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4ème Dimanche Avent C
 
 
Michée 5,1-4a - Hébreux 10,5-10 - Luc 1,39-45
 
     
 
Marie, la Crèche de Dieu
 
     
 
24 Décembre 2000
 
     
 
Quand nous prenons du temps pour contempler Marie qui se cache, qui attend dans le silence son enfant dont elle sait qu'il est son Seigneur, tout sera différent, tout sera comme elle qui reste à jamais la Grande Nouvelle.

Pour que la vie vienne, il faut un espace d'harmonie, de paix et d'amour, de don de soi créé ensemble par l'amour d'un homme et d'une femme. Que peuvent avoir comme héritage un garçon et une jeune fille au moment où ils se donnent l'un à l'autre comme une seule chair? Leur apport mutuel d'amour est de valeur inestimable. Car il crée ce lieu d'harmonie sans lequel aucune vie n'est possible.

Devant le drame de ce monde sans amour, nous apprécions mieux la richesse de l'Evangile. Il y a Marie, la Mère toute intérieure, attentive à tout et à tous, à l'enfant qu'elle porte en elle. Il sera le Bien Aimé de Dieu, et de tous les hommes.

La souvenance du premier amour dans la vie, de la délicatesse dans les premiers contacts ou la mémoire de ce que pouvaient vivre nos parents au temps de leurs fiançailles, ces souvenirs doivent nous aider à mieux comprendre Marie qui accepte des avances de Dieu, tout ce qu'il voudra. Ici, l'harmonie se fait entre la complicité d'une jeune fille et l'Esprit-Saint. Ce quatrième dimanche de l'Avent est cet espace d'harmonie entre Marie et l'Esprit pour donner au Verbe de Dieu une lignée de sang et un foyer. Enfin, il peut venir. Tout est prêt pour l'accueillir. Cet espace d'amour donne à la crèche de Bethléem son éternelle nouveauté.


En quatre étapes, le temps de l'Avent a l'ambition de nous faire revivre le long chemin des espérances de l'homme. Tout au long de l'Avent, nous avons suivi la sagesse du pauvre. Nous avons voulu mettre l'espérance là où est le désespoir, la foi là où est le doute, la joie là où est la tristesse, et l'entendement là où est la discorde.

La Bible n'écrit pas des traités de l'espérance. Elle nous fournit des noms. On peut dire que la Bible c'est le livre unique qui nous fournit autant de noms propres. Sur la liste de quarante cinq noms dans la généalogie de Jésus, chacun traîne derrière soi des histoires du genre de Samson et Dalida. Ce qui est peu ordinaire encore, c'est que dans cette galerie des ancêtres figurent quatre noms de femmes qui font autant de bruits que ces hommes. Car deux sur quatre sont des prostituées, la troisième est une femme adultère, la quatrième est une étrangère. Et l'espérance que nous apprenons avec la Bible c'est qu'avec ces hommes et ces femmes-là, Dieu a écrit une histoire sainte.

C'est cette espérance là qui nous apprend à lire les signes de la vie. Et quoi de plus intense que le visage de la jeune femme qui attend son enfant. Depuis qu'elle se sait porteuse d'un enfant, le Fils du Très-Haut, elle n'a plus rien à dire.

Les hommes ne découvriront que beaucoup plus tard comment le bébé est une personne, comment ce point brillant de l'échographie peut être le premier sourire de la vie. Marie, elle, sait que son enfant est le Saint de Dieu. Notre espérance prend source de cette joie d'attente de Marie. Notre espérance fait partie de ce qu'elle ne connaît pas encore: le visage de son enfant. Elle va bientôt voir ce visage.

Mère de Jésus, Toi qui attends en silence de voir le visage de ton Fils, apprends-nous le silence de la vie intérieure, là où l'Eternel a promis d'écrire sa Loi pour que nous ne l'observions plus avec nos lèvres mais avec le cœur, et ton Fils va nous dire que c'est là que commence le Royaume de Dieu.

D.L.