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17è dimanche C
 
 
29 Juillet 2001
 
     
 
La Prière
 
     
 
Genèse 18,20-32 - Colossiens 2,12-14 Luc 11,1-13
 
     
 


Quand nous parlons de la force d'une personnalité nous aimons mentionner sa capacité de réaliser l'autre qui se tient en face de soi, que ce soit l'univers, le monde qui l'entoure ou l'autre qu'il côtoie. Il fait comprendre à l'autre qu'il sait qu'il est là, il le comprend et il peut entrer en relation avec lui et il trouve des mots pour le dire. Le génie du mot "connaître" ne nous dit-il pas que la relation à ce niveau d'échange fait que l'un et l'autre naissent ensemble en ce moment, en créant la compréhension mutuelle, la communion entre les deux êtres qui se sentent respectivement compris.
" De Toi mon coeur a dit:" Cherche ta face !" C'est ta face que je cherche, ne me cache point ta face (Ps.26,8).

Dans la prière personnelle, l'homme se tient en face de l'Eternel. Il sait que c'est de l'Eternel qu'il reçoit son existence. Il prend conscience de la relation qui existe entre son être, doué de l'intelligence et du coeur et l'Eternel, source de toute existence, de toute lumière intérieure et extérieure.

C'est du dedans de lui même qu'il peut saisir l'immensité de l'extérieur qui l'entoure. Quand l'homme est en prière, il entre dans le dialogue avec l'Eternel. Il atteint le sommet de ce que l'homme peut connaître. Il y a quelque chose comme le reflet de l'Eternel qui couvre son visage et son comportement. Bien avant les disciples de Jésus, le peuple d'Israël a vu la marque de Dieu sur les visages de ses prophètes. Et quelle merveilleuse promesse de Dieu que les prophètes puissent dire à ceux qui se tiennent à l'écoute du Seigneur, selon les mots de l'un d'entre eux :" Voici le nom qui t'est donné par Dieu pour toujours : " Paix de la Justice et Splendeur de la crainte de Dieu " .

La scène la plus émouvante que nous pouvons trouver dans les évangiles c'est quand les apôtres ont trouvé Jésus en prière. Plusieurs fois, ils ont remarqué qu'il s'est retiré, s'est mis à l'écart, même, il s'en est allé au désert pour passer la nuit entière à prier. Qu'est ce qu'il a fait, qu'est-ce qu'il a dit en ces moments là , ils auraient bien aimé tous le savoir. Il devenait tout autre quand il priait. On voit bien ici qu' ils n'ont pas trouvé les mots pour nous décrire le visage du Christ en prière. Mais c'est beaucoup de leur part que d'avoir de l'esprit pour demander au Seigneur lui-même de leur apprendre à prier. Grâce à eux, nous pouvons, nous aussi, entrer dans la prière de Jésus à son Père.

Ici, ce n'est plus le marchandage qu' Abraham croyait bien faire puisqu'il voulait intervenir pour les autres. C'était le temps de l'apprentissage, du début de la connaissance de Dieu.Mais Jésus est dans la pleine connaissance du Père. En priant comme il nous l'a appris, nous entrons dans cette communion du Père et du Fils. Nous nous trouvons dépouillés de désirs pour nous-mêmes tel que certains événements très forts de la vie pourraient nous y amener éventuellement : que pourrait-on désirer quand on sait qu'on ne s'en sortira pas, une fois entré à l'hôpital ?

Que pourrait-on emporter avec soi quand tout autour de vous brûle et tombe dans le chaos ? Sans être acculés à ces cas limites de la vie, la prière oriente tout notre être vers le Père, pour l'écouter pour l'aimer, l'adorer. "Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton Règne arrrive , que ta volonté soit faite..." Notre Eucharistie est cette prière vécue par Jésus jusqu'au dernier moment de sa vie.
D.L.