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28ème dimanche C

 
 
2 Rois 5,14-17 - 2 Timothée 2,8 13 - Evangile - Luc 17,11-19
 
     
 
Gratitude et gratuité
 
     
 
14 octobre 2007
 
     
 


Gratitude et Gratuité.



L’hygiène, le pur et l’impur, la maladie, le péché semblent être pour les hommes de la Bible le destin, le karma de l’homme. Personne ne saurait éviter cette loi qui régit le cycle des vies successives, et selon cette loi, tout acte conscient et volontaire laisse au fond de la conscience une trace, un germe qui, tôt ou tard, portera son fruit, en bien comme en mal. Les êtres passent donc dans les états les plus divers (célestes, infernaux, humains ou animaux) en vertu d’actes accomplis dans les vies antérieures. Il faut chercher, comme but ultime, à se libérer complètement de la loi karmique.

La lèpre est le mal sans remède. Les symptômes de cette maladie avec la décomposition de son corps évoquent la vraie déchéance de l’homme. Il n’y a pas de mal plus effrayant. L’homme meurt au rythme de la mort de chaque membre de son corps. La lèpre est l’image du péché, du pire péché, qui exclut le malheureux du royaume de Dieu et de la communauté des hommes.

Pour St Luc, ke médecin, cet épisode est destiné à illustrer la mission universelle de Jésus. Le Christ est le sauveur de tous les hommes. Non seulement il est venu purifier les hommes de leurs péchés, si graves soient-ils, mais il est venu abattre les frontières entre les hommes, si ennemis soient-ils.

La haine entre les Juifs et les Samaritains était telle qu’Ils ne pouvaient se tolérer que morts. Les lépreux étaient considérés comme des cadavres ambulants: dans cet état de décomposition, Juifs et Samaritains cohabitaient! Ce que nous appelons la foi est ici une initiative de Dieu. Jésus est le premier qui prend l’initiative d’aller à la rencontre des hommes et des femmes malades. C’est la mission de l’Envoyé de Dieu. Les premières consignes qu’il donne à ses disciples envoyés en mission, c’est : guérir et enseigner.


Que reproche Jésus aux neuf juifs guéris de la lèpre ? Sans doute, de leur indifférence à l'égard de Celui qui les a guéris, de n'avoir rien compris au mystère de sa personne. Ils se sont laissés reprendre par leur croyance, par la routine des rites et des observances. Ils n'ont pas saisi, comme le Samaritain, le bouleversement opéré par la venue de Jésus de Nazareth. Ils n'ont pas réalisé que désormais Dieu se rencontre d'une façon immédiate, personnelle, vitale.

Seul le Samaritain a découvert le secret de Jésus. Par sa guérison, il a vu que Dieu l'a arraché au destin, au cercle infernal de la maladie. Il a rencontré Dieu dans un homme concret, en chair et en os. Dieu est en Jésus. L'homme sauvé sait désormais qu'en Jésus il trouvera Dieu. La vie chrétienne n'est pas d’abord une affaire de pratiques : Elle est un dialogue d'amour d'homme à homme, de l'homme pécheur à l'Homme Dieu qu'est Jésus-Christ.

Dans une société de rapport où tout se vend et s'achète, où il est extrêmement rare de voir quelqu'un agir gratuitement, où on n'estime et n'apprécie que ce qui coûte cher, il est demandé au disciple du Seigneur d'offrir « le scandale de la gratuité ». C'est une invitation au «gaspillage» apostolique ». Dépenser tout ce que l'on a au service des autres sans compter ni sur une rede¬vance, ni même sur la gratitude !

Jésus dira: «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ». Leçon difficile à compren¬dre avec notre quête du rendement ! Leçon difficile à vivre, car enfin il faut vivre ! Mais l'histoire des hommes témoigne que Dieu ne laisse jamais seuls, ceux qui lui font confiance dans le dépouillement. Du long et si beau récit de la guérison du Syrien, le lépreux Naaman, la liturgie d’aujourd’hui ne retient que l’attitude désintéressée du prophète Elisée. Il a fait œuvre de gratuité de l’évangélisation.

Nous poursuivons la lettre de Paul à Timothée, son testament spirituel pro¬posé comme un fragment d'un hymne baptismal. Paul nous y livre le coeur de l'Evangile. C'est une formule christologique à la fois brève et dense, sans doute antérieure à Paul lui même qui l'aura reçue de la communauté de son baptême, à Damas, vers l'an 35. Elle affirme le mystère de Jésus de Nazareth. Il est vrai homme, né de sang juif, de la race de David, comme devait l'être le Messie. Mais par sa résurrection, il est devenu le Seigneur, le Sauveur, le Fils de Dieu manifesté.


D.L.