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6ème
Dimanche de Pâques C
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Actes
15,1-2.22-29 - Apocalypse 21,10-14.22-23 - Jean
14,23-29
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La Paix
comme le Visage de sa Présence
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{16
Mai 2004
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La Paix, comme le Visage de la Présence. Pouvons-nous encore lire les mots qui ornent le fronton du chœur de notre église durant notre cheminement vers Pâques ? Ils sont toujours là comme l'expression de notre vie de communauté. Jésus est mort et ressuscité pour nous ; la mort est vaincue. Nos convictions sont transfigurées en une vocation autrement vivante. Elles se lisent maintenant dans notre cœur : " Passer du silence à la Parole ". Ce mouvement " Passer d'un vécu éteint à un vécu vivant. " est l'action d'ECOUTER. Elle reste la consigne de notre communauté. Nos célébrations soient toujours le temps de l'Ecoute de la Parole de Dieu. Elle ne cesse de nous régénérer, de susciter en nous des échos qui résonnent comme des témoignages. Bien des témoignages ont été échangés autour de la Parole proclamée ici en communauté. Chacun a toutes les chances de trouver lui-même le chemin qui mène " au cœur de la Foi ". Les cheminements, les recherches sont multiples et dépendent des sensibilités de chacun. Mais tous les chemins mènent à Jésus Mort et Ressuscité pour nous, le " Cœur de notre Foi ". Concrètement, il se situe plus proche de nous encore, dans ce cœur de chair qui palpite au souffle de la vie sacramentelle. Les sacrements sont les lueurs de la Gloire de Jésus Ressuscité, rayonnées dans toutes les étapes de notre vie. Il suffit d'écouter la vie en nous et nous sommes au cœur de ce que nous croyons. La vie est parole. Nous ne cessons de nous parler à nous-mêmes comme " la source jaillie de notre intérieur ". Cette parole n'est pas venue de l'extérieur comme une réaction devant la vie, devant ce que nous avons entendu, vu, touché et senti. Elle est la parole de notre moi qui parle à notre intérieur, en secret, en permanence au présent. Par elle, nous savons que nous sommes vivants. Elle n'est audible que par nous-mêmes. Comme la Parole de Dieu n'est audible que par le cœur. " J'existe, je prie, j'aime, je souffre… " La parole intérieure est l'expression de la vie reçue comme le don absolu. Nous n'avons pas la possibilité de le demander ou de le refuser. Ce don de vie ne se fait que par Dieu et en Dieu pour sa Gloire. La Gloire de Dieu est l'homme vivant. Nous sommes vivants quand nous trouvons le cœur de notre Foi. Et sans le savoir, nous sommes toujours au temps présent de Dieu. Le passé et le futur ne sont que des projections en avant ou en arrière de cette présence de la vie. Cette parole intérieure est illustrée dans le bref passage du chapitre 14 de St Jean, répartie en lecture quotidienne durant la semaine dernière. Ce chapitre fait partie d'un grand ensemble composé des chapitres 13 au 17, en tout 125 versets, au moyen de 30 versets par chapitre. C'est l'Heure de Jésus. Il parle à son Père. Il parle de lui-même à ses disciples. Jamais quelqu'un qui va mourir ne pourrait laisser un testament aussi complet, aussi développé de sa vie intérieure, de sa vie dans les temps qui viennent. Essayons d'apprendre par cœur quelques versets christiques et nous apprécierons la mémoire de St Jean. Ce qu'il a pu retenir pour nous est le signe véridique de la résurrection du Maître, le cœur de la foi, transmise jusqu'à nous après tant de siècles. " Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi lorsqu'elles arrivent, vous croirez. " Chaque semaine, nous pouvons constater l'approfondissement progressif de leur comportement, suivant le rythme des échos de l'enseignement du Maître dans leur cœur : " Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.". La parole du Maître retrouvée est l'état intériorisé de leur esprit, prêt à entrer là où le Père écoute le secret de leur coeur. " Le Royaume est au dedans de vous-mêmes ". Ils savent maintenant d'expérience que la présence du Christ ne consiste pas pour eux dans des visions exceptionnelles, ni dans des apparitions pascales, momentanées et réservées à quelques témoins privilégiés. Désormais, exalté dans la gloire de Dieu, uni au Père et à l'Esprit, Jésus est présent au delà des conditions terrestres, de la connaissance fondée sur le sensible. Ressuscité, Il échappe aux étroites limites de l'espace et du temps. Il n'est disparu de nos yeux que pour nous être à jamais présent, comme la présence de Dieu. Son absence ne nous mène pas dans l'impasse, dans un passage rétréci sans issue qu'on appelle étymologiquement l'angoisse. " Je ne vous laisserai pas orphelins ", seuls dans le vide. Son absence ne crée pas de vide. Nous ne le voyons pas pour que notre cœur le voie. Le vide ici est la capacité de recevoir l'immensité de Dieu. La paix que donne Jésus Ressuscité est le Visage de sa Présence. D.L. |
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