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Dimanche de Pâques 2001 C
 
 
 
     
 
Dimanche de Pâques 2001
 
     
 
15 avril 2001
 
     
 


L'Ecriture du Verbe Eternel,
Jésus Ressuscité.
Jean 20,1-9

Notre joie de Pâques s'éclôt avec la fraîcheur printanière de ce récit de la tombe vide. Jean a su lui insuffler toute la saveur d'une scène vécue, toute la richesse de vie de son évangile. Les souvenirs de ce " premier jour de la semaine " restent encore intacts avec les premiers frissons cachés, conservés dans ces mots : " Il vit et il crut ".

C'est le déclic qui rassemble en une conviction pleine d'amour tout ce qu'il a entendu et vu auprès de Jésus durant les trois dernières années. Elle devient de plus en plus forte et donne l'inspiration au génie du vieillard d'Ephèse, le dernier survivant des douze, pour concevoir et construire son évangile. Jean vers la fin de sa vie a trouvé les mots pour rédiger le prologue de son évangile : " Au commencement était le Verbe. Le Verbe était auprès de Dieu. Le Verbe était Dieu… En lui était la vie, la vie était la lumière des hommes.. " C'est tout un enchaînement de manifestation de vie qui fait comprendre ce qu'est la Résurrection du Christ.

Il y a tout dans ce bref récit pascal de St Jean. Il ne cède en rien à l'art du conteur, ni à la rigueur des traditions les plus anciennes à établir avec précision la découverte du tombeau ouvert et vide. La foi part d'un fait réel de la vie, vu avec les yeux de chair, senti avec toutes les cordes sensibles de la perception. Les détails sont minutieusement retenus et servent à introduire à la reconnaissance de Jésus, le Vivant.

Ce matin là, il faisait encore sombre, Marie Madeleine, Jean et Pierre partirent tous au pas de course au tombeau. Madeleine courut pour informer aux disciples que le tombeau était ouvert. Elle croyait à une supercherie. Pierre et Jean coururent pour en faire le constat. Le plus jeune, arrivé en premier n'entra pas mais vit le linceul. L'autre arriva ensuite, entra dans la tombe et vit le suaire et les bandelettes. Tout se présentait comme si une main mystérieuse était passée par-là pour tout plier et remette en ordre.

Plus que le tombeau vide, la disposition des linges est pour Jean le signe d'une réalité nouvelle, invisible. Quand Lazare revint à la vie, il sortit avec les linges mortuaires, liés par les bandelettes comme avant son ensevelissement. Jésus, au contraire, n'est plus au tombeau et plus rien ne le retient lié.

Voir un signe ne fait pas croire mais permet de commencer à croire. Jean complétera le constat " Il vit et il crut ", par cet autre : " Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru ". La foi part de signes visibles pour devenir enfin l'adhésion à l'invisible.

Jean laisse entendre encore que voir est se souvenir de ce qui a été écrit. Voir c'est commencer à comprendre les Ecritures. Il a expliqué : " Jusque là, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts. "

Jean ne pouvait pas comprendre complètement certains points de l'Ecriture tant qu'il n'avait pas vu le signe du tombeau vide. Il vit et il comprit. Son évangile du début jusqu'à la fin nous fait comprendre ce qu'il a compris. Dès sa première rencontre, Jésus qui l'appelle est le Jésus qui vit en lui la vie de Ressuscité. " Je suis la Résurrection et la Vie " déclare-t-il avant d'entrer dans Jérusalem où on va l'éliminer .

Jésus est la Parole-Source de vie. C'est dans les vécus les plus simples de la vie humaine que Jésus a manifesté la vie de Dieu, la vie en Dieu. Sa mission est d'apporter à l'homme la plénitude de vie qu'il a en lui et à laquelle l'homme est destiné depuis toujours selon la volonté du Père. Elle n'est pas donnée comme un ornement pour enjoliver notre vie. La vie de Dieu s'enracine dans la nôtre comme la vie que mène Jésus.

C'est " une plénitude vitale qui offre à l'homme un accomplissement inespéré en le faisant participer à la joie divine d'exister. " Tous les comportements nouveaux qui vont au-delà de la loi, sont les signes de la vie nouvelle jaillie au cœur de l'homme : Pardonner jusqu'à soixante dix sept fois sept fois, servir, adorer en esprit et en vérité, aimer jusqu'à donner sa vie…Quand la vie en Dieu vécue dans le cœur humain, la résurrection y rayonne dans toute sa splendeur. La vie est le mot qui revient une quarantaine de fois dans St Jean. Chaque fois, la vie mentionnée veut dire la vie éternelle, l'aspiration la plus profonde de l'homme. Tous les personnages qui rencontrent Jésus sont en quête de vie, de plus de vie. Nicodème, Nathanaël, la Samaritaine, les milliers d'homme nourris par le pain de vie, l'aveugle né, les sœurs de Lazare et les autres.

Le message de la Nouvelle Pâque de St Jean nous invite à entrer dans ce mystère du Verbe qui s'est fait chair. La Résurrection est la chair qui respire par le Souffle du Verbe de Dieu. Puisqu'en Jésus, le Verbe s'est fait chair, Jésus, fils de David, fils de Marie, Jésus de Nazareth est l'Expression du Verbe de Dieu. Son corps est comme l'Ecriture du Verbe éternel. Son corps est éternel comme la Parole qu'elle exprime.

A nous de vivre dès maintenant la résurrection : Ecouter la Parole. Devenir son Ecriture. D.L.