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4ème
dimanche de Carême B} | ||
2 chroniques 36,14-16.19-23 - Ephésiens 2,4-1- Jean 3,14-21 | ||
Joie | ||
26 mars 2003 | ||
DIMANCHE LAETARE Le 4ème Dimanche du temps du carême est célébré comme un hymne à la joie. Etre capable de trouver sa joie dans la joie de l'autre : voilà le secret du bonheur. Nous avons la joie de Pierre, Jean et Jacques qui ont vu leur maître rayonner comme le soleil. Celui qui se dit temple de Dieu révèle à Nicodème comment Dieu a aimé le monde dans lequel il a mis son enjeu : Remettre l'homme là où son Fils est " élevé ".Comme il est écrit, c'est du haut de la croix qu'il a soulevé le monde et donné à l'homme la promotion comme l'a voulu le projet de son Père. " De sa plénitude, tous, nous avons reçu grâce sur grâce. " (Jean 1, 16) La première lecture nous projette en arrière, dans
cette leçon d'histoire sur la destruction de Jérusalem et la déportation
à Babylone. Dans ce glissement vers le néant, un petit reste échappé
à la " Shoah " a su concevoir, à partir même de
son néant, cette plus belle page de l'histoire des hommes : la création
du monde à partir de rien. Le monde a dû être comme son histoire.
Dieu l'a fait sortir du tohu-bohu pour exister devant lui. * Grâce à Lui, le monde n'est pas " né du sang, ni d'un vouloir de la chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu. " (Jean 1,13.) L'homme n'est pas matière. Il est une personne capable de recevoir et de créer des liens qui le rendent libre. * Dieu est le Père. (Matthieu 11,25). Il n'est pas source du fanatisme et de la violence. Il n'est la propriété de personne. Le Père réunit l'humanité en une famille. (Jean 17. On l'adore en esprit et en vérité. (Jean 4,24) * Désormais, ce qu'on a fait pour les plus petits, les plus démunis, c'est à Lui qu'on l'a fait. La solidarité, l'attention aux autres sont des points sur lesquels le monde sera jugé. L'Evangile a lancé le mouvement humanitaire, le droit d'ingérence dans des situations qui rabaissent l'homme. (Matthieu 25,31) *
Ce que vous avez reçu gratuitement, donnez le gratuitement. " (Matthieu
10,8) La gratuité est le caractère spécifique du don qui
va être poussé plus loin encore, vers le " pardon. Combien de
fois ? Soixante dix sept fois sept fois. Avec autant de fois de dialogue sans
condition, l'ennemi même est aimé. (Matthieu 5,43)
* Pour une bonne gestion des richesses de ce monde, plusieurs disciplines ont été inventées : économie, sciences sociales, sciences humaines avec ses multiples ramifications. Et chacune de ces disciplines possède ses propres rigueurs, susceptibles de créer un monde où chacun peut trouver son bonheur. Dieu et son Christ n'interviennent pas là où l'intelligence humaine, avec les données de l'Evangile, peut se suffire à elle-même. La laïcité est née à partir de cette initiative de l'Evangile. A César de gérer ce qui est à César. (Matthieu 22,21) * Nous avons connu Jésus comme l'éveillé
du désert, qui refuse de servir Dieu à son profit. (1er dimanche) * Avec le 4ème dimanche, nous découvrons que la sagesse inédite vient de la façon dont Dieu veut jouer perdant pour initier l'homme aux dimensions de Dieu. Le sommet de la vie de Jésus est son élévation en croix. Mais de cette mort, la vie de Dieu rayonne jusqu'à nous, dans notre façon de penser et d'agir. Il est possible de mourir pour sauvegarder l'intérêt de l'autre. * L'hospitalité et la convivialité humaines sont promues comme des liens de présence dans le dernier geste que Jésus recommande à ses disciples. Une nouvelle civilisation de présence est née. Elle sera à jamais permanente dans les relations humaines. C'est l'Eucharistie, l'appréciation de la présence mutuelle entre les hommes où Dieu trouve partie. * La mise en croix de Jésus est retenue par l'Evangile comme " l'élévation " et la " glorification " du Fils de l'homme. En le regardant comme les enfants d'Israël qui regardaient le serpent de bronze, le monde participe à cette " élévation ". Ce sont les données
de la promotion de l'homme qui servent de fondement à la civilisation actuelle.
Beaucoup ont bénéficié de don de l'Evangile à la communauté
humaine sans penser à la source de ces apports qui font la richesse de
notre culture. Quel dommage de vivre sans prendre conscience des liens qui tissent
les trames de notre existence et la source de notre joie ! " Je dormais et
je rêvais que la vie n'était que joie. Je m'éveillais et je
vis que la vie n'est que service. Je servis et je compris que le service est joie.
" [Rabindranàth Tagore]
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