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5ème Dimanche C
 
 
Isaïe 6,1-8 - 1Corinthiens 15,1-11 - Luc 5,1-11
 
   
 
J'ai vu Dieu
 
   
 
4 Février 2007
 
   
 




J'ai vu Dieu

Comment parler de Dieu en ayant conscience de l'immensité de sa grandeur, de sa nature de " l'au-delà de tout "? Le vertige, c'est la sensation du vide quand on est sur un haut sommet. Que dire de la sensation quand on est devant le silence de l'infini et que cet infini nous regarde, vous connaît jusqu'aux fins fonds de nous-mêmes ?

Peut-être, une des meilleures façons de parler de Dieu de penser à Dieu, c'est regarder l'infini matériel du cosmos. L'univers a-t-il des limites ? Apparemment, on ne peut pas imaginer un au-delà de ce ciel ! Les limites ne se conçoivent qu'entre des espaces matériels.

Ainsi, est-elle la vie en Dieu. La vie intérieure de l'homme échappe aussi à la notion de l'espace et elle est susceptible de donner une expérience de Dieu. La vie dont il est question ici n'est pas la vie au sens biologique du terme définie par des propriétés objectives et extérieures, en longueur ou en largeur. La vie intérieure, spirituelle, une vie radicalement immanente qui porte en elle le pouvoir de se manifester en elle-même sans distance, une vie qui se révèle elle-même à chaque instant. Une manifestation de soi qui consiste dans le fait de sentir et de se sentir soi-même, d'éprouver en soi sa propre réalité intérieure et affective.

De par cette expérience, l'homme pense à Dieu qui est cette Révélation pure qui ne révèle rien d'autre que la Vie en Dieu qui se révèle. Comme dit Jean, Dieu est amour, parce que la Vie s'aime elle-même d'un amour infini et éternel.
Puisque nous sommes vivants et donc engendrés à chaque instant par la Vie infinie de Dieu, puisqu'il ne cesse de nous donner la vie, et puisque nous ne cessons de naître dans le présent éternel de la vie par l'action en nous de cette Vie absolue, Dieu de l'Evangile est " notre Père " et nous sommes ses Fils bien aimés, les Fils du Dieu vivant. Nous ne sommes pas créés qu'au moment de notre conception ou au commencement du monde, Dieu ne cesse de nous générer en permanence dans la Vie. Il est toujours à l'œuvre en nous, jusque dans la moindre de nos impressions subjectives.

Le fait que les hommes puissent parler de Lui laisse entendre que l'infini de Dieu s'adapte à travers leur vie intérieure, au langage humain pour que les hommes puissent parler de Lui. Seul Dieu peut parler de Dieu. Il a parlé à travers le langage de ces hommes qui l'ont rencontré. " La crainte et le tremblement " sont le signe de la reconnaissance de l'homme devant l'infini de Dieu.

Par l'expérience de leur contact avec Dieu, ils ne parlent plus de l'immensité de Dieu mais de sa sainteté. Il y a ici la notion de rencontre. L'homme qui a rencontré Dieu vit en lui deux réalités extrêmes, la grandeur incommensurable de Dieu et la petitesse de l'homme. Pour qu'il n'y ait plus de vertige que peut-il faire l'homme ainsi placé au sommet du vide, sinon de descendre. " Éloigne-toi de moi. "

L'évangile de ce dimanche nous met devant la disproportion entre ce qui s'est passé sur les bords du lac et ce qui s'en est suivi. Jésus est au milieu de ses disciples dans leurs besognes quotidiennes. Ils sont là avec leur barque, leurs filets, leur métier de pêcheurs.

Pour les atteindre, en ce qui compte le plus à leurs yeux, il les a aidés à attraper du poisson jusqu'à faire craquer les filets et à enfoncer les barques. Le miracle est le signe qui fait découvrir le message de Jésus au-delà de cette pêche poissonneuse. Le message est un retentissement qui dure jusqu'à nos jours pour continuer à perpétuer encore à travers le temps. Nous découvrons la personne même de Jésus. Il est l'homme qui nous fait entrer dans l'intimité de Dieu jusqu'à l'appeler Père. Avec lui, nous ne disons plus que nous sommes devant Dieu, nous trouvons que Dieu est en nous.

Jésus est le Présent éternel de Dieu dans notre vie, dans la vie de notre monde. Avec Lui le visage de l'homme peut rappeler le visage de Dieu. L'abîme entre Dieu et nous n'est pas comblé. La distance existe. Jésus nous en fait prendre conscience. Le vertige est changé ici en contemplation animée d'adoration et de louange. C'est l'Eucharistie, le signe du pain et du vin, le geste du plus grand amour qu'il nous a donné la veille de sa mort, disons la veille de sa résurrection, de sa vie en Dieu.


Denis LUONG