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27ème dimanche C

 
 
Habacuc 1,2-3 ; 2,2-4 - Timothée 1,6-8.13-14 - Luc 17,5-10
 
     
 
"Vas te planter dans la mer..."
 
     
 
7 octobre 2007
 
     
 


« Vas te planter dans la mer… »


Les rêves de notre temps ne cherchent pas à planter des arbres dans la mer, mais à vivre sur les planètes, Mars, Mercure ou sur la Lune. On parle moins de rêves que de projets à réaliser sans recourir à la graine de moutarde de la foi. La demande spontanée des apôtres sur leur foi à renforcer reste floue. On y trouve l’intention de quémander quelque chose de tout fait, de plus grand possible, sans trop de peine. "Augmente en nous la foi."
Quantité pour quantité, Jésus parle donc de la grosseur de la foi et de son éventuelle efficacité. La foi envisagée est une force qui ne dit pas en qui on croit, comment on croit.

Cette façon de parler de la foi suggère à Jésus, non sans humour, la graine de moutarde. Il ne semble pas que Jésus délivre une livraison sur demande à ses disciples. Il les initie plutôt par cette comparaison, à la véritable foi qu’il attend de leur part.

La foi est une attitude de confiance qui vient du coeur à la rencontre de l’autre, avant même de le connaître totalement. Elle est la qualité de la relation qu’on entretient avec celui qu’on aime. L'autre est aimé, recherché, regardé, respecté dans tout ce qu'il est, dans son mystère. On l’adore avec son mystère qui dit la richesse de toute relations profonde.

On découvre le mystère des autres en respectant son propre mystère. La présence à soi-même mène à la rencontre de l’autre. Il n’est pas nécessaire de parler quand on a un regard qui en dit long. Et l’autre fait confiance au regard de confiance posé sur lui. Vivre sous le regard de Dieu qui embrasse tout ce qui existe, est vivre sa foi.
L'homme cherche vainement des raisons de croire, alors que seulement peut croire, celui qui a rencontré Dieu ! (St Séraphim de Sarov) Dieu ne s'explique pas, IL se rencontre !

Cette rencontre se fait à travers tout ce l’on peut voir, entendre, sentir en nous, à travers les autres, à travers le monde et les événements qui nous entourent. Notre vie est un dialogue permanent avec nous-mêmes pour qu’il s’étende aux autres. « Parole des uns des autres, Paroles du Dieu Vivant : C‘est seulement quand il y a paroles des uns des autres que les Paroles de Dieu sont celles du Dieu Vivant.

Le dialogue a ceci de beau : On affine ses pensées, ses paroles en faisant tout pour faciliter les échanges. L'Autre, en majuscule, est invisible. Sa Parole le rend visible. Celui qui l’écoute peut le dire : « Oui, je vois ! » Il veut dire : « Oui, je comprends, je crois. »

Des signes et des mots nous sont venus pour alimenter le dialogue. On arrive au stade de la parole. Les croyants sont ceux qui savent dire des non-dits créer la confiance, établir des relations. La foi trouve des mots et des échanges sur bien des sujets que l’on ne veut pas trop aborder : la vie, la mort, Dieu.

La parole est le signe de confiance, de sympathie, d’amour. Parler c’est se donner. La parole donnée est le grand patrimoine de l’humanité. Combien faut-il de langues, de vocabulaires, de grammaires pour le gérer et le transmettre. La plus belle relation que l’homme a découverte est celle avec l’Innommable, l’Imprononçable. L’Imprononçable parle et prend la dimension de l’Alliance Sa confiance envers l’homme est si intime qu’Il emprunte le langage de l’homme. Dieu se rencontre par Sa Parole qui dit qui IL EST.

Il n'y a que Dieu qui puisse bien parler de Dieu. Et le Verbe de Dieu s’est fait Jésus Christ. Il est la Parole vivante, vivifiante de Dieu. Il redonne à la parole humaine la dimension qui le dépasse. La parole humaine peut devenir la force de vie. Elle peut apporter la guérison aux misères humaines. Quand on croit qu'on a tout compris, en un clin d'oeil, tout change.
Denis LUONG