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17è dimanche C
 
 
12 août 2001
 
     
 
Comme s'ils voient l'invisible
 
     
 
Sagesse18,6-9 - Psaume 32 - Hébreux 11,1-2.8-19 - Luc 12,32-48
 
     
 


Comme s'ils voyaient l'Invisible…

" Être riche en vue de Dieu ", la dernière consigne de l'Evangile de dimanche dernier nous conduit au cœur de cette parole émouvante du Christ " Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner son Royaume".

La parole venant du contact direct nous met en relation directe avec Dieu. Dans un monde où la richesse et la grande pauvreté côtoient, la consigne du Christ nous ouvre la perspective d'un Royaume ouvert à tous dans lequel chacun est attendu comme unique.

" Sois sans crainte ! " Comment transmettre cette parole du Christ à ceux qui luttent pour survivre ? Pourtant bien des hommes et des femmes, par leur générosité au service des plus démunis sont porteurs d'étincelles de vie, de réconfort.

Je pense à cet homme, vivant seul, non chrétien qui a voué sa vie aux enfants pauvres de Danang : en leur procurant un repas par jour, un toit pour ceux qui n'ont plus de parents, la possibilité d'aller à l'école gratuitement, il transmet sans le savoir la consigne de Jésus. C'est sur ces catégories d'homme et de femme que Dieu veut compter pour venir en aide à tous ceux qui n'ont jamais eu de quoi remplir une bourse.

" Etre riche en vue de Dieu " nous amène directement à Dieu, à toutes les prières que le monde Lui adresse. Vers Dieu seul doivent tendre tous les mouvements de notre cœur. Devant Lui, nous saisissons la nature de nos activités humaines.

Analyser les démarches de notre foi, estimer ce que la foi peut nous apporter, parler de la foi sans mentionner constamment la présence de Celui qui motive notre foi, entretenir une relation personnelle au-delà de tous les critères, sans penser à tous les cris que les hommes font monter vers Lui, c'est nous priver de la présence de Celui qui est la source et le but de notre vie.

La Bible est le livre sacré non pas par les récits des errances humaines. Elle est sacrée par la présence de Dieu qui n'a jamais quitté les regards des hommes. Leur errance est figure de toute existence humaine: nous sommes toujours dans le provisoire, et le moment présent ne vaut que par son inscription dans le déroulement d'un temps fixé vers son devenir. La présence permanente de Dieu qui parle à travers les événements de la vie fait que le temps dans la Bible n'est pas une répétition cyclique. Il a un commencement, marche vers une fin, un achèvement. Il entretien un dialogue au fur à mesure qu'on avance vers Lui.

Pour celui qui vit en Dieu, il n'y a pas de distinction entre le passé, le futur et le présent Le trésor qui ne s'use pas, qui ne fait pas défaut est en Dieu, Celui qui est qui était et qui vient. Ici, le présent est cité avant le passé. Le présent est bien le temps de la réalisation du don qui engage vers l'avenir, l'Autre, les autres. Le présent est le fruit du passé, certes, mais aussi le fruit de l'avenir


Ce que je serai détermine ce que je suis. La fin engendre le commencement, la mise en route. L'Epître aux Hébreux nous dit que vivre en Dieu, c'est posséder dès maintenant ce que l'on espère. Notre manière présente de posséder le "Royaume", Dieu lui-même, est de marcher vers lui, devant lui. Tout cela, l'évangile nous le dit en terme de vigilance : "Veillez". Vivre comme si le Maître était toujours là. "Heureux le serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail".

L'activité suggérée par la tenue de service et, plus loin, par le serviteur à son travail semble bien être l'actualité de l'Evangile. On peut y greffer, sans forcer le texte, une "spiritualité du travail"; nos tâches quotidiennes, notre devoir sont la façon de nous tenir en dialogue avec le Seigneur. Que veux-tu que je fasse ?

Celui qui saura rester en éveil, le maître lui-même, prenant la tenue de service, le fera passer à la table du festin des cieux et le servira avec tous ceux qu'il a servis dans la vie. Promesse renouvelée dans l'Apocalypse. " Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte... je souperai avec lui en tête à tête. "

Denis LUONG