuel. De tous les fastes des temps anciens, il en reste un mur de soutènement appelé mur des lamentations.


C'est le drame de tout un peuple que Jésus a prédit et pleuré. Le Temple ne sera plus jamais comme avaient rêvé les rois d'Israël. Et c'est dans cet état de dépouillement, devant un mur, la tête en plein air, qu'aujourd'hui les enfants d'Israël viennent trouver et adorer le shekina, la présence de Dieu.

Pour prier Dieu, pour l'adorer, nous avons besoin d'un lieu. Mais ce lieu, le vrai temple, le lieu de rendez-vous véritable, ce sera le coeur de chacun de nous. Cette construction à l'intérieur de l'homme est l'oeuvre du Seigneur. Il a commencé à partir de son propre corps :

" Détruisez ce temple et je le rebâtirai en trois jours." Avec l'expérience des apôtres devant le Christ glorifié, le monde comprendra que désormais le lieu de la Présence de Dieu n'est plus un édifice. Il est une personne, le Christ. La liturgie chrétienne n'existe qu'autour de son Corps Transfiguré. Elle a pour mission de nous introduire dans ce mystère. " Vous êtes le Temple de Dieu ... vous êtes le Corps du Christ. " Nous découvrons avec le Christ, tout au long de son cheminement vers Jérusalem pour y mourir, l'éminente dignité de l'homme appelé à vivre dès maintenant sa vie, dans le mystère de Dieu.