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28ème dimanche C
 
 
2 Rois 5,14-17 - 2 Timothée 2,8-13 - Luc 17,11-19
 
     
 
La gratitude
 
     
 
14 octobre 2001
 
     
 
Evangile - Luc 17,11-19

La première consigne que Jésus donne à ses disciples en mission c'est guérir . Au récit de la guérison du lépreux Naaman correspond celui de la guérison des dix lépreux par Jésus. La tradition situe cet événement aux confins de la Samarie et de la Galilée, plus précisément aux environs de la ville actuelle de Djénin qui, à l'extrémité sud de la plaine d'Esdrelon, est la clé du massif central de la `Palestine.

Pour le médecin qu'est Luc, la lèpre est le mal sans remède. Pour l'homme de la Bible qu'il est, la lèpre est le signe du péché, du pire péché, qui exclut le malheureux du royaume de Dieu et de la communauté des hommes. Pour le missionnaire catholique enfin qu'est Luc, cet épisode est destiné à illustrer la mission universelle de Jésus. Le Christ est le sauveur de tous les hommes. Non seulement il est venu purifier les hommes de leurs péchés, si graves soient-ils, mais il est venu abattre les frontières entre les hommes, si ennemis soient-ils. Or quelle haine en ce temps-là entre les Juifs et les Samaritains! Ils ne pouvaient se tolérer que dans la mort: or les lépreux étaient considérés comme des cadavres ambulants: dans cet état de décomposition, Juifs et Samaritains cohabitaient!

Ce que nous appelons la foi est une initiative de Dieu: si les lépreux se précipitent au-devant de Jésus, c'est que Jésus, le premier, est allé à leur rencontre, et d'abord par ce bond prodigieux qui l'a conduit du ciel à la terre. Une prise de conscience par l'homme de l'incurabilité de son mal: de la lèpre, signe du péché, il ne s'en sortira jamais tout seul et il ne peut compter sur les autres qui le traitent en exclu.

Où est Dieu?

Que reproche Jésus aux neuf juifs guéris de la lèpre? Sans doute, leur ingratitude à l'égard de leur bienfaiteur. Mais surtout de n'avoir rien compris au mystère de sa personne. Ils se sont laissés reprendre par leur religiosité et par la routine des rites et des observances. Ils ont continué à chercher Dieu dans un lieu sacré, dans des exercices pieux ou encore dans la nature, et même dans la vie. Ils n'ont pas saisi, comme le Samaritain, le bouleversement formidable opéré par la venue de Jésus de Nazareth.

Ils n'ont pas réalisé que désormais Dieu se rencontre d'une façon plus immédiate, plus personnelle, plus existentielle; Seul le Samaritain a deviné le secret de Jésus. En faisant l'expérience de la guérison ou du salut, il a vu que Dieu l'a arraché au destin, au cercle infernal de la maladie: il a rencontré Dieu dans un homme concret, en chair et en os. Dieu est en Jésus. L'homme sauvé sait désormais qu'en Jésus il trouvera Dieu. La vie chrétienne n'est pas une affaire de pratiques, elle est un dialogue d'amour d'homme à homme, de l'homme pécheur que je suis à l'homme-Dieu qu'est Jésus-Christ.

Le scandale de la gratuité.

2 Rois 5,14-17

Dans une société de rapport où tout se vend et s'achète, où il est extrêmement rare de voir quelqu'un agir gratuitement, où on n'estime et n'apprécie que ce qui vaut cher, il est demandé au disciple du Seigneur d'offrir " le scandale de la gratuité ". C'est une invitation au "gaspillage" apostolique. Dépenser tout ce que l'on a au service des autres sans compter ni sur une redevance, ni même sur la gratitude!

Jésus dira: "Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement". Leçon difficile à comprendre avec notre poursuite du rendement! Leçon difficile à vivre par les apôtres, car enfin il leur faut vivre ! Mais l'histoire des hommes de Dieu manifeste que Dieu ne laisse jamais tomber ceux qui lui font confiance dans le désintéressement. A quoi sert la foi sinon à faire confiance à Dieu ?

Du long et si beau récit de la guérison du Syrien le lépreux Naaman, la liturgie d'aujourd'hui ne retient que l'attitude désintéressée du prophète Elisée. Il a fait œuvre d'évangélisation. Pour un tel service ou ministère, il refuse tout honoraire ou toute offrande.

Le coeur de l'Evangile

2e lecture : 2 Timothée 2,8-13

Nous poursuivons la lecture de la deuxième lettre de Paul à Timothée, son testament spirituel. Aujourd'hui nous est proposé un fragment d'une hymne baptismale. Paul nous y livre le coeur de l'Evangile. C'est une formule christologique à la fois brève et dense, sans doute antérieure à Paul lui?même qui l'aura reçue de la communauté de son baptême, à Damas, vers l'an 35. Elle affirme nettement le mystère de l'homme?Dieu qu'est Jésus de Nazareth. Il est vrai homme, né de sang juif, de la race de David, comme devait l'être le Messie. Mais par sa résurrection, il est devenu le Seigneur, le Sauveur, le Fils de Dieu manifesté.


C'est pour annoncer un tel Evangile que Paul est en prison et dans les chaînes. Mais la Parole n'est pas emprisonnée: elle rayonne à partir de la prison romaine, elle suscite de nouveaux annonciateurs qui relaient dans le temps et l'espace le prisonnier, et même elle ne devient pleinement efficace que lorsqu'elle jaillit de la souffrance du messager. La souffrance au service de l'Evangile devient elle-même missionnaire et rédemptrice. Elle grave le mystère pascal dans la chair de l'apôtre. Elle l'imprime dans l'esprit de ceux qui l'accueillent.

{texte homelie}