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3ème
dimanche de Pâques
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{Actes
3,13-15,17-19 - jean 2,1-5 - Luc 24,35-48
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Le soir,
à la table de la taverne.
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30
avril 2006
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" Or, voici que, ce même jour," raconte St Luc, le
premier jour de la semaine, On vient d'apprendre par Marie de Magdalena,
puis par Pierre et Jean que le tombeau a été ouvert
et vide. Mais toutes ces nouvelles n'ont pas pu empêcher certains
disciples de quitter Jérusalem pour retourner chez eux. St
Luc les trouve sur le chemin d'Emmaüs qui, depuis, devient le
récit inoubliable dans la mémoire des hommes. C'est le chemin du néant, de la "Shoah", de l'anéantissement.
Il ne reste plus rien pour eux, de tout ce en quoi ils ont cru. Leur
coeur est dans une telle solitude que tout leur paraît absent.
Le monde qui est là, les gens qui sont à leurs côtés,
ils ne les voient même pas. C'est en eux le vide. Ils ne peuvent
pas penser que les "Ecritures" ont été données
à partir de ce vide, la "shoah" du peuple de Dieu.
Combien de fois a-t-il été réduit au néant.
C'est comme une immense plaine d'ossements desséchés,
dit le prophète, ou pire, comme dans " l'holocauste "
moderne, il ne reste même pas d'ossements. Tout a été
anéanti par le feu. Le fait de voir ne mène pas nécessairement à
croire. Il faut que le cœur et l'esprit s'intéressent à
ce qu'on voit et alors on se met à comprendre. Au lieu de dire
: je doute, on réajuste son langage : je ne savais pas. Il
doit y avoir des choses qui me dépassent et qui me donnent
le vertige et m'interpellent. Quand on croit, on cherche moins à
voir qu'à connaître la personne de l'autre. " Celui
qui demande à l'amour ses raisons, aime peut-être déjà
moins. " Le Christ Ressuscité initie les disciples au silence de Dieu,
à la solitude du coeur. C'est la part que Dieu se réserve
pour lui-même, le coin où rien du monde extérieur
ne peut pénétrer, sinon soi-même en présence
de Celui qui vit dans le silence. Il n'y a rien d'étonnant
si l'on se trouve angoissé ou pris de vertige quand on essaie
de voir Dieu avec ses mains, ou même avec ses yeux. La grâce
de ce temps de Pâques donne à tous, maintenant, dans
l'immédiat, la joie de découvrir avec le Christ Ressuscité
que nous pouvons voir Dieu, Le rencontrer maintenant là où
Il a choisi d'établir son royaume Dieu que nous reléguons
inconsciemment parmi ceux qui vivent loin, ne bénéficie
de notre présence que d'un temps limité. Nous croyons,
mais laissons : " on verra plus tard ". Jésus ressuscité
est venu nous apporter le projet inouï de Dieu. Notre entrée comme notre départ de ce monde, nos défaillances
morales ou physiques, nos relations, entre l'homme et la femme, entre
la personne individuelle et morale, les fruits de nos labeurs, notre
nourriture, la pain et le vin, tous nos vécus humains peuvent
être le signe de sa présence. Désormais les générations
successives de l'histoire, jusqu'à la fin des temps, peuvent
Le retrouver comme Il l'a promis, comme c'est écrit, "
Il prit le pain, prononça la bénédiction et le
leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et Le reconnurent... "
C'est le Seigneur. |
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