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19ème dimanche C
 
 
Sagesse 18,6-9 - Hébreux 11, 1-2.8-12 - Luc 12,35-40
 
     
 
"Restez en tenue de service "
 
     
 

12 Août 2007
 
     
 

" Restez en tenue de service. "




« Être riche en vue de Dieu ", la dernière consigne de l'Evangile de dimanche dernier nous conduit au cœur de cette parole émouvante du Christ " Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner son Royaume". La parole adressée au contact direct nous met en relation directe avec Dieu.

Dans un monde où la richesse et la grande pauvreté se côtoient, la consigne du Christ nous ouvre la perspective d'un Royaume ouvert à tous dans lequel chacun est attendu comme unique. " Sois sans crainte ! "
Comment transmettre cette parole du Christ à ceux qui souffrent ç ceux qui sont travaillés par la peur et l’angoisse. Par des paroles vivantes que sont les hommes et les femmes, par leur générosité au service des plus démunis. Ils sont porteurs d'étincelles de vie, de réconfort.
Quand le corps se repose, l’esprit, libéré, travaille, réfléchit. Comment ne pas penser au temps quand on en a le déroulement devant soi, pour regarder tout autour : le ciel, la terre, le soleil, les étoiles, la pluie, le vent, tout ce qui est en mouvement, la vie ? Il y a ce qui est ou ce qui semble toujours stable comme la position des étoiles : ce sont les mêmes qui occupent toujours la même place que nous avons observées quand nous étions enfants.

Il y a ce « moi », avec les apparences qui changent, qui sont beaucoup changés, mais qui reste le même « moi » de notre première enfance. Et nous ne sommes pas loin de l’auteur des " vanités des vanités, tout n’est que vanité ".


Dans le prolongement de cette piste de méditation, le livre de la Sagesse propose le souvenir de cette fameuse nuit du grand départ, loin du pays de l’esclavage, la nuit qui redonne vie à un peuple.

C’est le point de repère du peuple d’Israël, de Jésus lui-même. Il a pris le souvenir de cette nuit pour montrer le vrai passage, celui qu’il est venu frayer pour tous, juifs ou non juifs, le chemin vers le Père.

La lettre écrite aux Hébreux remonte plus loin, vers l’origine de l’aventure qui débouche sur cette fameuse nuit. Il s’agit de la relation qu’Abraham a su entretenir avec l’Eternel. L’Eternel est invisible, transcendant. La relation avec l’Eternel s’appelle la foi. Tout ce qu’il y a de vivant entre deux personnes s’exprime en un mot froid, abstrait, puisque dans cette expression, la foi, l’autre semble évanoui, relégué à " la chose " à conquérir.

" La foi, dit la lettre, est le moyen de posséder ce qu’on espère, de connaître les réalités qu’on ne voit pas. » L’Evangile nous ramène au concret de la relation vivante.
" Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père trouve bon de vous donner le Royaume. " Ce qui est à espérer ", c’est notre Père. Son royaume est là où il vit. C’est la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus et ses disciples. Elle est bonne la nouvelle, car elle répond à des grandes questions de l’homme, de tout un chacun.

Vers où nous mènera la vie ? Nous le savons tous, vers les limites finales où nous laisserons tout pour passer à l’autre rive. Ce constat explique notre réticence. Le Royaume, oui, mais pas tout de suite ! La pédagogie de l’Evangile prend soin de nos angoisses. Notre dimanche est encadré de deux merveilleuses fêtes de vie. La Transfiguration et l’Assomption. Le Royaume est là, ancrée dans l’existence humaine. Jésus transfiguré, et Marie, sa Mère, enlevée au ciel nous font sentir que l’Eternel fait corps avec notre vie dès maintenant.

Le Royaume n’est pas un lieu, c’est un état de Vie. Il est déjà commencé en nous. Nous sommes initiés par l’Evangile à l’Evénement unique de la vie. Rester en tenue de service, garder la lampe allumée pour aller à la rencontre du Seigneur qui vient.

L'activité suggérée par la tenue de service et, plus loin, par le serviteur à son travail semble bien être l'actualité de l'Evangile. Nos tâches quotidiennes, notre devoir sont la façon de nous tenir en dialogue avec le Seigneur. Que veux-tu que je fasse ? Il nous a répondu : " Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte... je souperai avec lui en tête à tête. "

Denis LUONG