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4ème dimanche C
 
 
Jérémie 1,4-5.17-19 - Corinthiens 12,31-13,13 - Luc 4,21-30
 
     
 
Il va son chemin...
 
     
 
1 février 2004
 
     
 



Il va son chemin…

Comment dire qu'un homme est le Verbe de Dieu et que ses enseignements ont pour but de guérir et sauver tous les hommes ? Avec cet Homme, à la fois homme et Dieu, la communauté humaine deviendra la communauté des enfants de Dieu. C'est l'annonce de la Bonne Nouvelle de L'Evangile. Sans recourir à des démonstrations philosophiques, Matthieu, Marc, Luc et Jean ont simplement raconté ce qu'ils ont vu et entendu dans la vie de Jésus. Dans leur écrit, ils ont laissé à Jésus le soin de dire lui-même qui il est. Il a ses façons à lui de se faire connaître au monde.

Dans l'Evangile de dimanche dernier, Luc, au chapitre 4, avec les versets 14-21, a pris beaucoup de soins et de précautions pour présenter Jésus. Il condense la présence de Jésus plusieurs fois à la synagogue en un seul événement, en un seul jour. C'est l'ouverture de la mission de Jésus. Tout a été présenté en un seul aperçu, le programme de vie qu'il va développer, enseigner à ses disciples et à la foule. On lui présenta le livre du prophète Isaïe sur le chapitre qui annonce l'identité et la mission de l'Envoyé de Dieu.

" L'Esprit du Seigneur est sur moi Parce qu'il m'a consacré par onction…. " Jésus a lu en entier la prophétie d'Isaïe et il conclut en guise de commentaire : " Cette parole de l'Ecriture que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. "

Aujourd'hui, nous reprenons la suite, au chapitre 4, versets 21-30, la révélation de Jésus sur lui-même ne se passe pas aussi facilement malgré le témoignage pourtant positif que Luc a retenu. " Tous lui rendaient témoignage ; et ils s'étonnaient de la grâce qui sortait de sa bouche. "

Les réactions de ses familiers blasés, le côtoyant tous les jours ne se font pas attendre. Mais c'est le fils de Joseph ! C'est toujours la grande question qui veut savoir comment Jésus de Nazareth peut être le Fils de Dieu, lui qui ne cesse de dire : " Mon Père et moi nous sommes un. " Il répond à ce genre de questions par son enseignement, par son quotidien, prenant les vécus les plus simples de la vie humaine comme le point de départ pour les élever aux dimensions de la vie en Dieu.

" Qui est ma mère ? Qui est mon frère, qui est ma sœur ? " Les liens qui le relient à la famille humaine passent par la relation avec Dieu, le Père de tous. Jésus ne banalise pas les impertinences familières comme des réactions incontournables. Il les évangélise.

Qu'on soit le fils, le frère, la sœur, le voisin, le prochain de quelqu'un, ces relations ne sont jamais banales. Jésus initie les hommes au mystère des relations, à leur propre mystère et les aide à le dire comme il l'a fait lui-même. Nous ne savons jamais le tout d'un être, même du plus aimé, surtout du plus aimé. Il y a un mystère au cœur de tout amour comme de tout rapport humain.

Quand les autres perdent à nos yeux leur mystère, c'est que nous-mêmes avons perdu le nôtre. Le véritable amour se vit comme un mystère silencieux auquel on participe par un approfondissement de sa propre vie, une confiance que l'on mérite, non en proportion de ce qu'on fait, mais de ce qu'on est. Jésus ne propose pas d'abord des idées, une doctrine. Il se présente lui-même comme sujet de relation. Il est Fils de Dieu. Son enseignement est le comportement du Fils face à son Père. Il montre comment on se comporte devant son Père, en suivant les différents niveaux de pensée sémitique que l'on trouve dans le processus de la liturgie de la Parole.

La lettre de St Paul aux Corinthiens nous propose une réalité sublime de la vie humaine. L'amour dépasse l'amour, défie tout, même l'usure du temps, l'usure de nos humeurs. Il tient le secret de la réussite dans la vie. On sait que Corinthe était le puissant carrefour hellénique du Moyen-Orient. Comme tous les ports du monde, c'était le lieu de brassage des peuples, des cultures, où la rencontre durait le temps de l'ancrage. On se rencontrait hâtivement, sans lendemain. C'est à cet environnement où vivait une communauté chrétienne que Paul a envoyé cette missive d'amour.

On se demande comment un auteur de vingt siècles de différence avec le nôtre est arrivé à écrire une telle page sur l'amour. La raison, l'auteur nous l'a dite, c'est à cause de cet homme nommé Jésus. C'est sa façon de vivre notre vie humaine qui est l'inspiration de cette page.

Depuis, une nouvelle civilisation a été fondée. " Je est l'autre ". L'autre existe, connu, respecté, aimé tel qu'il est dans sa manière d'être, son rythme de penser. Ici, l'amour est l'éternelle présence de l'autre. On comprend pourquoi ce poème de l'amour a séduit les jeunes qui se préparent au sacrement de leur mariage. Ils disent souvent qu'ils ne sont pas très croyants, mais ils se retrouvent ensemble dans ce que dit St Paul. La mission de Jésus est accomplie. Grâce à lui, en aimant un homme, une femme, ce que l'on peut faire, nous entrons dans le mystère de Dieu, on ne peut le faire par soi-même.

D.L.