A l'approche du Jour du Seigneur.

Nulle part ailleurs que la liturgie de la Parole qui peut dire la marche du temps. Seule la Parole qui parle au-delà du temps peut nous en informer. Le temps est un mouvement qui va du commencement de sa création jusqu'à sa plénitude que le Seigneur va réaliser. Dimanche prochain nous célébrerons la plénitude de notre temps : le Christ comme l'homme qui atteint le sommet de l'histoire et de tout l'univers. Ce sera le " Jour du Seigneur, comme annonce Malachie qui nous invite à tourner notre regard lui."

Le jour du Seigneur est l'expression qui désigne un espace de l'éternel présent de Dieu qui intervient dan notre histoire. Le Dieu qui dit son Nom " Je suis Celui Qui suis ", Celui qui s'est engagé dans notre vie pour nous emmener vers l'achèvement de son plan. Il y aura un dernier jour comme il y a eu un commencement. Et ce sera le Jour du Seigneur, un jour sans déclin.

Ainsi, d'années en années, nous revivons chaque fois toute l'histoire de la Présence de Dieu dans le monde. Chaque année devient pour nous comme l'enjambée d'un pont qui relie notre vie à Dieu.

Ce dernier dimanche de l'année liturgique nous apprend à nous paraître devant "Le Jour du Seigneur". Ce jour pourrait être le jour redoutable, si nous n'y avions jamais pensé. Au départ, c'est le jour de plénitude de bonheur. Ce sera un vrai Dimanche. Il est tout à la fois, la célébration du premier jour de la création du monde, le mémorial de la Résurrection du Seigneur crucifié.

Le désir de ce jour fonde l'espérance messianique de la Bible, et prépare l'espérance chrétienne. L'Eglise a exprimé ce désir dans le nom qu'elle a donné au huitième jour de la semaine : le Dimanche, Le Jour du Seigneur.

" Maranatha ", ce dernier appel de la Bible rappelle que l'Eglise se définit comme la communauté de ceux qui attendent avec amour le Seigneur. Elle se veut présente dans tout ce qui se passe dans le monde pour y maintenir la petite lampe de l'espérance. C'est pour les tenir éveillés et présents que Saint Paul donne aux Thessaloniciens des conseils pratiques: se garder de succomber à cette forme de désertion que sont l'indifférence et l'oisiveté mais être présents par une vie de travail exemplaire.

En regardant et écoutant la vie autour de nous, nous pouvons apercevoir la perspective d'un monde qui passe, qui s'écroule. Nous assistons au quotidien des drames qui ont fait tant de bruit, tant de morts, tant de dévastations. Rien ne résiste au temps qui passe et qui interpelle. Notre génération a la chance d'appartenir à ce temps présent qui observe les événements du passé. Viendra le temps où nous aussi, nous ferons partie du passé et d'autres générations nous observeront.

Le Christ nous invite à rester dans un temps qui ne passe pas : son temps à Lui, le temps de la Résurrection. En nous situant dans ce temps nouveau, nous avons le langage et la sagesse qui défient les forces du mal.

Denis Luong