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29ème Dimanche C
 
 
Exode 17,8-13 - Paul 3,14-4,2 - Luc 18,1-8
 
     
 
Le refus de la misère
 
     
 
17 octobre 2004
 
     
 

Le refus de la misère.

" Des voix qui crient vers Lui jour et nuit ", lui, son Père, remarque Jésus. Toujours présent dans notre monde, Jésus ne peut pas ne pas penser aujourd'hui, à cette Journée mondiale du Refus de la misère. Cette initiative est née à la suite du rassemblement de 1987 sur le parvis des Droits de l'homme à Paris, et a été reconnue par les Nations Unies en 1992, et célébrée tous les ans le 17 octobre. L'Eglise y contribue au nom de son Maître, à travers son enseignement social " Il appartient au peuple de Dieu de soulager, dans la mesure de ses moyens, les misères de ce temps ". * " Eclairer le mystère de l'homme, tenir compte de ses tristesses et de ses angoisses pour lui révéler le sens de sa vocation totale ".

Hier le 16 octobre, se tenait la Journée mondiale de l'alimentation. Chaque année à cette date, Action contre la faim rappelle l'effroyable drame de la faim : une personne meurt toutes les quatre secondes. Le silence tue aussi. " Il faut toujours prier sans se décourager ", ne pas se lasser de supplier. Il faut toujours insister pour déclencher un acte de solidarité. L'appel incessant de l'Evangile, et la prise de conscience des misères humaines dans le cœur des hommes, engendre les multiples efforts pour venir au secours des victimes de tout genre.

Les épreuves ont ceci de grand qu'elles font découvrir à l'homme sa petitesse devant la vie. Quand il réagit en conséquence, l'homme retrouve sa grandeur. Il se trouve devant l'Interlocuteur qui a un cœur de Père., Quand il prie il devient son interlocuteur. Il rejoint le Fils qui est toujours en relation avec le Père. Il découvre avec le Christ qu'être fils est être en relation avec Celui qui a donné la vie.

" Comment votre Père qui vous aime pourrait-il laisser vos prières sans réponse ? " La réponse de Jésus face à nos demandes sous forme d'interrogation nous donne une signification tout autre quand nous découvrons que cette parole s'adresse à tous ceux qui ont du cœur. Devant les cauchemars du quotidien, en Irak, en Palestine ou partout ailleurs de par le monde, désormais, un appel se fait entendre. Toute initiative d'intervention pour le bien des autres est la prise de conscience de la responsabilité à assumer.


C'est la meilleure explication de l'affirmation de Jésus : " Je vous déclare, sans tarder, il leur fera justice. " Aux théologiens de commenter la démarche habituelle de Dieu. Il œuvre dans le monde en laissant l'homme pour prendre les initiatives. Son activité se superpose à celle de l'homme qui reçoit de lui son inspiration. L'Esprit de Dieu souffle là où il veut. Il agit à l'intérieur de l'homme en respectant sa nature, sa liberté, ses facultés.

La grande révélation de l'évangile à la communauté humaine, est le sens de la prière. La Prière est le mystère, la vie intime de la vie en Dieu: Dieu Père, Dieu Fils et Dieu Esprit. En rejoignant le Seigneur dans la prière, nous recevons de lui la plénitude de la vie en Dieu. Il est la Parole qui crée, la force de l'Esprit qui vivifie pour que l'homme-poussière devienne l'homme-en-Christ. C'est la mission que le Père a confiée à son Fils pour communiquer à l'homme sa vie de relation et de créativité, Père, Fils, Esprit.

Verbe de Dieu, Jésus de Nazareth connaît notre langage. Il a pu dire ce grand mystère d'une façon très simple, comme le père de famille qui donne du pain à ses enfants. Tous ceux et celles qui découvrent la personne de Jésus ont senti la prière monter de leur cœur, à peine formulée : le paralysé, le lépreux, les aveugles, les sourds-muets, une mère et un père en deuil de leurs enfants, le centurion, Jaïre, Bartimée, Zachée. Tous, d'emblée, ils ont trouvé les mots qui viennent de leur cœur pour parler à celui qui vient à leur rencontre.
Avec Lui, notre prière s'élève au-delà des demandes pour devenir parole de louange, d'action de grâce, en des moments de silence et de contemplation.

" Toi, Seigneur, tu devines bien, à travers l'épaisseur charnelle de nos cris, les limites humaines de nos désirs ; dans la maladresse et l'ambiguïté même de nos demandes, tu devines toujours une attente éperdue de bonheur, une folle espérance que tu as déposée dans nos cœurs. " Et Toi, pédagogue d'éternité, tu ne repousses aucune de ces humbles demandes, mais tu nous fais passer progressivement, patiemment, de nos demandes immédiates, matérielles, au désir de l'Eau vive et du Pain éternel.

Lentement, avec respect et amour, Tu élargis nos horizons limités, Tu enracines notre vie dans la Sienne, Tu nous révèles le véritable objet de notre demande, souvent cachée à nos propres yeux. Tu purifies, Tu creuses, Tu transformes ces prières en les ouvrant à notre vraie faim et à notre vraie soif, soif de vie, d'Amour et de tout ce qui ne passe pas.

D.L.

* Gaudium spes