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Dimanche Du Christ Roi
 
 
II Samuel 5,1-3 - Colossiens 1,12-20 - Luc 23,35
 
     
 
Le Christ Roi, de l'Univers
 
     
 
21 novembre 2004
 
     
 

Le Christ, Roi de l'univers
Jésus, le très bas, la voie royale de Dieu.


" Un petit pas pour un homme, un grand pas pour l'humanité. " C'était l'impression spontanée du premier homme qui faisait ses premiers pas sur la lune. Quelle est alors l'impression que l'on doit avoir à la première rencontre avec le Premier-né d'entre les morts, Jésus, l'homme de la communauté humaine qui est sorti de la mort et a pu changer notre condition humaine vouée à la mort ? Nous l'avons eue, elle a été dite, plusieurs témoignages en ont été donnés depuis 20 siècles :

Pour dire qui est Jésus Ressuscité pour notre monde, nous pouvons emprunter l'image à l'ordre cosmique : le Big Bang, l'hypothèse de la formation de notre univers à partir d'un atome primitif d'une densité inimaginable. En explosant, il donne naissance aux mondes, aux galaxies. Cet univers multiple continue ses course dans une expansion prodigieuse, mais toujours contenues, guidées par cette explosion initiale, dépendant d'elle, et par elle liées les unes aux autres. Cette hypothèse de notre univers en expansion, Jésus la réalise, et combien plus, dans son corps de Ressuscité. I1 est vraiment ce prodigieux " englobement ", où tout est repris par lui, récapitulé par lui, " afin de remplir toutes choses ( Ephésiens 4,10).

Notre Seigneur Jésus Christ se trouve ainsi l'âme vivifiante, " esprit vivifiant ", dit saint Paul, coordonnatrice de toute l'humanité. Nous Mais nous ne sommes pas des débris d'étoile mais des membres d'un corps vivant Nous sommes dans le Christ Jésus, incorporés à lui, au-delà de toute expression humaine : l'union des pierres dans un édifice, l'union de l'époux et de l'épouse en une seule chair, l'union des membres de mon propre corps ne sont que des approches de ce mystère, mais qui laissent loin d'elles la réalité divine.

Nous grandirons de toute manière vers Celui qui est la Tête, le Christ, dont le Corps tout entier reçoit concorde et cohésion par toutes sortes de jointures, qui le nourrissent, l'actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même dans la charité " (Eph 4, 15). Un corps vivant qui ne cesse de se faire, où chaque partie, même la plus infime, a un rôle, qui s'articule, se joint, se retrouve.
La vision de ce corps du Christ, ce corps que nous sommes, unis avec Dieu comme " mon Père et moi nous ne sommes qu'un " ; unis tous ensemble avec tous les hommes " que vous ne soyez qu'un " ; unis dans le Christ, dans ce mystère d'unité. Et nous savons que cette expansion du corps mystique ne cessera de croître à travers les générations qui viendront - qu'il n'y a pas un bébé nouveau-né qui ne soit englobé dans le corps mystique !

Le plus bel exemple d'un tel regard où le Seigneur étant tout en tous, chacun doit être regardé comme étant " dans le Christ ", nous est donné dans la manière dont saint Paul, à partir des choses les plus quotidienne, ne cesse d'en parler. C'est la première impression de ceux qui ont rencontré le Christ vivant :


" Il est l'Image du Dieu invisible, Premier-né de toute créature, car c'est en lui qu'ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, Trônes, Seigneuries, Principautés, Puissances ; tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui. Et il est aussi la Tête du Corps, c'est-à-dire de l'Eglise : Il est le Principe, Premier-né d'entre les morts, (il fallait qu'il obtînt en tout la primauté), car Dieu s'est plu à faire habiter en lui toute la Plénitude et par lui à réconcilier tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. " Colossiens 1,12-20

Les dernières phrases de l'évangile d'aujourd'hui peuvent nous emmener à ce sommet de la rencontre entre l'homme et l'homme, au-delà de toutes discriminations. Le " Toi et Moi " de la dernière parole du troisième crucifié est le rapprochement des deux extrêmes à un niveau d'intimité qui n'existe que dans un monde nouveau. Rien désormais, même la mort, ne pourra les séparer l'un de l'autre. " Souviens-toi de moi… " "Aujourd'hui, tu seras avec moi… "

C'est à l'Homme de toute plénitude qu'a été donné ce pouvoir suprême de grâce : la Grâce royale du Christ. Au sommet de l'année liturgique, l'Eglise veut nous rappeler notre actuelle condition humaine, grâce au Christ qu'elle proclame le Roi de l'univers. Chacun de nous est exalté en cette fête. A chaque homme le Fils de Dieu s'est uni.

Il faut tout le génie d'un St Luc pour faire découvrir la vraie royauté de Jésus. Il a fait défiler une foule de gens devant Jésus agonisant entre deux condamnés de droit commun. Le plus cynique des défis vient de ce bandit crucifié à son côté : " Sauve-toi donc, et nous avec ! " Aucun de tous ces ricaneurs n'a soupçonné qu'il contribuait à nous faire découvrir la royauté de Jésus. Jésus qui se tait devant les insultes est ce Jésus qui a refusé dans le désert, d'user de la puissance pour se servir lui-même. L'impuissance apparente de Dieu ne cesse de se montrer à travers lui. Elle peut combler les abîmes infranchissables du mal, de la haine, de la mort. Elle est autrement puissante. C'est l'amour qui peut tout renouveler, tout recréer avec le consentement de l'homme. C'est Amour, Rédemption. "Aujourd'hui, tu seras avec moi… "

Le geste souverain de Dieu en Jésus défie les limites que les hommes prétendent lui fixer. Elle nous interdit de jamais désespérer de qui que ce soit. Elle nous ouvre au monde de demain que la mort ne saurait nous cacher. Jésus, le très bas, est la voie royale de l'Amour, plus puissant que la déchéance et l'horreur dans notre vie. Il est le passeur qui " nous arrache au pouvoir des ténèbres, qui nous fait entrer dans le royaume du Fils bien aimé. "

L'Eglise depuis des siècles a trouvé des mots pour annoncer la Bonne Nouvelle en la personne de Jésus-Christ. Il est la réponse définitive à la communauté humaine à travers les temps. A chacun de nous de dire qui il est vraiment pour nous, en quoi notre vie est changée, promue à un bonheur qui ne passe pas. Un petit pas d'un enfant vers le Christ , un grand pas de l'humanité qui retrouve sa dignité divine.
La royauté humaine ne se partage qu'en l'héritage de sang. Tout homme est appelé au même titre d'héritier de la Résurrection de la royauté du Christ. .

Denis LUONG