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Vingt cinquième dimanche C
 
 
{Amos 8,4-7 - Timothée 2,1-18 - Luc 6,10-13
 
     
 

Le Savoir-faire de l'Evangile.

 
     
 
23 septembre 2001
 
     
 

Le Savoir-faire de l'Evangile.


Pour tricher en leur faveur, combien de fondés de pouvoir ont-ils su agir avec intelligence, habileté et audace ? Les textes de ce dimanche, du prophète Amos, de l'apôtre Luc énumèrent une panoplie de tricherie: Diminuer les mesures, augmenter le prix, fausser les balances, acheter tout pour une paire de sandale, vendre jusqu'aux déchets du froment, créer un réseau d'amis par une série de fausses factures.

L'énumération des faits divers du temps ancien suscite plutôt une interpellation qu'un demi-éloge ressenti par tous. On se demande comment les auteurs de ces textes sacrés auraient parlé de l'habileté de ces gens qui ont profité de la liberté que leur a offerte l'hospitalité du monde libre, pour commettre des crimes abominables qui révoltent toute conscience humaine ? Ils prétendaient tuer le Satan que sont les autres qui les hébergeaient. Devant un tel acte barbare, aucun soupçon d'éloge, d'habileté, de savoir-faire ne serait concevable.

Le mal a fait des ravages spectaculaires. Il pousse, par ce fait, toute conscience humaine à chercher le savoir-faire qui dépasse l'habileté du mal. C'est la motivation que suggère l'Evangile. Grandes et universelles sont les sympathies et la compassion à l'égard des victimes par milliers, de la destruction massive et complète des biens qui s'élèvent à des sommes astronomiques, susceptibles à déstabiliser l'économie mondiale. Quelle consolation plus grande que de voir et d'écouter des réactions en chaîne qui veulent venir à la rescousse des responsables appelés à gérer les épreuves qui frappent les habitants de New york ! Plus d'un osent clamer : nous sommes tous des new-yorkais ! Les réticents revendiquent plutôt l'identité de citoyen du monde ! On est solidaire au deuil et aux souffrances des autres.

Tous veulent y contribuer à la dignité et à la retenue de ce pays qui se fait des amis avec ses malheurs, ses deuils et ses souffrances. Aucune comparaison n'est possible avec le groupuscule des gens qui se font des amis avec la haine et la tuerie. Elle est niée par la communauté humaine.

Il y a lieu de penser à l'homme qui a déclenché la réaction de l'amour plus fort que la haine. C'est cet homme qui a changé en une preuve du plus grand amour, l'instrument de l'horreur, le supplice qui crucifie et écartèle la victime en provoquant sa mort lente et atroce.

C'est lui qui a l'autorité pour rappeler : " Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. " L'Argent s'écrit en majuscule comme l'entité démoniaque, alternance de Dieu. Et les fous de leur dieu justicier ont cru devoir exterminer le démon que sont ces hommes, ces femmes et ces tours, emblème de la puissance de l'argent. Remettre l'argent à sa place comme outil de relation humaine qui véhicule la notion de liberté, de libre échange entre les hommes est le meilleur moyen d'enrayer la haine et l'injustice causées par l'insolent écart entre les riches et les pauvres. C'est aussi l'excellent hommage à toutes les victimes du terrorisme

Dans la parabole du gérant malhonnête, le Christ appelle à être, dans nos recherches à faire du bien, plus habiles que les fils des ténèbres. Face à l'incompréhensible, à l'inacceptable, se tourner vers le message de l'Evangile est le meilleur moyen de trouver le savoir-faire, l'habileté attendue. Ne sont-elles pas une forme de prière, les propositions, les suggestions venues de toute part, des différences confessions religieuses, de tout clivage politique pour vaincre le mal, et vivre dans la meilleure compréhension et la non-violence ?

On peut trouver cette évocation dans la lettre de Paul à son disciple Timothée. " J'insiste qu'on fasse des prières... " Ainsi qu'il ressort nettement de ce que dit Paul : Prier, c'est reconnaître l'impossibilité d'agir soi-même sur les événements qui nous dépassent en nous surprenant. Comment éviter l'amalgame, les suspicions généralisées, ne pas céder à la fureur de la vengeance justifiée, éliminer le mal sans toucher à la vie des innocents ?

" Si, comme il semble probable, cette tragédie est le résultat d'actes de terrorisme, alors, nous prions aussi pour eux dont la haine est devenue si grande qu'ils sont disposés à commettre des crimes contre notre commune humanité. Puissent-ils comprendre, enfin, qu'une telle violence ne rétablit pas la justice, mais crée une injustice plus grande encore. " Déclaration de la Conférence des Evêques Catholiques des USA.

. La Pierre qui Vire le 20 septembre 2001
Denis LUONG.