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2ème Dimanche de Pâques, Année C
 
 
Actes 5,12-16 - Apocalypse 1,9-11.12-13. 17-19 Jean20,19-31
 
     
 
Ecris-le dans un livre…
 
     
 
22 avril 2001
 
     
 

Nous sommes au 2ème dimanche de Pâques. Du petit matin où Marie Madeleine a trouvé la porte du tombeau ouverte jusqu'au jour où Jésus se sépara de ses disciples, l'Eglise revit les expériences des apôtres, de tous les hommes et femmes qui ont revu le Seigneur Vivant au milieu d'eux. Chacun à sa façon nous a retransmis le contact et l'expérience qu'il a reçue du Christ Mort et Ressuscité.

L'ensemble de tous ces témoignages a créé une assemblée nouvelle. C'est la communauté qui croit en Jésus Ressuscité ( Actes 5,12). Un des trois témoignages que nous avons dans la Liturgie de la Parole revêt un caractère tout spécial. C'est l'apocalypse de saint Jean, le Livre de la Révélation. Un bref passage suffit pour nous aider à entrer dans le Mémorial du Seigneur, l'Eucharistie, l'action de grâce à Dieu Notre Père.

Entre les années 60 et 100, un peu plus de trente ans après l'événement de Pâques, la jeune Eglise du Christ reste encore fragile et traverse une crise grave. La Palestine n'est plus la même qu'au temps de Jésus. Les maîtres de ce monde, les empereurs romains, Néron puis Domitien, se font appeler "Notre Seigneur et Dieu". Il n'y a pas de place possible pour quelqu'un d'autre que César. On peut réaliser les persécutions contre tous ceux qui n'acceptent pas cette déification.

Seul survivant des apôtres, Jean est en exil sur l'île de Pathmos. Le dimanche, le jour du Seigneur, précise-t-il soigneusement, il reçut en extase la révélation, l'apocalypse de Jésus. Le genre littéraire qu'il a adopté appartient au mode de pensée de son temps. C'est le style d'apocalypse. A son âge fort avancé déjà, tous les souvenirs d'antan lui reviennent à l'esprit comme une prière, une louange, avec des flots de symboles et d'images. Ce n'est plus ici l'évangile des rencontres de Pâques où les apôtres peuvent voir et toucher le corps du Christ, corps glorifié mais en chair et en os.


C'est l'Evangile éternel qui se déploie dans tout le cosmos, au-delà du temps, l'épopée de la Résurrection dans toute sa grandeur qui couvre la création tout entière et nous montre que Jésus est Seigneur. Devant Lui, défilent toutes les civilisations mortelles sauvées par son sang de leur existence éphémère.

Dans le rayonnement de sa gloire, il offre à tous ceux qui acceptent de Le suivre dans son sillage, l'Evangile éternel, la Bonne Nouvelle pour tous les hommes que Jean a la mission de mettre par écrit. Par sa propre expérience, Jean laisse entendre que voir est se souvenir de ce qui a été écrit. Voir c'est commencer à comprendre les Ecritures. Il écrit pour que tous puissent voir même sans être là.

Au long de notre vie quotidienne, nous ne cessons de croire aux choses, à la vie, aux événements, aux gens qui nous entourent. Nous ne pouvons pas tout faire, tout connaître. Nous avons besoin des autres. Croire c'est savoir par le savoir des autres. Il est multitude ce geste de croire de tous les jours dans tous les domaines, et non seulement celui de la religion.

Dans tout l'évangile de St Jean, Jésus a donné des signes multiples pour initier ses disciples à croire en Lui, comme "l'Envoyé" du Père. Les signes sont des gestes-événements que Dieu donne au monde pour pouvoir s'acheminer vers Lui, et croire en Lui. Nous disons souvent "je vois", pour dire que "je comprends". La compréhension ou la connaissance est plus profonde que la vue.

Regarder Jésus Vivant est la première étape qui amène à croire qu'Il est maintenant dans le mystère de Dieu. Croire en Jésus qui vit maintenant comme le Verbe éternel en Dieu est le geste qui tient pour vraie sa parole de Pâques : "Sois sans crainte, Je suis le Premier et le Dernier". L'éternel est déjà là dans notre existence qui ne dure qu'un temps et qui est la source de nos angoisses. Le germe de la résurrection est déjà là dans notre chair.

Rabbouni, je célèbre la Pâques, je ferme le Livre, je ferme mes livres, mes yeux, et je cherche Ton Visage, tout au fond de mon cœur.

D.L.