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1er
dimanche Avent
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Jérémie
33,14-16 - Thessaloniciens 3,12-4,2 - Luc 21,25-28.34-36
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AVENT
2000
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3 décembre 2000
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La liturgique
chrétienne a ceci de grand, disons d'éternel qu'elle est
l'expression de la prière du Christ Ressuscité et de son
Eglise. Notre célébration liturgique est une communion
de vie de louange de deux mondes. Elle commence avec l'Eglise sur cette
terre et elle se prolonge jusqu'à la vie de l'au-delà
avec la présence du Christ qui vit en Dieu. Si tout ce qu'il
y a de beau, parole, chant, expression gestuelle, est utilisé
pour la célébration, notre liturgie n'est jamais cependant
une animation de masse. Reconnaître et respecter le caractère
unique de la célébration que vit l'Eglise, nous place
dans un contexte de prière, d'adoration où Dieu a toute
sa place. Tous peuvent y participer, retenus et tendus vers lui. L'homme
se laisse ouvert à l'infini.
En ce début de l'année liturgique et tout au long du temps de l'Avent, il est bon de retourner à la source de la vie de prière de l'Eglise. Nous y retrou-vons que tout est vie, dotée de toutes les richesses enfouies dans nos vécus de chaque instant. La vie nous prodigue en profusion des merveilles pour la gloire de Dieu et pour notre progression permanente vers là où Dieu nous attend. A l'éveil de la foi, un enfant de 4 ans expliquait : " on est vivant quand on chahute ". C'était sa manière de dire que la vie, c'est être en mouvement. Le temps de l'Avent nous met en éveil comme l'homme et la femme qui chemi-nent avec le temps. Un pied en arrière, un pied en avant, on est en état de marche. Quitter le passé, nous voici tendus vers l'avenir. Le passé et l'avenir n'existent qu'en nous qui sommes le présent. Les disciples de Jésus n'ont pas à se laisser effrayer par les catastrophes annoncées par le Maître dans son célèbre discours sur la fin de Jérusalem en l'an 70. Comme Jérusalem, la cité qui n'était pas au rendez-vous à la visite de son Envoyé, toute histoire connaîtra un jour sa fin. Le chrétien sait, ou du moins devrait savoir et faire savoir que sa vie, comme la vie de la communauté humaine, est une longue veille, une vie en marche vers le jour du Seigneur. Les paroles de l'Avent annoncent que nous sommes dans le temps de l'incubation, du silence, de l'espérance. Dans la terre labourée de l'histoire, dans notre vie travaillée par les épreuves et les quêtes de vie qui ne sont pas réalisées comme nous le souhaitions, le prophète Jérémie voit Dieu qui fait pousser le " Germe de Justice. " En clair, il voit Dieu qui donne aux désirs de l'homme, encore flous, instables, capricieux, une consistance. L'homme a toujours rêvé d'une stabilité de vie pour sortir de son indigence, de sa précarité de ses fabulations. " Il est aisé de louer Dieu pour la vie reçue
en abondance, quand les trompettes et les fastes des ors accompagnent
notre bonheur, notre santé, notre jeunesse, notre inconscience
; tout alors est force, joie, avenir... ...Et puis ce sont les drames. Les larmes et les deuils, les meurtrissures et toutes les frustrations qui taraudent le cœur; c'est la souffrance qu'il faut taire, c'est la terre qui tremble et enterre les vivants ; ce sont tous les massacres et les fleuves de boue, c'est Ramallah et Jérusalem, les week-ends sur les routes et les crues du Mékong qui engloutit toute vie dans son delta. Comment alors chanter la vie et exulter de joie ? Le recours au symbole est inévitable pour ne pas oublier aucun de ces cris de l'humanité en détresse. " Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes fondraient devant Toi !" " Cieux, épanchez-vous là-haut et que les nuages déversent la justice. Que la terre s'ouvre et produise la vie, qu'elle fasse germer en même temps la justice ". (Is. 45,8) A ce cri de tout homme qui attend, une voix répond : " Voici que je vais faire du neuf, ne le voyez-vous pas ? " " Déjà il pointe. Aux bras fatigués, aux genoux qui chancellent, dites : " courage, ne craignez pas, voici votre Dieu, Il vient vous sauver ! " Nous sommes invités à rejoindre cette conviction qui
habitait Israël aux plus sombres traversées de son histoire.
Nous la trouvons à travers les figures célèbres
dans l'Avent de l'histoire, celles qu'on appelle les prophètes,
Isaïe, Jérémie et le dernier entre tous, Jean-Baptiste
qui crie comme une voix à travers le désert. Il y a
surtout cette jeune mère qui attend de voir le visage de son
enfant Elle sait qu'il va combler l'attente de son peuple, de tous
les peuples. |
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