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3ème Dimanche de Pâques }
 
 
Actes 5,27b-32.40b-41 - Apocalypse 5,11-14 - Jean 21,1-19
 
   
 
Ils savent que c'est le Seigneur
 
   
 

22 avril 2007
 
   
 


Ce n'est que lentement, progressivement, que les Apôtres ont acquis la certitude que le Christ était vraiment ressuscité. Il faudra que Jésus se manifeste à eux en divers endroits et de diverses façons, toujours en plein jour et en pleine activité. Le découragement a été tenace. Les douze récits de la Résurrection dans les quatre évangiles essaient de nous faire entrer dans ce temps nouveau. Pierre, Jean, et avant eux, Marie Madeleine et ses amies ont découvert le tombeau vide. C'est un fait historique. Mais il ne s'ensuit pas que ce fait ait prouvé la résurrection de Jésus.

La légende juive rapportée par Matthieu (27,64; 28,13), selon laquelle " les disciples de Jésus sont venus durant la nuit et ont dérobé " le corps, afin de pouvoir dire au peuple : " il est ressuscité des morts ", montre bien qu'il y avait eu des opinions différentes. C'est aux disciples de Jésus de témoigner de ce qu'ils ont vu. La Résurrection du Seigneur est un fait de témoignage par ses propres disciples.

Comme les deux disciples d'Emmaüs, un groupe d'Apôtres, avec Pierre à leur tête, est reparti pour le Lac et le petit port de pêche. Ils ont repris leurs filets et leur barque. Ils ont gagné le large. Mais en vain: ils n'ont rien pris au cours d'une longue nuit! C'est qu'ils ne sont plus faits pour cela. Leur travail est ailleurs. Le rendez-vous que l'Ange au tombeau a donné à Marie Madeleine et l'autre Marie n'a pas pour but le retour à la pêche sur le Tibériade. " Soyez sans crainte…, vite allez dire à ses disciples : Il est ressuscité d'entre les morts ; ils vous précèdent en Galilée : là vous le verrez ".

Les récits de la rencontre avec Jésus ressuscité sont choisis par la liturgie selon la catéchèse que l'Eglise a adoptée. Jésus ressuscité s'est manifesté successivement à Jérusalem, le jour de Pâques, et le huitième jour, puis en Galilée et enfin à Jérusalem pour l'Ascension. En réalité, à travers les témoignages, certainement Jésus a rencontré ses disciples plus que les évangiles ne le disent.

Ils suggèrent en soulignant l'initiative du Maître, la lenteur de la reconnaissance, la difficulté à croire, la variété des lieux. La chronologie des rencontres varient selon le but de chaque évangéliste qui choisit telle ou telle communauté comme destinataire de son message.

Seul Matthieu et Jean mentionnent la rencontre de Jésus ressuscité au bord du lac de Tibériade, où Pierre reçoit l'ordre de paître les brebis du troupeau. On peut distinguer cette rencontre par le caractère spécial de la mission que Jésus donne à Pierre. C'est la plus belle et la plus importante de toutes.

Ils sont aux bords du lac, au lever du jour, avec une pêche surabondante. C'était le moment de grâce et de bonheur retrouvé entre le Maître et ses disciples. L'Evénement inspire l'instant simple, miraculeux, inattendu, comme la naissance d'une communauté nouvelle, celle de tous ceux qui ont vu et cru à la Vie Nouvelle qu'est la résurrection du Seigneur : la Naissance de l'Eglise. St. Jean le remarque, et écrit : " Aucun des disciples n'osait lui demander: "Qui es-tu ?" car ils savaient que le Seigneur EST.

La Présence du Seigneur ressuscité est mobile comme le feu qui s'accroît de sa propre flamme. Elle est pour eux comme la nourriture, une double nourriture puisqu'il y a, d'un côté, les " cent cinquante-trois gros poissons " de la pêche miraculeuse et, d'un autre, le poisson " sur un feu de braise ", et du pain. Ces deux mentions nous renvoient manifestement à deux épisodes de la vie publique du Seigneur, à deux étapes de son chemin vers Pâques : à la vocation de ses premiers disciples quand Simon Pierre s'est vu appelé à devenir " pécheur d'hommes "; à la multiplication des pains quand cinq pains et deux poissons nourrirent cinq mille hommes au-delà de tout besoin.

Jésus se présente " vers le rivage " comme celui qui a faim et demande: " Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? ". Alors que les disciples viennent de finir de compter les poissons, c'est lui qui, aussitôt donne à manger et invite ses disciples : " Venez déjeuner ". Le Maître est à la fois celui qui demande et qui donne. Il demande souvent aux siens ce que lui seul peut leur donner.

Au puits de Jacob, " Donne-moi à boire " dit Jésus à la samaritaine. Au lac de Tibériade, il demande à Pierre, par trois fois : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que tout ? ". Par trois fois, Pierre lui répond : " Oui, Seigneur, tu le sais, je t'aime ". " Sois le berger, de mes brebis ". Il n'y a pas de parole plus forte pour fonder son Eglise. Les plus beaux mots de l'amour de Pierre et du Christ nous sont donnés. La seule chose à transmettre au monde est de lui faire reconnaître que le Seigneur sait.

D.L.