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31ème dimanche C
 
 
Sg 11,23-12,2 - 2 Th 1,11-2,2 - Lc 19,1-10
 
     
 
Du haut du sycomore...
 
     
 
31 octobre 2004
 
     
 


Du haut du sycomore…


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L'Evangile est l'histoire de Jésus vivant au-delà de la mort. Le récit est imbriqué dans l'histoire banale des hommes. On trouve Jésus dans le récit de ce petit bonhomme connu de tous. Sa petite taille contraste avec son train de vie et sa fonction lucrative d'inspecteur des impôts, dans une ville charnière de la région fertile de Jéricho. On évite difficilement Zachée qui grimpe sur l'arbre pour voir Jésus. Les enfants du caté aiment dessiner Zachée comme le Père Duval qui aimait chanter cet homme grand comme trois pommes.

Il y avait foule autour de Jésus ce jour-là. La forêt ne cache pas l'arbre. L'arbre fait grandir le bonhomme de petite taille. Il n'a pas pu s'empêcher pas de grimper là-dessus. Juché sur le sycomore, il dépasse de la tête les autres, attire le regard de Jésus.

L'histoire de Zachée commence avec ce désir de voir Jésus. Ce désir de le regarder l'a amené bien loin. Regarder, ici, c'est recevoir. Il a trouvé et suivi le regard qui le distingue de la foule. Le regard de l'autre se transforme en dialogue et précipite la rencontre. Il est appelé par son nom. Celui qu'il a désiré voir, s'invite lui-même à aller demeurer chez lui. Le temps de sauter de l'arbre et le voilà prêt à changer sa façon de vivre.

Voir, grimper, regarder, rencontrer, appeler, interpeller, descendre, s'avancer, demeurer, recevoir avec joie, faire don, restituer, chercher et sauver, une série d'actions se passe dans un court récit.


Chaque verbe prête à l'utilisation des symboles pour commenter la mission de Jésus à accomplir le projet de Dieu. Tout devient l'histoire du salut. A l'égard d'un homme qui n'arrive pas à avoir de distinction aux yeux des hommes, Jésus a fait le geste d'habitude réservé à son Père : " il lève les yeux ".

Chaque fois que son regard de prière se fixe sur quelqu'un, intervient un changement qui se réalise. L'homme regardé sort de son état précaire, vulnérable, se trouve ennobli par amour, fort de sa dignité jusqu'ici inconnue, non reconnue.

Zachée est guéri de l'habileté de " fondé de pouvoir " en service pour acquérir sa richesse. Il découvre la richesse de l'hospitalité et du partage. C'est du 50 sur 100 qu'il veut donner, comme Jean Baptiste l'a réclamé aux pauvres. Quant aux biens détournés, il a promis de rendre à toutes les personnes lésées, le quadruple. Combien d'abus sociaux rétribués à ce taux de compensation, après Zachée ?

Zachée et Bar-Timé, l'aveugle de Zéricho sont les deux exclus qui révèlent la vraie identité de Jésus, Fils de David, Fils de l'homme, venu chercher ce qui est perdu. Ils rappellent que le monde est sauvé par ce regard qui rend la vue à l'aveugle et fait passer le riche à travers le chas de l'aiguille.

Ce genre de récit nous fait comprendre que l'Evangile est la mémoire de la rencontre des apôtres avec Jésus glorifié, au matin de Pâques. L'Evangile suscite le désir de voir le Vivant. Croire veut dire avoir le désir de voir.

La force de l'Evangile agit en nous, en nous libérant de tout, pour rester là, les yeux fixés sur l'invisible. Nous ne sommes pas loin du Mystère de Dieu, Mystère de la Présence. Il nous garde d'utiliser Dieu à notre profit. C'est le drame de notre monde actuel. Chaque camp revendique Dieu pour éviter la destruction massive en anéantissant l'autre comme le mal absolu.

D.L .