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1erdimanche de Carême | ||
Dt 26, 4-10 - Rm 10, 8-13 - Lc 4, 1-13 | ||
Le pain ne vient
pas du caillou. | ||
25
février 2007 | ||
Le pain ne vient pas du caillou. La Parole durant le temps de Carême est un appel à vivre comme les disciples les plus proches de Jésus, Jean, Jacques et Pierre. Nous pouvons rester auprès de lui, le voir, écouter ses confidences et entrer dans ses pensées profondes sur Dieu, sur les hommes. Nous pouvons le suivre partout, jusqu'au sommet de sa vie. Il y aura des moments forts qui diront que nous sommes aimés d'un amour qui va jusqu'au bout. La première expérience est celle face aux tentations dans la vie, sous " toutes les formes" que peut inventer le "tentateur". La dernière phrase du récit de Luc dit que Satan a "épuisé" son imagination, n'a plus de programme à proposer. Cette information est capitale et doit nous servir. Nous sommes au courant de tout ce qui pourrait nous arriver. Le récit du séjour de Jésus dans le désert est écrit comme le reportage de quelqu'un qui est sur place et qui peut observer les scènes de la tentation. Beaucoup d'images se déroulent sous nos yeux : Jésus qui, après avoir jeûné, a faim, Jésus sur un sommet où il peut voir d'un seul regard tous les royaumes de la terre et enfin Jésus au pinacle du temple. Nous laissons aux exégètes le soin de trouver comment St Luc peut nous donner ce récit. Ce qui nous intéresse, c'est l'attitude de Jésus devant le démon, devant ses stratégies et ses idées sur le Mal. Le Mal en majuscule ne veut dire pas que nous le reconnaissons comme une personne, Satan ou le diable. Le Mal est un cumul de tous les maux que la communauté humaine, dans chacun de ses membres ont commis. C'est une pollution générale comme celle que le monde est en train de subir. L'environnement devient une atmosphère malsaine, qui dérègle le temps et le climat. La conséquence de ce mal est partout. Alors, le démon supposé connaît que Jésus est le Fils de Dieu, mais il n'a pas d'idée précise sur sa personnalité. Il lui vient à l'esprit de le tester et au besoin, de le faire tomber. Jésus reste réservé, ne livre ses réponses qu'en recourant à l'Ecriture, Parole de Dieu. On peut y trouver des traces du Deutéronome. Mais il y a ici plus que la mémoire de l'origine modeste d'un peuple libéré par la grâce de Dieu. Jésus veut y laisser voir encore ce qui le préoccupe. Partout le Père est présent, aimé, adoré en premier, alors qu'il connaît les conditions de vie comme nous, avec l'engrenage inévitable qui nous pousse à mettre notre préférence ailleurs que dans la volonté du Père ou dans les intérêts des autres. L'origine du mal ne vient-il pas de ce qu'on a choisi et servi soi-même en premier ? C'est la tentation de l'homme au pouvoir et le drame de toute société où la notion de service public n'existe pas. Jésus a refusé d'utiliser le pouvoir de faire des miracles, même pour le modeste besoin de manger quand il a faim. Il a refusé d'avoir tout et tout de suite en acceptant des compromis avec le commanditaire du mal: Jésus a refusé d'utiliser Dieu au service de son prestige, de sa volonté de puissance. Le message de ce récit nous amène vers la lumière de la Résurrection, à la rencontre du Fils de l'Homme venu nous apprendre qui est Dieu, son projet pour notre monde et le mal à vaincre. L'Évangile d'aujourd'hui
est la profession de foi de Jésus. Il va la développer à
travers son enseignement avec les paraboles qu'il trouvera dans la vie quotidienne
des gens. C'est Paul de Tarse qui résume le chemin parcouru du Deutéronome
à l'Évangile. A la suite de Jésus, la profession de foi de
ses disciples proclame l'accomplissement du projet de Dieu. La grâce de
la Résurrection est en germination dans notre vie. Nous le savons par expérience
intime, avec combien de restauration, d'évolution intérieure vers
la conviction que nous sommes aimés et tout tourne pour nous en bien. Le
bien nous habite et notre regard sur les autres est plutôt radieux, heureux
pour le bien qui est partout. | ||