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Noël 2003 }
 
 
Jean 1,1-14
 
     
 
Au commencement
 
     
 
25 décembre 2003
 
     
 

Jean 1,1-14
" Au Commencement… . "
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Au cœur de la matinée tranquille, calme et silencieuse, le prologue de l'évangile de St Jean nous oriente vers les profondeurs de la vie, là où tous peuvent découvrir le mystère du " Commencement ".

Tout commencement est un acte essentiellement religieux. Quand nous pensons au commencement de la vie, nous nous référons à tout ce qui la précède. L'enfant qui vient de naître rappelle le commencement d'une vie. Il éveille le mystère dans le cœur de l'homme, de la femme, de l'enfant . Le mystère est compris, vécu sans autres explications que le fait d'avoir croisé le regard du nouveau-né, à travers ses paupières à peine ouvertes à la lumière pour la première fois. En même temps que son expérience de la lumière du jour, il découvre les regards qui le reconnaissent et qui l'appellent par un nom. A l'écoute de la parole, le nouveau-né devient l'enfant, l'homme, le père, la femme, la mère. Nous sommes au cœur du mystère de la vie susceptible de nous évoquer le mystère de la vie en Dieu.

" Au commencement était le Verbe de Dieu. " Le lien qui relie le moment de ce commencement avec le milieu ambiant est la Parole créatrice de Dieu. Le milieu ambiant est la vie en Dieu. Ce commencement se trouve à la première page de la Bible. Dieu dit. Et tout ce qui doit exister prend son départ dans l'existence.

Mais pour St Jean, c'est vers la fin de sa vie qu'il découvre ce commencement. Pour lui, le commencement n'est pas situé dans le passé de la nuit de temps. On n'a pas à remonter le temps jusqu'au big-bang pour le trouver. Chaque instant de la vie est un commencement.

" Il ne suffit pas d'une chair pour naître ; il faut aussi une parole. " Par la Parole qui est à l'origine de tout et qui exprime la pensée, le désir, le projet de Dieu, le vrai visage de l'homme apparaît. Il a les traits de la Parole de Dieu. Désormais, par la Parole de Dieu qui s'est faite chair en Jésus, nous pouvons entrer en communion avec le Dieu trois fois saint. Le Dieu inaccessible de l'Ancien Testament se laisse rencontrer à travers la chair de la femme qui a donné à son Verbe sa lignée de sang.

Le Nouveau-né de Bethléem est la Parole en personne. En lui, Dieu dit qui il est et qui nous sommes dans sa pensée. Nous portons en nous un projet que Dieu tient à cœur : nous faire renaître par son Esprit en des enfants, comme la Parole qui s'est faite chair.

Depuis le commencement, le monde a été confié à l'homme et à la femme pour qu'à leur tour, ils poursuivent l'œuvre de la création, qu'ils l'embellissent qu'ils le rendent habitable à tous. Leur mission est de rappeler les forces vives de la Parole de vie, du rayonnement quand elle jaillit, inouïe, comme la Bonne Nouvelle : " Le Verbe était Dieu. Le Verbe s'est fait chair ".

La vie en nous vient de ce que Dieu dit. En suivant sa Parole, notre cœur s'ouvre à la vie de l'esprit, découvre des horizons de gratuité et d'universalité. La culture de l'homme est son approfondissement des paroles reçues. L'homme est apte à les professer, à en parler comme des prières de louange, à les défendre contre tout étouffement, toute malversation en des paroles qui divisent et qui tuent.

Le prologue de St Jean nous met dans le secret de la naissance et de la plénitude de vie. L'homme, dans la lumière du Verbe qui s'est fait chair, est cet être immense qui s'accomplit pleinement dans la communion avec Celui qui est la source de la vie. La sagesse de l'homme est alors la " Sagesse du pauvre " qui n'a d'autre richesse que le souffle qui l'anime. Là où est le désespoir, le doute, la tristesse, la discorde, il peut y mettre, l'espérance, la foi, la joie, l'entente, comme le couple de Bethléem, Joseph, Marie, si pauvre qu'il donne au monde toute la splendeur du Verbe-s'est-fait-chair.

D.L.

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