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29 octobre 2007 - 30e dimanche C
 
 


Le souci de Dieu

Siracide 35,12-14,16-18 - 2 Timothée 4,6-8.16-18
Luc 19,1-10

La prière est la relation personnelle avec Dieu. Deux personnes viennent au temple pour prier Dieu et chacun a sa façon de faire. Chacun a son secret qui appartient à Dieu et à la personne de celui qui prie. Il n’y a pas lieu de placer une parole d’un tiers.

La parabole est l’invitation de Dieu à se mettre à son côté pour voir avec Lui ce qu’Il peut faire quand on s’adresse à Lui. Ici, la prière est vue du côté du « Saint des saints ». C’est une confidence de Dieu à ne pas répéter. Pourtant combien de répétitions y-a-t-il eu lieu dans des commentaires de l’Evangile ? Les deux hommes de la parabole sont analysés, psychanalysés au point qu’il a eu des protestations.

Le pharisien proteste qu’on l’a ciblé, invectivé depuis 2000 ans, systématiquement comme membre du pharisianisme, secte des pratiquants hypocrites. Il lui est difficile d’être reconnu autrement. Le publicain se cache aussi depuis la publication de la parabole. On a trop parlé de lui. Tout effacé qu’il est, on l’a élevé en modèle de vrai pratiquant. Il n’a pas attendu autant d’appréciations. Et Dieu doit aussi se plaindre de ce qu’on a pris sa place pour paraphraser sa confidence.

Dieu veut simplement montrer que tous les deux sont exaucés, puisqu’il les voit et les apprécie selon la disposition personnelle de chacun. Quand on prie, on entre en conversation avec lui. C’est déjà obtenu pour tous ceux qui veulent le prier. Il exauce celui qui lui demande en se donnant lui-même. Il est là, présent à tous ceux qui veulent lui parler.

Le problème est que la prière n’est pas un acte qui appartient uniquement à celui qui prie. On parle de la prière sans penser à Celui qu’on veut prier et qui est là, avant qu’on ne le prie. On s’intéresse à ce qu’on est en train de faire plus qu’on ne fait attention à sa présence. Il trouve que c’est dommage qu’on prend seul la parole. Il n’a pas eu le temps de dire un mot.

Quand on lui dit qu’on a déjà tout et qu’apparemment on n’a besoin de rien. On oublie que lui aussi, a des choses à donner, en commençant à donner lui-même, sa présence, silencieuse, mais attentive. Il connaît mieux les besoins de ses enfants. Il les voit mieux dans leurs yeux que dans leurs paroles. C’est comme la présence. Elle est moins dans les mots que dans les regards et dans les mains qui brûlent. Elle n’est pas une idée mise dans l’écrin d’une formule.

On apprend tout en se mettant du côté de Dieu. Être présent c’est déjà la prière qui commence. On ne s’étonne pas de son silence. Ce rien d’absence est sa manière d’être attentif à tout.

C’est Jésus, le Fils, seul qui peut nous apprendre à prier. Sa prière ou son enseignement sur la prière, commence toujours par, Père, notre Père. « Va à l’écart, ferme ta porte et prie ton Père présent dans le secret. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. »Mat. 6,6. « L’heure arrive, elle est là, où ses adorateurs adoreront le Père par le Souffle de vérité, voilà les adorateurs que cherche le Père. » Jean 4,23.

La prière s’apprend par la rencontre avec quelqu’un qui prie. Par la parabole, il nous invite à rejoindre son Père qui est toujours là. Notre regard est pour le Père. Devant le Père, nous portons les autres avec nous, dans le secret.


Denis LUONG