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Vendredi
Saint C }
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Is
52, 13--53, 12
He 4, 14...5, 9 Jn 18, 1--19, 42 |
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Le Passage
vers le Père.
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10 Avril 1998, vendredi
saint.
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" Tout est accompli. " La Mission que le Père t’a confié, Seigneur, tu l’as parfaitement réalisée. Autour de toi, tout doit entrer maintenant dans le silence et la tranquillité de la nuit. Les spasmes de la violence sont tombés dans le confus, la honte et le vide creusé par le déchaînement des passions. La haine avec tout ce qu’elle entraîne, qu’elle invente : tortures physiques, avec les souffrances qui font mal à l’autre, dans son corps, qui l’abîme et le défigure - tortures morales, injures, calomnies, désinformations, mépris, tout pour précipiter l’autre dans l’angoisse et le néant. C'est à peu près déjà une heure, ou deux, que l'on T'a déposé dans ce tombeau. C'est en un temps record qu'ils ont pu prendre soin de Toi. Le petit cercle des intimes qui ne T'a pas quitté un instant. Joseph d'Arimathie, Nicodème, le centurion, Marie de Magdala, les deux Marie mère de Jacques et des fils de Zébédée, Ta Maman et le disciple à qui Tu l’as confiée dans ton agonie. La réalité vivante de l'Evangile, comme Parole de Dieu, peut nous faire entrer dans ce petit cercle, pour rester avec la mère du Seigneur et lui manifester notre sympathie. Grâce à elle, la mémoire de tes derniers moments nous est transmise. Tu as vécu intensément ta mort, toi, tout tendu vers le Père. Tu te sais aimé de Dieu, tu attends de Lui la reconnaissance de ce que tu as dit, de ce que tu as fait comme la glorification de son Nom, ta propre glorification. C’est le grand passage dont la Pâque juive n’est qu’un symbole Heureux sommes-nous qui, ce soir, pouvons célébrer le mémorial de ta mort ! C’est ici que se révèle tout le mystère de la vie. " On est né pour mourir, on meurt pour être ". " Certaine est la mort de tout ce qui naît. Avec toi Seigneur, certaine est la naissance de ce qui meurt. " Nous pouvons observer cette lueur de vie sur le visage de nos morts, comme Marie, quand elle reçoit dans ses bras le corps inanimé de son Fils. En elle, se conserve la vie de Jésus, Fils de Dieu, son Fils à elle, et qui va devenir les pages des Evangiles. Chacun selon sa personnalité, Matthieu, Marc, Luc, Jean se sont relayés pour mettre par écrit ce que ta maman gardait dans son cœur à ce moment-là. Les tableaux de "pietà " essaient de peindre la Mère en contemplation de la Gloire de Dieu, dans ce corps, né de sa chair, de son sang, porté dans son sein, le voilà inanimé dans ses bras Donne-nous, Seigneur, ce soir, la grâce de révéler la "pietà " de la Splendeur de l’amour de Dieu, d’arriver à l’exprimer par notre façon de voir, de penser et de vivre, par tout ce que nous avons de beau. D.L. |
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