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Fête Dieu , Année C
 
 
Gn 14, 18-20
1 Co 11, 23-26
Lc 9 11-17
 
     
 
La Fête du Corps et du Sang du Christ
 
     
 
14 Juin 98
 
     
 

Le dimanche dernier, le premier après la Pentecôte, sous l’action de l’Esprit-Saint, nous sommes amenés à contempler la vie en Dieu, Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit. Source de toute vie, Dieu est Relation, celle que nous aimons bien avoir, puisque c'est la richesse de notre personnalité. Aujourd'hui, l'Esprit continue de nous faire comprendre que la vie en Dieu va jusqu'à l'intérieur de chacun de nous comme Jésus nous l'a promis. "Mon Père et moi nous viendrons établir notre demeure." Nous sommes au coeur de l'Eucharistie.   Il est poignant d'entendre lire, à chaque Fête-Dieu, le récit de ce dernier geste de Jésus tel que Paul le transmet dans sa première lettre aux Corinthiens. C'est le récit le plus ancien qui nous est parvenu de l'inoubliable soirée. Ecrit moins de vingt cinq ans après "la nuit qu'il fut livré", la nuit où "ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout", le récit est fait comme une prière, chargé de mémoire et d'amour. C’est notre prière eucharistique. Paul se garde bien d'innover ce qui restera comme le mémorial du Seigneur. Il tient à rappeler qu'il ne fut qu'un anneau de la Tradition remontant au Seigneur lui-même, par les Douze, témoins privilégiés de la scène. L'Eucharistie perpétue la Présence du Seigneur. Elle assure que, Ressuscité il est là parmi les siens et comme aux derniers jours qu'elle anticipe déjà. Nous tenons pour vraie la célébration de la Présence de Notre Seigneur. Il est là, nous pouvons lui parler, nous pouvons lui dire comment nous avons reçu la consigne et comment nous voulons la vivre. Nous avons trouvé dans le geste qu’il a fait ce soir-là, sa vie, sa mission, le projet accompli de Dieu. Au moment où il ne lui reste pas beaucoup de temps à vivre et il tu a voulu dire à ses disciples tout ce dont il tu n’a pas encore pu leur parler : les événements qui vont survenir, le comportement de Judas, celui des gens au temple, sa mort imminente, sa mission comme chemin vers le Père, l'avenir de tes disciples, la promesse de l'Esprit-Saint.   Matthieu, Marc et Luc ont retenu de cette soirée le geste du pain et du vin que le Maître a pris comme son corps, son sang livré pour la vie du monde. Et Jean a été frappé par un autre souvenir, le lavement des pieds par le Maître. Il complète ainsi la signification du geste du pain et du vin.   "Prenez et mangez, ceci est mon corps. Prenez et buvez, ceci est mon sang." Depuis ce jour, des générations et des générations de disciples ne cessent d’entrer dans ce que le Maître a dit. Dans le langage de tous les jours, le corps et le sang ne sont pas les mots usuels pour remplacer les pronoms personnels. On ne se dit pas mon corps et mon sang pour se présenter à l’autre. On n’appelle pas non plus l’autre, ton corps ton sang. Seul Jésus les a employés pour nous dire son identité. Car son corps et son sang c’est l’humanité de chair accédée par sa résurrection en corps et en sang du Verbe de Dieu. C’est Jésus de Nazareth qui vit la vie même de la deuxième personne de Dieu.  Sa personnalité de fils de l’homme et de Fils de Dieu va permettre la convivialité entre Dieu et tous les hommes et les hommes entre eux. Il a vécu notre condition humaine comme un vrai exode : sortir de soi-même, du mal, de la mort, de la peur, pour aller vers le Père, vers les autres. Par lui, désormais, chacun peut découvrir dans sa vie le même cheminement de l'histoire du peuple de Dieu: l'exode, le don de la loi, l'Alliance avec l'Eternel que nous célébrons comme Pâques, Pentecôte, Fête-Dieu..   Nous découvrons ainsi à la fête du Corps et du Sang du Christ l'autre dimension de l'Eucharistie. Elle n'est pas un geste de dévotion individuelle que nous demandons au prêtre de célébrer à nos intentions diverses. C'est la présence du Ressuscité dans notre monde. Il a assumé en Lui, Verbe de Dieu, la vie de ce monde jusqu'à la fin des temps et la transforme en une louange, une action de grâce permanente à Dieu le Père dans l’unité de l'Esprit-Saint.

D.L.