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1er
Dimanche de Carême C
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Dt
26, 4-10
Rm 10, 8-13 Lc 4, 1-13 |
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La tentation
de jésus
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1er mars 1998
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Depuis le mercredi des Cendres, la liturgie de la Parole est un appel à vivre le temps du Carême comme les disciples les plus proches de Jésus, Jean, Jacques et Pierre. Nous pouvons rester auprès de lui, le voir, écouter ses confidences et entrer dans ses pensées profondes sur Dieu, sur les hommes. Nous pouvons le suivre partout, jusquau sommet de sa vie. Il y aura des moments forts qui diront que nous sommes aimés dun amour qui va jusquau bout. La première expérience est celle face aux tentations dans la vie, sous " toutes les formes" que peut inventer le "tentateur". La dernière phrase du récit de Luc dit que Satan a "épuisé" son imagination, n'a plus de programme à proposer. Cette information est capitale et doit nous servir. Nous sommes au courant de tout ce qui pourrait nous arriver. Le récit du séjour de Jésus dans le désert est écrit comme le reportage de quelqu'un qui est sur place et qui peut observer les scènes de la tentation. Beaucoup d'images se déroulent sous nos yeux : Jésus qui a faim, Jésus sur un sommet où il peut voir d'un seul regard tous les royaumes de la terre et enfin Jésus au pinacle du temple. Nous laissons aux exégètes le soin de trouver comment St Luc peut nous donner ce récit. Ce qui nous intéresse, c'est l'attitude de Jésus devant le démon, devant ses stratégies et ses idées sur le Mal.
Le démon suppose que Jésus est le Fils de Dieu, mais il n'a pas d'idée précise sur sa personnalité. Il lui vient à l'esprit de le tester et au besoin, de le faire tomber. Jésus reste réservé, ne livre ses réponses qu'en recourant à ce qui est écrit et auquel il croit. On peut y trouver des traces du Deutéronome. Mais il y a ici plus que la mémoire de l'origine modeste d'un peuple libéré par la grâce de Dieu. Jésus veut y laisser voir encore ce qui le préoccupe. Partout le Père est présent, aimé, adoré en premier, alors quil connaît les conditions de vie comme nous, avec lengrenage inévitable qui nous pousse à mettre notre préférence ailleurs que dans la volonté du Père ou dans les intérêts des autres. L'origine du mal ne vient-il pas de ce qu'on a choisi et servi soi-même en premier ? Cest la tentation de l'homme au pouvoir et le drame de toute société où la notion de service public n'existe pas encore. Jésus a refusé dutiliser le pouvoir de faire des miracles, même pour le modeste besoin de manger quand il a faim. Il a refusé davoir tout et tout de suite en acceptant des compromis avec le commanditaire du mal: Jésus a refusé dutiliser Dieu au service de son prestige, de sa volonté de puissance. Le message de ce récit nous amène vers la lumière de la Résurrection, à la rencontre du Fils de lHomme venu nous apprendre qui est Dieu, son projet pour notre monde et le mal à vaincre.
L'Évangile d'aujourd'hui est la profession de foi de Jésus. Il va la développer à travers son enseignement avec les paraboles qu'il trouvera dans la vie quotidienne des gens. C'est Paul de Tarse qui résume le chemin parcouru du Deutéronome à l'Évangile. A la suite de Jésus, la profession de foi de ses disciples proclame l'accomplissement du projet de Dieu. La grâce de la Résurrection est en germination dans notre vie quand nous proclamons que Jésus est Seigneur, et qu'il a vaincu le mal, il a vaincu la mort. |
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