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{calendrier
liturgique}
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Ac
2, 1-11
Rm 8, 8-17 Jn 14, 15...26 |
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Pentecôte
98
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31 mai 1998
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Pentecôte à son origine, est la fête juive de Chavouot, fête des moissons, mais aussi du don de la Loi à Moïse sur le mont Sinaï. En effet, l’origine de notre fête de la Pentecôte remonte à la consigne que l’Eternel a donnée à Moïse pour faire sortir d’Egypte les enfants de Jacob. La libération d’Egypte a un but précis : être libres, pour vivre la relation que l’Eternel propose à son peuple. Quand les anciens protégés de Joseph sortent du pays de l’esclavage, ils ne sont pas encore à proprement parler un peuple. Beaucoup d’esclaves d’origines très différentes ont profité de l’occasion pour partir avec les enfants d’Israël. La cacophonie de leurs opinions et de leurs propos ne met pas longtemps à se faire connaître. L’autorité de Moïse a été vite contestée. La Pentecôte les a sauvés pour la seconde fois en un espace de cinquante jours. L’indépendance ne leur sert à rien s’ils n’arrivent à vivre ensemble. Ou s’ils ne trouvent qu’un veau d’or pour les rassembler dans une sorte de défoulement collectif On peut mesurer alors l’intervention de Dieu au cinquantième jour de leur sortie d ‘Egypte. Pour les souder en un seul peuple, Moïse a reçu pour eux le Don de la Parole : Les DIX PAROLES qui façonnent cette foule d’esclaves d’Egypte en un seul peuple. Il possède désormais une constitution fondée sur le droit de Dieu et le droit de l’homme. A partir de ce jour-là, Israël existe devant l’histoire, et devant le monde. Dans les événements de la Pâque Nouvelle, le cinquantième jour de la victoire de Jésus sur la mort est marqué par le Don de l'ESPRIT. Les actes des apôtres que nous lisons en première lecture nous en ont donné le récit. C’est déjà une originalité que pendant la même période de cinquante jours, les disciples ne fabriquaient pas un veau d’or. La descente de l'Esprit de Dieu sur l'assemblée des apôtres réunis autour de la mère du Seigneur est le moment de plénitude de ce souffle qu'ils ont reçu au matin de Pâques. Seul l'Esprit de Dieu a cette force de faire sauter toutes les barrières de l'espace, du temps, des cultures, et des races. L’Esprit de Dieu rend possible à tous, la promesse de Jésus : " être en Dieu ", "Toi en moi, moi en eux, et eux en moi". Il souffle sur eux et dit : "Recevez l'Esprit-Saint". C’est formidable que par l’action de l’Esprit, l’invisible soit plus visible que le visible. A partir d'un phénomène naturel, commun au vent et à la respiration humaine, le mot "esprit" est cette capacité de pénétrer à l'intérieur des choses pour connaître, comprendre, puis aimer ce qui se voit ou ce qui ne se voit pas. Avec son esprit qui se met au diapason de l'Esprit de Dieu, l'homme va jusqu'à concevoir la réalité suprême de Dieu. Toute culture humaine suppose la présence de l’esprit. L’esprit est au minuscule, mais déjà quel miracle ! Il se définit comme lumière, claire, pudique et retenue, bariolant le corps et l'âme comme les millions de soleils de la nuit constellent l'univers. L’homme, même celui de la caverne, peut laisser des traces immémoriales que nous appelons la culture. "Elle consiste et demande à épouser l'altérité la plus étrangère". Aime l'autre qui engendre en toi une troisième personne, l'esprit ". Même un caillou, ou un tesson d’un ustensile de l’âge de pierre, ramassé au bord du chemin, peut être l’interlocuteur de l’homme. A cause de la nature de l’esprit de l’homme, il y a une relation étroite entre la culture et la foi. La foi est une question de relation. On croit, quand on rencontre l’autre. Un objet peut porter une signification ou un message. Et chaque personne a son secret. Ainsi, grâce au lien de la culture, l’homme peut entrer en relation même avec le monde inerte qui l’entoure. Que dire alors de la relation dont parle Jésus, celle qui le relie au Père ? Jésus a essayé de nous la dire : C'est L'Esprit de Vérité, le Paraclet, Don suprême du Dieu très haut, Feu, Source vive, Amour, Onction qui pénètre en nous et nous initie au mystère de Dieu. Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit. Nous sommes aux limites du langage humain pour dire la vie en Dieu, Dieu Lui-même. On peut retenir ici de très belles images pour nous dire ce qu’est l’Esprit dans notre vie. Il est remarquable que l'irruption de l'Esprit à la Pentecôte ait été décrite en images de feu, de vent et de vin. On peut relever encore l'image de la femme puisque l'esprit, en hébreu, est féminin. L'Esprit est chaleur, puissance, créativité et douceur. "L'Esprit souffle où il veut. Mais nous, nous ne vivons pas souvent comme nous le voulons. Vivre l'Evénement Pâques-Pentecôte, A partir de la Pentecôte, les apôtres on compris tout ce qu'ils ont vu, entendu et vécu auprès de Jésus durant les trois dernières années. C'est l'invisible qui les aide à voir et comprendre le visible. Ils ont compris la mission du Christ dans le monde et le vrai visage de sa personne. L’Esprit a permis de concevoir une autre échelle de valeurs : c'est lutter pour se dégager, pour s'élever à la liberté de l'Esprit. Aujourd'hui, le Christ qui nous a quittés à l'Ascension a tenu sa promesse. L'Esprit crée l'Eglise et lui assure la continuité de la mission que les apôtres ont reçue à la Pentecôte. Libre comme le vent, l'Eglise sera présente de par le monde, pour rappeler à tous les hommes que, par le souffle qui les anime, ils ont la possibilité de vivre ensemble, au-delà du monde sensible. Depuis la Pentecôte, la forme de relation qui leur a été donnée, ignore toute forme de discrimination ou d’exclusion et les amène au-delà de toutes les limites, jusqu'à la vie en Dieu. Et la Bible se termine avec le livre de l’Apocalypse dont la dernière phrase est un appel :" L’Esprit et l’épouse disent : Viens ! Que celui qui a soif vienne ! Que celui qui le veut reçoive l’eau vive gratuitement. " C’est l’action de l’Esprit et de l’Eglise qui travaille la communauté humaine et la fait évoluer depuis deux mille ans. Elle continue d’œuvrer encore jusqu’à la fin des temps. Nous sommes dans l’ère de L’Esprit. D.L. |
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