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"5ème Dimanche C
 
 
Isaïe 6,1-8 - 1Corinthiens 15,1-11- Luc 5,1-11
 
     
 
" Sois sans crainte... Va au large."
 
     
 
8 Février 2004
 
     
 

" Sois sans crainte… Va au large."

Nous avons trois témoignages de l'expérience de la rencontre avec le Seigneur. Jérémie, de Paul de Tarse, de Simon-Pierre. Chacun nous le redit avec ses vécus personnels. " J'ai vu Dieu. "

Le Dieu qu'ils ont rencontré n'est pas une proposition intellectuelle. Il faut recourir au raisonnement, à la spéculation pour arriver au constat que Dieu nous est inaccessible, inconcevable. Nous ne pouvons rien obtenir à partir d'un raisonnement. Si Dieu est Dieu, il doit être hors de notre portée et il est vain et même dangereux de nous y arrêter. On risque fort de le défigurer avec nos pensées, nos vocabulaires humains.

Le Dieu dont Jérémie, Paul et Pierre veulent témoigner est le Dieu qui a fait irruption dans leur vie. Il ne les consulte pas avant. Il ne mesure pas la capacité de leur intelligence pour leur manifester qui il est.

Le fait qu'ils puissent parler de Lui laisse entendre que l'infini de Dieu s'adapte au langage humain pour que les hommes puissent l'écouter et parler avec lui et parler de Lui. Seul Dieu peut parler de Dieu. Il a parlé à travers le langage de ces hommes qui l'ont rencontré. " La crainte et le tremblement " sont le signe de la reconnaissance de l'homme devant l'infini de Dieu.

Par l'expérience de leur contact avec Dieu, ils ne parlent plus de l'immensité de Dieu mais de sa sainteté. L'homme qui a rencontré Dieu vit en lui deux réalités extrêmes, la grandeur incommensurable de Dieu et la petitesse de l'homme. Pour qu'il n'y ait plus de vertige, l'homme ainsi emmené au-delà de ce monde matériel doit chercher à prendre conscience de ce qu'il est. " Éloigne-toi de moi. "


L'évangile de ce dimanche nous met devant la disproportion entre ce qui s'est passé sur les bords du lac et ce qui s'en est suivi. Jésus est au milieu de ses disciples dans leurs besognes quotidiens. Ils sont là avec leur barque, leurs filets, leur métier de pêcheurs.

Pour les atteindre, en ce qui compte le plus à leurs yeux, il les a aidés à attraper du poisson jusqu'à faire craquer les filets et à enfoncer les barques. Pour Pierre, le miracle n'est pas le nombre des poissons capturés, mais le signe qui lui fait découvrir le message de Jésus au-delà de cette pêche poissonneuse. Le message est un retentissement qui dure jusqu'à nos jours pour continuer à perpétuer encore à travers le temps. Nous découvrons la personne même de Jésus. Il est l'homme qui nous fait entrer dans l'intimité de Dieu jusqu'à l'appeler Père. Avec lui, nous ne disons plus que nous sommes devant Dieu, nous trouvons que Dieu est en nous.

Jésus est le Présent éternel de Dieu dans notre vie, dans la vie de notre monde. Avec Lui le visage de l'homme peut rappeler le visage de Dieu. L'abîme entre Dieu et nous n'est pas colmaté. La distance existe. Jésus nous en fait prendre conscience. Le vertige est changé ici en contemplation animée d'adoration et de louange. C'est l'Eucharistie, le signe du pain et du vin, le geste du plus grand amour qu'il nous a donné la veille de sa mort, disons, la veille de sa résurrection, de sa vie en Dieu.

D.L.