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27ème
dimanche C
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Habacuc
1,2-3 ; 2,2-4 -
- Timothée
1,6-8.13-14 - Luc 17,5-10
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La foi
en trois dimensions ?
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3Octobre
2004
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La foi aux trois dimensions. La demande des apôtres est un recours habituel quand on est éprouvé dans la vie. "Je t'appelle, et tu n'entends pas ? Pourquoi restes-tu à regarder notre misère ? " Même les prophètes laissent entendre : La foi n'est-elle pas un don de DIEU ? L'ambiguïté de cette demande est de croire qu'on ne peut rien y faire soi-même. Il faut un cadeau du ciel pour croire. Le cadeau est un objet à trois dimensions - épaisseur, largeur, hauteur - qui peut augmenter son poids, juste sur demande. " Seigneur, augmente en nous la foi. " Cette façon de dire sur la foi suggère à Jésus, non sans humour, la graine de moutarde. Entre une petite graine et la force d'une tornade qui peut déplacer des arbres à la mer, il y a une différence de taille. Faudrait-il augmenter encore la force de la tornade en agrandissant la taille de la graine ? Il ne semble pas que Jésus en a fait une livraison sur demande à ses disciples. Il les initie plutôt, par cette comparaison, à la véritable foi qu'il attend de leur part. La foi est une attitude de confiance qui vient du coeur à la rencontre de l'autre, avant même de le connaître totalement. Elle est la qualité de la relation qu'on entretient comme un crédit qu'on confie à celui qu'on aime. L'autre est aimé, recherché, regardé, respecté dans tout ce qu'il est. Et sûrement, il a son mystère, comme tout un chacun. Il est adoré avec son mystère. C'est le mystère de chacun qui donne la richesse à toutes relations. Il faut avoir en soi un mystère pour découvrir le mystère de la vie, des autres. Quand on est présent à soi-même, on peut aller à la rencontre de l'autre. Il n'est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long. Et l'autre fait confiance au regard de confiance posé sur lui. Vivre sous le regard de DIEU qui embrasse tout ce qui existe, est vivre sa foi. L'homme cherche vainement des raisons de croire, alors que seulement peut croire, celui qui a rencontré DIEU ! (St Séraphim de Sarov) DIEU ne s'explique pas, IL se rencontre ! Cette rencontre se fait à travers tout ce l'on peut voir, entendre, sentir en nous, à travers les autres, à travers le monde et les événements qui nous entourent. Notre vie est d'abord un dialogue permanent avec nous-mêmes pour s'étendre aux autres. On trouve enfin des expressions pour suggérer, entretenir les dialogues.
L'Autre, en majuscule, est invisible. Quand nous nous rassemblons ici pour être ensemble devant le Seigneur, pour lui parler, l'écouter, nous recevons en nous sa présence, sa Parole, sa vie. Sa Présence, sa Parole nous fait dire : " Oui, je vois ! " pour affirmer que je comprends, je crois. Des signes et des mots nous arrivent ensuite pour le dire. On arrive au stade de la parole. Les croyants ne sont-ils enfin des personnes qui peuvent dire des non-dits et créer ainsi la confiance pour établir des relations en profondeurs. La foi nous donne la possibilité d'avoir des mots et des motivations sur bien de sujets que l'on ne veut pas dire ni aborder : la vie, la mort, DIEU. Chaque parole, comme le langage de l'homme, est un signe de confiance, de sympathie, d'amour. Bien des fois, parler c'est se donner. La parole donnée à travers tant de générations, est le grand patrimoine de l'humanité. Combien faut-il combien de langues, de vocabulaires, de grammaires pour le gérer et le transmettre. L'homme est né, a grandi, s'est nourri, s'est guéri par la parole des uns et des autres. Comme toute activité humaine, le dérapage de la parole
est possible, quand elle perd sa raison d'être. C'est alors
grave, car la parole est devenue " une parole sans parole ".
Elle est vide, sans consistance. Au pire, elle est l'arme mortelle
pour se défendre, aux dépens des autres. La parole est
devenue alors dangereuse, au risque d'être le signe de mépris,
de malédiction -mal dire-, de calomnie, de médisance.
Alors la parole tue. Sans la foi envers l'autre, elle élimine
toutes relations. |
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