Le temps de l'Avent, en ce deuxième dimanche, se montre plein de force, d'imaginations et d'amour pour régénérer l'espoir, l'attente de notre monde trop éprouvé pour pouvoir attendre encore. La liturgie de la Parole est d'une telle abondance qu'aucune de nos épreuves n’est oubliée.

Chaque génération, chaque temps a ses propres déceptions, venues de toute part, des gens qui nous gouvernent, de la société qui nous entoure, de nous-mêmes qui n'avons plus de force pour imaginer, pour changer ce qui ne va plus dans notre vie. Nous avons des angoisses, des soucis que nous n'arrivons même pas à définir. Toutes ces aspirations humaines vécues, se trouvent amenées dans la Bible à attendre Celui qui doit venir combler les attentes déçues : le Messie.

  C'est dans ce contexte que la parole de Dieu nous parle et nous rassure par le prophète Baruch : " Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Eternel...Car Dieu pour toujours te donnera ces noms : " Paix-de-la-Justice" et " Splendeur-de-la-crainte-de-Dieu ". C'est un message qui a la puissance d'une prophétie, d'une vision qui dépasse les rêves les plus audacieux de l'homme..L'homme et l'univers retrouveront l'innocence et l'harmonie des premiers jours. Il n'y a plus de férocité, ni de violence même chez les fauves. Partout, c'est l'harmonie qui règne.L'agneau peut rester à côté du loup, le nourrisson à côté des vipères et les hommes à côté d'autres hommes. Ces images deviendront des réalités par la grâce de Dieu et l'attention de chacun.

St Paul, dans la deuxième lecture, trouve que nos désirs, somme toute, font le terrain de la prière. Prière instante et constante, car notre vie est marquée par l’attente de cette venue suprême. " Nous sommes ceux qui se tendent avec amour vers l’Avent du Seigneur. " St Augustin reprend le même thème de st Paul pour nous dire : " C’est le désir lui-même qui est la prière. Toujours prier, toujours désirer. Tu te tairais si tu cessais d’aimer. "

  Ce "désir-prière", l'évangile nous l'annonce comme la "conversion" de l'homme. C'est toute la prédication de Jean Baptiste, celui qui vient pour préparer et annoncer la venue imminente du Seigneur.

C'est en image qu'il parlait à la foule. Il faut tout simplement faire un chemin, enlever tout ce qui bloque la route pour qu'il puisse venir.

La liturgie de ce deuxième dimanche nous comble de signes de la venue du Seigneur. Nous pouvons en retenir un. C'est l'image la plus forte qu'on puisse concevoir pour nous dire sa présence dans notre vie. Le mot est de St Luc : " Tout homme verra le salut de Dieu. " . Et St Paul nous redit la même expérience :"Dieu sera tout, en tous".

Quand nous réalisons la force de tous les mots que l’espérance biblique a découverte en suivant l’inspiration de l’Esprit de Dieu, comment ne pas sentir la présence des autres qui nous pousse à les rencontrer pour redire tout ce que l’espérance peut apporter à chacun, à tous.

D.L.