|
||
|
|
2ème
dimanche C
|
||
Is
62, 1-5; 1 Co 12, 4-11; Jn 2, 1-11
|
||
Les Noces.
|
||
14 Janvier 2001
|
||
Isaïe est-il un prophète ou un poète ? Toujours
est-il qu'il sait dire les sentiments de Dieu qui rencontre l'homme
avec des mots forts et intimes comme ceux des amoureux. " Pour
moi, tu t'appelleras désormais, " Ma Préférée
". Nous trouvons ce langage de rencontre dans les relations de
Jésus avec son Père. " Tu es mon Fils, en toi j'ai
mis tout mon amour. " Jésus, dans l'évangile de ce dimanche, est l'invité aux noces du village d'à côté. Gardons-nous de penser d'emblée au miracle des six jarres d'eau servies pour l'ablution et changées en vin de qualité pour la joie des convives. Nous nous placerions alors dans la catégorie des gens pour qui Jésus voulait rester inconnu. Il ne veut pas qu'on le prenne pour un magicien ou un guérisseur. Suivons le récit tel que nous le propose St Jean. Il nous
le raconte en disant : " Or le troisième jour, il y eut
un mariage à Cana… " On a cru bon de supprimer ces quatre
mots qui relient le récit à la première rencontre
de Jésus avec ses premiers disciples. C'était, en effet,
le troisième jour après la promesse faite à Nathanaël
: " Tu verras de plus grandes choses encore. " Comme on est parti avec conviction sur l'idée d'une intervention à obtenir, les paroles de Jésus deviennent difficiles à comprendre. Plus d'une mère ne pardonnerait pas ce que Jésus a dit à sa mère, ou ce qu'il est supposé avoir dit. Jésus serait pour ces mères, un garçon froid, sans cœur, voire insolent. " Qu'y a-t-il entre toi et moi ? " Qu'ai-je affaire avec toi ? ". " Mon souci est-il le tien ? " ( traduction de Léon Dufour). André Chouraqui trouve que nous avons ici une locution littéralement traduite de l'hébreu et signifiant avec des nuances multiples : " Qu'avons-nous en commun ? " et il traduit : " Qu'en est-il pour moi et pour toi, femme ? " On préférait que Jésus dise : " Qu'est-ce que nous, toi et moi, pouvons faire ? " " Mon heure n'est pas venue. " Ce n'est pas le moment où je dois faire connaître qui je suis. La discrétion et la bienveillance de Marie qui cherche à rassurer les servants ont tout changé." Faites tout ce qu'il vous dira. " Les paroles de Jésus sont brèves; il dit : " Remplissez d'eau ces jarres…Puisez maintenant.. " Aucune formule magique. Les connaisseurs auraient dû remarquer la délicatesse de ne pas verser du vin nouveau dans les amphores déjà utilisées. Même contenu dans les jarres d'ablution, le vin n'est pas mélangé. Les convives ont fait connaître qu'il est meilleur et regrettent qu'il n'ait pas été servi en premier. St Jean termine son récit en soulignant que c'est le commencement
des signes de Jésus. Il a manifesté qui il est. Il est
venu pour " donner à ceux qui croient en lui de pouvoir
devenir enfants de Dieu ". Ils ne sont pas nés du sang,
ni d'un vouloir de chair. Les mystiques et les théologiens
friands des signes et des symboles fouillent les Écritures,
cherchent dans les prophéties les images du vin, de l'eau,
de l'alliance pour broder des visions eschatologiques, les unes plus
symboliques et plus mystiques que les autres. " Par l'emploi
de l 'eau, l'Alliance est ressaisie depuis son premier stade, celui
de la création; par les jarres de l'institution juive est maintenu
le temps du premier Israël; par le bon vin est suggérée
la nouveauté de la pleine communion des hommes en Dieu désormais
offerte avec Jésus. " (Léon Dufour) Et le jeu de
commentaires continue. Pourquoi six jarres ? Six est un nombre imparfait.
De l'imparfait, Jésus fait surabonder les dons de Dieu. Le
vin n'est-il pas le symbole de l'Esprit ? Pourquoi le troisième
jour ? Le troisième jour est le jour du signe des signes, jour
de la résurrection. D.L. |
||