retour à la page d'accueil retour à la page d'accueil
retour à la page d'accueilarchives des homéliespetit germinal, informations pratiquesla vie de la communautédernières conférencesparticipez à germinal
retour page accueil homelies 2004 archives : 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997
 
Dimanche de la Trinité
 
 
Proverbes 8,22-31 - Romains 5,1-5 Jean 16,12-15
 
     
 
Dieu Père, Dieu Fils, Dieu Esprit-Saint.
 
     
 
10 juin 2001
 
     
 

Le premier don de l'Esprit est la " Crainte de Dieu ". L'Eglise réserve ce premier dimanche après la Pentecôte pour se mettre devant sa Présence, avec tous les sentiments d'adoration, de révérence, d'amour, d'attachement, de reconnaissance qu'inspire le don de la " Crainte de Dieu ". Les livres sapientiaux chantent ce don de l'Esprit comme lié à l'esprit de Piété, au principe de la Sagesse. " La crainte du Seigneur est le principe de la sagesse; ceux qui la pratiquent sont des sages. Sa louange subsiste éternellement." Ps.110,10 " La crainte du Seigneur est la somme de la sagesse; sagesse et discipline sont méprisées des insensés. Proverbes 1:7. La crainte du Seigneur est une source de vie pour détourner des pièges de la mort. " Proverbes14:27

Au départ, la crainte de Dieu nous a été inculquée par les Dix Paroles. Craindre est respecter avec amour et vénération. Avec les évangiles, la Crainte de Dieu nous a été enseignée par la façon de vivre de Jésus. Il nous initie à la vie intime en Dieu, dans les secrets profonds de son être. Il ne nous a pas donné un "traité de Dieu". Dieu se laisse voir dans sa vie. Il incarne l'harmonie, la simplicité, la liberté et la rigueur, l'amour sans condition. Il a une telle présence que celle-ci est déjà plus qu'un enseignement, une inspiration. Son regard, son comportement, sa paix, son charme suffisent à laisser entrevoir le but de la recherche spirituelle, au-delà de tout discours. Il en est la preuve vivante. Mais sa lucidité était implacable.

C'est l'expérience du Verbe de Dieu qui s'est fait Jésus de Nazareth, exprimée en notre langage comme une confidence. Il nous dit que Dieu est Celui qui prononce la Parole, le Verbe créateur de tout ce qui existe. La relation entre Dieu et sa Parole est comme la relation intime et vitale de la paternité, de la maternité et de la filiation dans notre vie humaine.

La place de cette fête de la Sainte Trinité représente le cheminement de la communauté humaine, de l'Eglise, de tous les chrétiens vers la connaissance de Dieu par l'inspiration du Saint Esprit. Des écrits de la Première Alliance à ceux du Nouveau Testament, il y a une mutation qui s'est opérée dans l'usage du Nom de Dieu. Le mot " Dieu " est devenu synonyme de Père de Jésus.

Chaque fois que le Christ est appelé Fils de Dieu, c'est le Père qui est évoqué par le mot Dieu. Dieu est continuellement qualifié de Père de Jésus-Christ : " Béni soit Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ. "

Dieu, nul ne le connaît sinon le Fils qui habite dans l'intimité du Dieu-Père. C'est lui qui a conduit l'humanité à le connaître. Il faut relire et méditer les dernières paroles de Jésus, sa longue prière avant le dernier repas, retenues par St Jean dans les quatre chapitres 14 à 17 pour comprendre cette vie intime en Dieu. Jésus prie le Père; il accomplit l'œuvre du Père, il est la Parole du Père. Il exulte dans l'Esprit qui est la relation mutuelle entre lui et le Père. Il promet l'Esprit, il vit et agit dans la force de l'Esprit. A tous ceux qui vivent dans le même Esprit, Jésus promet :" Mon père l'aimera; nous viendrons à eux, et nous établirons chez eux notre demeure." L'Esprit établit en nous la même relation du Père et du Fils.

Aucun homme ne mérite le nom de père autant que le Dieu de Jésus-Christ, en qui la paternité s'identifie avec son être même. Jamais un homme ne pourra être père dans un sens aussi absolu, uniquement père et père tout entier. Un père humain est lui-même fils de quelqu'un, alors que Dieu est le Père inengendré, l'origine sans origine, Dieu en tant qu'origine. Fils d'un autre père humain, il a des relations latérales : il peut avoir des frères et des sœurs, il a un prochain, et d'abord une épouse qui partage avec lui le rôle d'être origine. De plus, il ne procrée pas par tout son être, par toute sa vie; de ce fait il peut engendrer plusieurs enfants, en des actes successifs. Il peut s'occuper d'affaires multiples qui ne concernent en rien sa paternité. Il pourrait même devenir le contraire d'un père qui donne la vie : en transmettant la vie, il en reste indifférent. La paternité ou la maternité va au-delà de l'instinct.L'homme et la femme sont tous d'abord des enfants de quelqu'un avant d'être père ou d'être mère. S'ils le sont, c'est par délégation, par pouvoir que leur confère le créateur. L'homme devient père. Dieu est le Père, le Père essentiel.
A travers ces longues confidences de Jésus, nous comprenons mieux pourquoi il a dit que le royaume de Dieu est en nous. L'intérieur de chacun de nous est reconnu par Jésus comme le réceptacle de Dieu. Qui sait écouter le silence en soi, découvre qu'il n'en finit jamais de trouver, d'admirer les merveilles d'une présence, et que tout le porte à l'adoration si nous consentons à entrer là où Dieu demeure en nous.

Avec Ste Elisabeth de la Trinité, la carmélite de Dijon, prions notre Dieu : Père, Fils et Esprit qui a marqué notre vie de sa Présence au sacrement de baptême : " O mon Dieu, Trinité que j'adore, aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en vous, immobile et paisible, comme si déjà mon âme était dans l'éternité. O ma Béatitude, Solitude infinie, immensité où je me perds; ensevelissez-Vous en moi, pour que je m'ensevelisse en Vous, en attendant d'aller contempler en votre lumire l'abîme de vos grandeurs. "
D.L..