|
||
|
|
|
||
Sg
11,23-12,2 - 2 Th 1,11-2,2 - Lc 19,1-10
|
||
Le désir
de voir
|
||
4
novembre 2007
|
||
Le désir de voir
C'est le récit légendaire de Zachée, de petite taille en contraste avec son train de vie et sa fonction lucrative d'inspecteur des impôts, dans une ville charnière de la région fertile de Jéricho. La mémoire de l'Evangile rend présente la scène de la vie des gens, si lointaines et si proches, par la véracité de leurs sentiments. Au catéchisme, les enfants aiment dessiner la scène de Zachée qui grimpe sur l'arbre pour voir Jésus La sobriété du récit retient l'essentiel de l'histoire. Il y avait foule autour de Jésus ce jour-là. Zachée, juché sur le sycomore au bord de route, dépasse de la tête la foule et attire le regard de Jésus. Sans s'être jamais vus, ils se reconnaissent. Avant qu'un seul mot ne soit échangé, ils se comprennent. L'histoire de Zachée commence avec ce désir de voir Jésus. Ce désir l'a amené bien loin. Voir, ici, c'est recevoir. Il a trouvé et suivi le regard qui le cherche. Le regard de l'autre passe en dialogue et précipite la rencontre. Il est appelé par son nom. Celui qu'il a désiré voir, s'invite lui-même à aller demeurer chez lui. Le fait de sauter de l'arbre est le mouvement du changement au fond de lui-même. Voir, grimper, regarder, rencontrer, appeler, interpeller, descendre, s'avancer, demeurer, recevoir avec joie, faire don, rendre, chercher et sauver, tout représente une série d'actions qui se passent dans un court récit. Chaque verbe est comme un symbole qui explique la mission de Jésus. Tout devient l'histoire du projet de Dieu réalisé par Jésus. A l'égard d'un homme de mauvaise renommée, Jésus a fait le geste qu'il fait d'habitude à l'égard de son Père : " il lève les yeux pour le regarder".
Zachée est guéri de la richesse acquise avec habileté, en tant que fondé de pouvoir en service. Il découvre la richesse de l'hospitalité et du partage. C'est du 50 sur 50 qu'il veut donner, comme Jean Baptiste l'a réclamé aux pauvres. Quant aux biens détournés, il a promis de rendre à toutes personnes lésées, le quadruple. Après Zachée, combien ont-il eu d'abus sociaux rétribués à ce taux, en compensation? Zachée comme Bar Timée, le publicain et l'aveugle de Zéricho sont les deux exclus qui révèlent la vraie identité de Jésus, Fils de David, Fils de l'homme, venu chercher ce qui est perdu. Ils rappellent que le monde est sauvé par ce regard qui rend la vue à l'aveugle et fait passer le riche à travers le chas de l'aiguille. Grâce à ce genre de récit, on comprend que l'Evangile est la mémoire de la rencontre des apôtres avec Jésus glorifié, au matin de Pâques. L'Evangile suscite chez tous ceux qui l'ont reçu, le désir de voir le Vivant. Croire veut dire avoir le désir de voir. Ce regard est là quand le cœur y est, et va au-delà des apparences pour entrer dans la pensée de l'Autre. La force de l'Evangile agit en nous, en nous libérant de tout, pour rester là, les yeux fixés sur l'invisible. Nous ne sommes pas loin du Mystère de Dieu, Mystère de la Présence.Denis
LUONG |
||