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3ème Dimanche de l’Avent C
 
 
So 3, 14-18
Ph 4, 4-7
Lc 3, 10-18
 
     
 
La Joie
 
     
 
14 Décembre 97
 
     
 

Le troisième dimanche des temps de l’Avent, et du Carême, est régulièrement réservé à la joie. C’est pour dire le signe d’authenticité, de véracité de notre espérance et du comportement de notre prière et de notre jeûne comme Jésus l’a remarqué. "Quand tu veux faire un geste religieux, n'embête pas les autres par ton air de pénitence, mais parfume-toi la tête et lave-toi le visage." C’est le sens du dépouillement chrétien. On vit dans l’amour et la joie, malgré tout ce qui a pu nous arriver. On donne ainsi le témoignage de l’Esprit qui est là et qui nous libère des réactions à fleur de peau.

 A la première lecture, la Bible apparaît comme l'histoire d'un peuple familier des exodes et des exils. Pourtant aucun autre ne s'est autant senti heureux et comblé. C'est une joie humaine et terrestre mais qui est comme la vigne et le vin, don et reflet de Dieu. Nous avons écouté la joie des retrouvailles chantées par le prophète Sophonie.

"  Pousse des cris de joie, Fille de Sion, Eclate en ovations, Israël ! " " Le Seigneur est en toi. Sa joie est en toi. Sa joie, son allégresse sont en toi. Il te renouvellera " .

  Et ma joie, où donc es-tu ? Doit-elle être spontanée comme au moment où je reçois tout et tout de suite, tout ce qui me plaît, et rien de ce qui me déplaît? Ma joie est-elle dépendante des décibels et des quantités d'images qui inondent mon cerveau, pour qu'il n'y ait pas de place pour l'ennui?

  Quand je n’ai rien à donner, et personne à rencontrer, qui peut alors me dire où est la vraie joie? Pourtant, les soucis des parents, de tout éducateur ne sont-ils pas de veiller à ce que la joie donnée soit la joie communicative, partagée ? Pourtant la joie de mon enfance a pris racine lentement par l'éducation et la culture religieuse de la Parole de Dieu, des paroles joliment dites, comme remarque un enfant qui vient ici, pour la première fois à la messe du dimanche. Cette joie sourd de savoir que le Seigneur est là et qu'il a parlé avec des mots qui restent dans ma mémoire et je les ai enfin entendus et compris.

" Père, prie Jésus, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange: ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as fait comprendre aux tout-petits..." Quelle merveille d'écouter l'Evangile qui nous dit la joie de Jésus ! La joie de ce Dimanche de la Mi-Avent est célébrée dès le 8 Décembre, fête de l'Immaculée Conception. C’est le temps où celle qui accepte de donner sa lignée de sang à celui qui doit venir, attend de voir le visage de son enfant. Elle sait que son enfant sera grand, qu’il s’appellera le Fils du Très-Haut. Quel sera son visage ?   Elle attend de le voir, et avant qu’il ne vienne, c’est elle qui bénéficiera, la première, de sa venue dans notre monde. Marie est la Comblée-de-Grâce. Elle est la création sans faille, intacte, toute tournée vers Dieu. C’est dans ce sens que le vocabulaire religieux parle de sa virginité, de son Immaculée Conception. Elle est née dans l’humanité nouvelle que son Fils vient inaugurer dans notre monde. Elle est le signe avant-coureur, caché, de la joie que veut chanter la liturgie de ce 3ème dimanche de l’Avent.

 Mais l’Evangile nous fait revenir aux réalités de notre temps, avec les gens et les faits divers de son temps, de deux mille ans déjà. On voit venir auprès de Jean le Précurseur des braves gens, des agents du service public. Aussi diverses que soient leurs situations, tous s’inquiètent de l’avenir et cherchent ce qui peut les rassurer. Que devons-nous faire? Partager, donner, gratuitement, ne pas abuser du pouvoir, n’abuser personne, dit Jean. Ce sont des questions et des réponses qui restent toujours sujets d’actualité.

  Imagine-t-on ce que deviendrait notre monde si l’homme était l’homme qui partage, le juge était un juge, le marchand, celui qui vend ce qu'il annonce, l’homme politique, le gérant du service public, le chrétien, le témoin de Jésus-Christ ressuscité ?  Imagine-t-on ce que serait un monde où l’amitié ne serait qu’amitié, où l’amour ne serait qu’amour? La Parole de Dieu pour aujourd’hui nous rassure. Oui, nous pouvons imaginer le monde avec Celui qui va venir pour faire de nous non des pratiquants, mais des êtres "religieux", ouverts, capables d'aller vers les autres et partager la joie reçue. La joie, la bible en parle avec des images originales et la décrit comme une onction de parfum qui pénètre lentement notre corps et s'imprègne partout. en laissant des marques qui ne s'effacent pas.   C'est l'onction de l'Esprit qui impose sérénité et tranquillité à nos neurones qui ne sont plus instruments de dopage mais capacité de garder dans notre mémoire les merveilles de la vie. C'est ce qui constitue notre culture humaine et religieuse. Aucun geste religieux n'est possible s'il n'y a pas de relations humaines très fortes. C'est le chemin du Verbe de Dieu qui va devenir Jésus de Nazareth, fils de David, fils de Marie, Fils de Dieu.   On comprend maintenant pourquoi le fou de Dieu, Paul de Tarse, au lieu des élans mystiques, nous dit simplement:" Que votre sérénité soit connue de tous les hommes."

 D.L.