|
||
|
|
24eme
dimanche du temps ordinaire C
|
||
Les
trois inoubliables paraboles
|
||
Exode
32,7-11.13-14 - Timothée 1,12-17 - Luc 15, 1-32
|
||
16 septembre 2001
|
||
A la suite
des attentats aux Etats Unis, avec des scènes d'horreur qui dépassent
tout ce qu'on peut imaginer de pire, comment allons-nous lire et écouter
les interpellations de l'Evangile de ce dimanche, avec des images généreuses,
belles comme de la poésie. ? Jésus laisse monter de son
cœur trois paraboles, les trois inoubliables. On y trouve des scènes
de vie, prises dans leur fraîcheur, leur authenticité vécue.
Une brebis égarée, une pièce d'argent perdue, un
enfant paumé. Mais les images que nous avons vues sur le petit
écran créent des sentiments dans nos cœurs qui ne sont
pas spontanément les meilleurs. Elles font naître la haine,
la vengeance. C'est devant cet abîme du mal que nous avons à
frémir. C'est une sorte de gangrène qui guette les cœurs
et fait que le plus doux des hommes peut se transformer en l'assassin
de son frère.
Un accompagnateur d'aumônerie a demandé aux enfants des réflexions sur les événements. Comment Jésus ferait-il dans telles circonstances ? Les réponses des enfants ne se sont pas fait attendre : " Il consolerait ", " Il ferait comme les pompiers ", " Il irait donner son sang ", " Il chercherait les terroristes et les tuerait ", " Je ne sais pas ", " Il pleurerait, surtout si son père est mort ", " Il dirait aux hommes qu'ils sont fous, qu'on n'a pas le droit de tuer ". On peut y voir avec espérance comment les enfants ont observé les actes des adultes. Un jeune a posé cette question à un prêtre qui passait par là : " Comment peux-tu croire encore en Dieu ? " Quel dommage que le reportage de cette scène se termine sans la réponse du prêtre ! La réponse qu'on aurait dû donner à ce jeune se trouve justement dans l'Evangile d'aujourd'hui. Tandis que les hommes se préparent, sans doute avec des bombes, à des représailles à la hauteur de l'horreur, de l'attentat à la vie de milliers de personnes innocent es, l'Evangile fait écouter à notre monde la Parole qui vient du cœur de Dieu. Les paraboles employées par Jésus se laissent comprendre sans mystère. Le mystère est, dans le souci de Jésus de nous faire comprendre " son Père", et le secret de son cœur. Lui, le Verbe de Dieu, la parole qui peut contenir et exprimer le mystère de Dieu, il cherche comme à tâtons les mots et les images pour nous dire ce que Dieu a dans son secret. Il révèle ce que Dieu attend pour laisser éclater sa joie. Et nous connaissons maintenant la joie de Dieu. En donnant à l'homme sa liberté, Dieu est devenu comme vulnérable. Sa joie dépend du comportement de l'homme qui retrouve son bon sens, de l'intégralité de son œuvre. Il ne faut pas que quelque chose soit perdu. La brebis égarée, recherchée comme si elle était unique parmi les quatre vingt dix neufs autres, bouleverse l'estimation. La drachme retrouvée dit la joie toute simple de la vie humaine. Mais l'histoire de ce "père qui a deux fils", mérite une observation de près sur le comportement de chaque personnage, sur l'évolution de ses démarches, de ses réactions. Nous sommes de plein pied dans le cercle familial, lieu de révélation, d'approfondissement des mystères de la vie. En choisissant la famille comme milieu où il peut exprimer son cœur de Dieu, jamais Dieu ne se montre aussi proche des hommes. Chacun de nous est son parti pris. Il a besoin de chacun de nous pour dire sa joie à partager. En nous aidant à comprendre le secret en Dieu, Jésus se révèle aussi lui-même dans les trois inoubliables paraboles. Avec quelle discrétion mais aussi quelle clarté, il laisse voir qu'il est plus que le reflet de son Père ! Qui donc est-il celui qui agit en lieu et place de ce Dieu dont il révèle la fibre la plus secrète ? " Réjouissez-vous avec moi car j'ai retrouvé l'enfant qui était perdu. " Venant de l'initiative de Dieu et sur son invitation, la joie devrait de plus en plus envahir notre terre comme l'atmosphère de l'humanité. Si de ce drame dont le monde entier est appelé à être témoin, pouvait sortir la paix ! Les Eglises, l'opinion publique s'opposent partout à l'esprit de vengeance et parient sur un électrochoc pour la paix. " Je prie, déclare Jean Paul II, pour que cet acte inhumain puisse réveiller dans le cœur des peuples du monde entier, la volonté déterminée de rejeter les voies de la violence… " Que les projets des hommes soient encore loin de ces vœux, les paraboles données par l'Evangile resteront comme le ferment enfoui dans la pâte humaine. Cependant des signes de communion des cœurs s'étendent à des centaines de millions de personnes dans le monde qui observent ensemble des minutes de silence pour rester avec ceux qui souffrent. " Nous sommes tous NewYorkais ! " On a relevé, dans la veillée interreligieuse de prière en hommage aux victimes des attentats aux Etats Unis, la scène finale de cette célébration. Six représentants des diverses confessions s'avançant en compagnie d'une fillette de 10 ans chargée de lire, en français et en anglais, le psaume 133 : " Quel délice d'habiter ensemble en frères ! " D.L. {texte homelie} |
||