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Assomption
 
 
Apocalypse 11 ,19a ; 12,1-6a.10ab - 1Co. 15,20-26 - Luc 1,39-56
 
     
 
Assomption de la Vierge Marie
 
     
 
15 Août 2004
 
     
 

Assomption de la Vierge Marie .

En ce jour de pèlerinage de Jean Paul II à Notre Dame de l'Immaculée Conception à Lourdes, ce n'est pas seulement une personne âgée malade qui vient prier avec des centaines de milliers de personnes qui attendent leur guérison. C'est l'Eglise entière dans un monde plus malade que jamais qui vient célébrer la réalisation du Projet Inouï de Dieu en la personne de la Mère de Son Fils, le Verbe de Dieu qui s'est fait chair dans le corps de Marie. " Je demande à tous de m'accompagner spirituellement, pour que le pèlerin du Successeur de Pierre soit riche de fruits pour tout le peuple de Dieu. " annonce Jean Paul II, porteur des supplications du monde.

Avec les images " grandioses " du livre de la Révélation, le langage humain essaie de dire ce que doit être la condition de l'homme dans la pensée de Dieu, en cette fête de Marie élevée, corps et âme au ciel. Les images du monde de demain sont de dimensions cosmiques. Tout l'univers attend le renouveau de l'homme. On y trouve encore des traces de conflit, de guerre et d'anéantissement. Elles nous donnent une idée de la vie du Christ Ressuscité et de sa Mère élevée au ciel.

Quand nous pensons à toutes les situations dramatiques dans notre monde actuel, à ce qui reste comme dépouilles des hommes, des femmes, des enfants, des gens de tous âges, les images proposées par notre liturgie sont comme irréelles, si loin de notre vie concrète, faisant partie d'un monde inconcevable. Même si, par amour, par respect, nous savons entourer les dépouilles de nos morts, de fêtes et de fleurs, nous savons bien qu'il faut les mettre en terre.

En osant regarder le corps inanimé de l'homme, nous mesurons ce que représente la fête de l'Assomption. La matière, par nature sujette à toute décomposition, se trouve ici assumée par l'esprit, tout en gardant sa consistance réelle. Plus que la transfiguration du corps, c'est l'homme qui est entré dans une vie tout autre. L'Evangile seul peut nous en donner une idée avec la rencontre avec le Christ au matin de Pâques. Nous ne serons plus assujettis à l'espace, au temps, comme Jésus ressuscité : Il entre quand la porte est fermée. Il apparaît, il disparaît, il dit qu'il est dans la vie en Dieu. Il est dans le mystère de Dieu.


C'est dans cette vie nouvelle de ressuscité que Marie est entrée au jour de son Assomption. Le mot dit bien la nuance qu'il y a avec la résurrection. Avec Marie élevée au ciel, nous sommes transportés à la fin d'un itinéraire, à la réalisation définitive du projet de Dieu que Marie a accepté à l'Annonciation.

Marie est le lieu où se noue notre condition humaine avec Jésus, Fils de Dieu, fils de Marie. Les scènes grandioses que la fête de l'Assomption veut nous faire voir prennent leur source dans une vie humaine simple, consciente et reconnaissante de l'action de Dieu dans le quotidien de son existence.

Dans son chant de louange Magnificat, Marie dit ce qu'elle a vécu, ce que son peuple a vécu. Et ce qu'elle dit est un merveilleux tableau de l'histoire d'un petit reste qui a survécu à toutes les péripéties de ce monde des hommes et des femmes, toujours en quête d'ambition aux dépens des uns et des autres. Elle est l'humanité qui accueille la Parole de Dieu.

La Parole a fait son chemin dans l'itinéraire de l'histoire. Le salut d'Elisabeth à sa cousine et la réponse de Marie sont comme des hymnes de louanges. L'une est devenue la prière de tout moment : " Je vous salue Marie pleine de grâces… " Et l'autre est devenue la prière vespérale de l'Eglise : " Mon âme magnifie le Seigneur ".

Ces prières ont la force de faire évoluer la communauté humaine en une communauté qui prend conscience des bienfaits de Dieu. Ces paroles de louanges reflètent l'intérieur de Marie toute pénétrée de Dieu qu'Elle ne peut être vouée à la déchéance.

" Christ, Fils du Dieu Vivant,
Le Seigneur de Gloire,
Tu n'as pas peur de prendre chair,
Dans le corps d'une Vierge,
Pour libérer l'humanité captive. " chante le Te Deum.

La fête de l'Assomption nous rappelle que ce qui est arrivé à Marie est la marche de la nouvelle histoire de l'homme, commencée à partir de la résurrection du Christ. C'est tout naturel que l'Eglise trouve Marie à la suite de son Fils, Jésus Ressuscité. Et nous sommes tous appelés à rejoindre cette marche de l'histoire.

D.L.