En douze phrases, le récit de ST jean sur le grand événement auquel les apôtres et quelques femmes ont assisté au matin de Pâques, résument l'origine de la vie chrétienne. Ils ont vu Jésus mort et le voilà vivant. Il leur apporte la paix, l'assurance de la guérison de ses blessures. Plus qu'une guérison, il vit. Il y revient encore s'assurant que ses disciples ont bien conscience qu'il l'ont vu vivant et qu'ils sont en paix.

L'événement est de taille. Il a fait sortir les disciples de leur torpeur. La mort de Jésus est la fin de leur aventure avec celui qu'ils ont reconnu comme maître, pour qui, ils ont tout quitté et l'ont suivi. LA mort a marqué définitivement le point final de cette histoire dramatique. La rencontre avec leur maître vivant n'efface pas l'expérience de sa mort violente, humiliante. Ils n'en sortent que par la rencontre avec le maître, désormais devenu le maître de l'histoire.

Il a rehaussé l'histoire humaine à un niveau qui dépasse le temps et l'espace. Une ère nouvelle s'ouvre depuis . Le temps se prolonge hors du temps. Le passé, le futur font partie du présent. Tout ce que Jésus a dit et a fait semblait à jamais perdu en un laps de temps, dans la mémoire de ses disciples qui ont vécu avec lui, ont écouté ses enseignements, ont vu ce qu'il a fait pour eux et pour les autres.

La résurrection rend présent et vivifiant tout de qui a été perdu. On se le raconte. On se le transmet. On vit comme si le Maître était là, en train d'enseigner de guérir, de rendre gloire à Dieu. " Qui me voit, voit le Père ", dit Jésus. Ce n'est plus qu'une simple affirmation : c'est la vie de la première communauté de ceux qui croient en Jésus vivant.

Le chapitre cinq des Actes des apôtres relate le grand changement dans le groupe de ceux là mêmes qui, terrassés par la peur, ont verrouillés sur eux-mêmes toutes les portes de la maison. Ils se tiennent maintenant tous, maintenant sous la portique de Salomon, en faisant beaucoup de signes et de prodigues dans le peuple.
Depuis plus de vingt siècle, ce premier groupe de disciples de Jésus ne cessent d'essaimer de par le monde, dans toutes le langues. A n'importe époque de l'histoire, les hommes et les femmes de toutes les langues ont pu et pourront encore revivre les mêmes expériences que racontent les Evangiles.

Le fait de la Résurrection de Jésus , passant de la mort à la Résurrection échappe à tous les critères que cherchent les historiens pour établir objectivement le fait déroulé dans le temps, dans un environnement précis. Par contre, l'humanité qui change de vie, qui construit une civilisation nouvelle à partir de ce grand événement a écrit depuis, des pages nouvelles de l'histoire. Ce sont les données de la vie chrétienne, vécues dans tous les domaines de la vie humaine : éducation, vie sociale, culturelle, cultuelle, communication, économie de partage…

La vie humaine se termine pas à la mort. Elle passera à une autre vie. Le passage se fait dès maintenant tout au long de la vie par des relations personnelles au Christ Ressuscité. C'est notre vie sacramentelle. Chaque sacrement est le rayonnement de Jésus ressuscité dans tous les moments importants de notre vie.

Nous vivons à la fois sur terre et dans la vie en Dieu. Tout vécu humain est ennobli, désormais d'une dimension sacrée, d'un valeur divine.

Seul survivant des apôtres, Jean est en exil sur l'île de Patmos. LE dimanche, le jour du Seigneur, précise-t-il soigneusement, il reçut en extase la Révélation. Le genre littéraire qu'il a adopté est en fonction de ce qu'il a vu. C'est l'Apocalypse qui lui permet d'élever tout lecteur à la dimension cosmique. A son âge fort avancé, tous les souvenirs d'antan lui reviennent à l'esprit comme une prière, une louange, avec des flots de symboles et d'images.

C'est l'Evangile éternel qui se déploie dans toute sa splendeur couvrant tout l'univers, au-delà du temps, l'épopée de la Résurrection . Jésus est le Seigneur. Devant lui, défilent toutes les civilisations mortelles, sauvées par son sang de leur existence éphémère.

Il est le Premier, le Dernier, Il est le Vivant.

D.L.