La liturgie de la Parole commence par des paroles imagées, pleines de force, d'imaginations et d'amour pour régénérer l'espoir. Déjà la promesse de bonheur se fait sentir à notre monde qui entre dans le temps de l'attente de l'Eglise.

Au peuple décimé, dispersé en déportation ,le langage que tient le prophète Baruch ne peut être venu que d'ailleurs : " Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l'Eternel...Car Dieu pour toujours te donnera ces noms : " Paix-de-la-Justice" et " Splendeur-de-la-crainte-de-Dieu ". Pendant toutes les longues années d'épreuves au risque de perdre même son identité, Israël ne s'était pas plié aux exigences et aux croyances des vainqueurs. Il continuait à croire et à rester fidèle au Dieu de " nos pères ".

C'est un message qui a la puissance d'une promesse, d'une vision qui dépasse les rêves les plus audacieux de l'homme. Israël ne sera pas seulement libéré de l'exil, mais du mal qui le ruinait. Il portera sur sa tête le rayonnement de la Gloire son Dieu. Il aura de nouveau le nom prestigieux : " Splendeur-de-la-crainte-de Dieu. "

La grande nouveauté de l'Evangile de ce deuxième dimanche de l'Avent est l'annonce de cette promesse de bonheur non seulement à Israël, mais à tous les peuples de la terre. C'est à Jean, l'homme du désert que la Parole de Dieu est adressée pour le faire. Comme Zacharie, son père, a annoncé dans sa prière d'action de grâce, lors de son arrivée dans le monde : " Et toi, petit enfant, tu sera le prophète du Très Haut, tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins… "

Sur le fond de l'histoire qui fait l'ouverture de l'évangile, ce ne sont pas les grands notables nommés au début de l'Evangile qui vont faire la véritable l'histoire. C'est Jean-Baptiste, dernier des prophètes, premier témoin de Jésus-Christ qui prépare le retournement de l'histoire.

C'est en image qu'il parlait à la foule. Il faut tout simplement faire un chemin, enlever tout ce qui bloque la route pour que le Seigneur puisse venir. Des consignes pour la venue du Seigneur sont données en abondance. "Combler les ravins et abaisser les collines".Il ne suffit pas de reconnaître son péché, il faut aussi s'en détourner, se convertir, décider de " Rendre droits les chemins tortueux, d'aplanir les routes défoncées. "

Le retournement que Jean a proposé consiste à se détourner de notre péché pour regarder ailleurs, car il y a mieux à voir puisque "tout homme verra le salut de Dieu". Dieu nous sauvera, c'est vers cette promesse que nous sommes invités à tourner nos regards, à avoir les yeux fixés sur Celui qui vient et non sur nous-mêmes. Toute la prédication de Jean est de nous faire trouver la joie du salut qui s'annonce, car espérer la joie, attendre la joie de la rencontre, c'est déjà y entrer dans la joie, et s'engager dans une vie nouvelle, dans une joie nouvelle, toujours offerte, toujours donnée gratuitement. Grâce à cette joie, la tristesse n'est qu'un vieux vêtement à enlever. La paix rayonne du dedans de nous et nous met debout devant le Seigneur.

Recevoir le baptême de conversion, c'est plonger dans le pardon, dans la joie de se savoir pardonné. " Tout homme verra le salut de Dieu. "

D.L.