Passer de la mort à la Vie.




Quand nous pensons à tous les êtres qui nous ont quitté pour entrer dans l'éternité, de beaux souvenirs resurgissent dans nos cœurs et nos esprits. L'Evangile a sa façon de dire ce que nous aimerions bien leur redire. Il est écrit que, depuis le début de sa vie, la mère du Seigneur "a su tout garder dans son coeur." Au moment où tout semblait réduit à néant, quand la mort était là, dans le corps de son fils, déchiré par la torture et le supplice de la crucifixion, inanimé, gisant sur ses bras, rien n'a échappé au regard de la mère. D'ordinaire, le mort laisse entrevoir sur son visage le secret de sa vie, ce qu'il est vraiment au moment où on le regarde.

Le secret de la vie de son fils, aux yeux fermés à cette heure, Marie l'a vu. Ce qu'elle conserve à ce moment là, dans le mystère de son coeur, est d'une telle intensité qu'il n'y a pas de mots humains pour le dire. Elle n'est pas étrangère à ce point de lumière qu'elle a reçu en elle à l'Annonciation. Elle lui donne un visage humain de la lignée de son sang. Jésus, fils de Marie a brillé, grandi, rayonné, le voilà qui s'élargit aux dimensions de la Gloire de l'Eternel.

La mort est vaincue dès l'instant où son fils rend l'esprit. La mort n'a pas eu le dernier mot. Marie l'a vue transfigurée en Résurrection sur le visage de son Fils, comme Marie Madeleine et les apôtres ont pu le voir en ce premier jour de la semaine. C'est la Pâques nouvelle, le Passage définitif de l'autre côté de la mort.

Aujourd'hui, il nous est donné à nous aussi, de contempler la gloire du Christ dans toute la splendeur du Verbe de Dieu, du Fils de la Vierge Marie. Les évangiles sont la mémoire vivante de la vie du Christ Ressuscité. C'est le signe de la Résurrection du Maître dans l'esprit de ses disciples. Les Evangiles rappellent tout ce que le Maître a dit et a fait. En proclamant l'Evangile nous, il nous est possible de participer à la grâce de la résurrection, de la vivre dans une lumière nouvelle

Certes, tout n'est pas encore accompli pour nous, pour notre monde. Les souffrances, les douleurs, les conflits et les ambiguïtés, le mal existent encore. Pourtant, si la Résurrection du Christ ne nous fait pas échapper au tragique de notre condition humaine, elle a tout changé parce qu'elle oriente tout autrement. Tout n'est pas accompli pour nous, mais tout est joué.

L'Amour est semé dans le monde, dans la pâte humaine. Et le haut lieu de la Résurrection reste l'Amour et sa forme extrême, le pardon. " Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons nos frères." La grâce de la Résurrection est pour maintenant. Elle nous permet de discerner le visage défiguré de l'humanité, le Visage transfiguré du Christ qui vit en Dieu et au milieu de nous.

D.L.