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Veillée Pascale}
 
 
Luc 24,1-12
 
   
 
Il est Vraiment Ressuscité
 
   
 
8 avril 2007
 
   
 

Veillée Pascale

Ce soir n'est pas comme les autres soirs. C'est ainsi que le grand-père chez les enfants d'Israël commence à raconter la fête Pascale. Pourquoi ce soir n'est-il pas comme les autres soirs, demandent les enfants ? Et au grand-père de continuer le récit.
Ce soir, c'est la grande nuit où, l'ange du Seigneur passe devant chaque maison pour exterminer les premiers nés des familles d'Egypte. Egypte a refusé laisser les enfants d'Israël partir libres. Mais devant les maisons des enfants hébreux, il passe outre, c'est le sens de la Pâque. Car leurs portes sont marquées du sang de l'agneau sacrifié pour la fête.
Sans s'arrêter, le grand-père continue de raconter tous les hauts faits de Dieu pour libérer son peuple. Chaque pays du monde a sa fête nationale. Leur liberté, leur indépendance sont acquises par des luttes sanglantes, au bout de leurs fusils. Mais notre fête nationale est la Pâque qui célèbre la nuit où l'ange a épargné nos maisons. Pâque est la fête de l'intervention de Dieu.
La veillée est le temps du soir jusqu'à l'aurore qui va venir. Et toute la nuit est faite pour raconter les bienfaits de Dieu. Le Grand-père raconte tout : les dix plaies dont Dieu a frappé l'Egypte. Et comme pour dire qu'on est confus de tant de bienfaits, il fait des suppositions :
S'il nous avait fait sortir de l'Egypte sans châtier les Egyptiens, cela aurait été suffisant. S'il avait divisé la mer pour nous faire passer, sans nous la faire passer à pied sec, cela aurait été suffisant…
Notre liturgie de la Parole est le rappel de cette veillée de Pâque du premier testament. Les bienfaits de Dieu, il faut toute la Bible, et toute la nuit pour les raconter. Comment pourrais-je vous dire en une minute tout ce que le grand-père raconte à ses enfants et à ses petits enfants ? Je vais le faire avec le magnifique résumé que sont les premières pages de la Bible qui chantent comment Dieu a créé le monde, tout l'univers, le ciel et la terre, et tous ceux qui y habitent, à partir du néant. Dans ce chant de la création du monde se cache l'histoire d'Israël sauvé par Dieu à partir de l'anéantissement qu'il a subi.
Homélie :
Ce soir n'est pas vraiment comme les autres soirs. Ce soir veut devancer le grand matin, comme l'évangile de St Luc vient de le raconter. Nous allons au tombeau dès la première veillée de cette nuit pour découvrir avant Marie Madeleine que le tombeau est vide, pour écouter l'ange qui rappelle ce que Jésus a dit quand il était encore en Galilée : " Il faut que le Fils de l'homme soit livré aux mains des pécheurs, qu'il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite ".

Au lieu des aromates que les femmes ont préparés pour embaumer le corps du Seigneur, nous sommes venus ce soir avec notre cœur plein de prières et de chants. La partie principale de l'Exultet, le chant qui annonce la fête a été mis en réserve pour la méditation personnelle, mais nous pouvons servir à le dire tout haut comme l'homélie de ce soir.
Ô nuit de vrai bonheur, toi seule peux connaître cette heure où le Christ brisant les liens de la mort, s'est relevé victorieux ! Il a le pouvoir sanctifiant de cette nuit qui chasse les crimes et lave les fautes, rend l'innocence aux coupables et la joie aux affligés, dissipe la haine, dispose l'amitié et soumet toute puissance.
Ô nuit de vrai bonheur, nuit où le ciel s'unit à la terre, où l'homme rencontre Dieu !
Pâques a ceci de grand : C'est l'élan irrésistible du cœur de l'homme vers la liberté. Au cœur de la faute, au cœur du désordre causé par le mal, il y a toujours en nous l'aspiration d'échapper à la déchéance, de passer à la vie saine. Cet élan est plus fort que l'humiliation de l'expérience du mal. C'est ainsi que nous pouvons tous nous retrouver dans l'expérience de la sortie d'Egypte, de la Pâque juive.
Ressusciter c'est vivre au présent éternel. Nous ne savons pas dire ce qu'est la présence. Le fait que nous sommes là et que les autres soient là aussi, fait notre bonheur. Ce bonheur est fragile. Notre peur, celle des petits comme celle des adultes n'est-elle pas l'absence de l'autre, des autres ?
Les femmes se dirigeant vers le tombeau au grand matin de Pâques ont voulu combler le vide dans leur cœur. Elles vont découvrir que le mort qu'elles vont visiter est plus vivant que tous les bourreaux, les assassins, les puissants de ce monde.
Il est juste que le récit de la nuit pascale soit dit par les femmes. Ce sont elles qui vont au devant du Ressuscité. Le récit de la Passion du Vendredi Saint racontait les actions perpétrées exclusivement par les hommes. Une histoire cruelle et sanglante. Les femmes sont appelées à dire le message de la paix, la Bonne Nouvelle de la Résurrection. Dans leur nature, elles en sont plus proches que nous, les hommes.
Ressusciter c'est devenir reconnaissant pour ce cadeau inouï que représente notre vie, renouvelée tous les jours au sein de la beauté du monde. La Pâque Nouvelle qu'inaugure Jésus sorti du tombeau dépasse toutes nos aspirations à la vie qui ne finit pas, qui ne tombe pas dans le néant de l'oubli.
" A quoi servirait-il de naître sans le bonheur d'être sauvé ? " demande le chant " Exultet " qui chante encore : " Que notre aspiration à la vie pour toujours soit comme ce cierge pascal, consacré à ton nom, Seigneur, qui brûle sans déclin dans cette nuit, qui joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu'il brûle encore quand se lèvera l'astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ, ton Fils Ressuscité, répandant sur les humains sa lumière sa paix ".
D.L.