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1 novembre Toussaint}
 
 
Ap 7, 2-14 - 1 Jn 3, 1-3 - Mt 5, 1-12
 
     
 
Une foule immense que nul ne pouvait dénombrer.
 
     
 
1 Novembre 2007
 
     
 


Une foule immense
que nul ne pouvait dénombrer.

 

Dans la lumière du Christ Ressuscité, la fin représente le sommet, et non la finitude. Nous sommes amenés vers le sommet de l'histoire avec le Christ dans sa gloire. La "Préface" introduction à la prière eucharistique explique: "Nous célébrons aujourd'hui la cité du ciel, notre mère, la Jérusalem d'en haut : c'est là que nos frères les saints, déjà rassemblés, chantent sans fin ta louange. Et nous marchons vers elle par le chemin de la foi, nous hâtons le pas, joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Eglise que tu donnes en exemples."


La fête de la Toussaint nous plonge en ce monde merveilleux de demain. Nous y découvrons la multitude de tous ceux et celles qui sont partis avant nous. Ils sont tous là autour de nous, dans la présence de Dieu. Désormais, on peut les voir en Dieu. Ils sont là comme des reflets du Christ Ressuscité.

Dans l'impact de la vie et des réalités de ce monde, nous vivons comme si seul existe ce que nous voyons dans cet univers. Aucune information sur la vie de l'autre monde n'est possible. Jésus Ressuscité apparaît avec son corps ressuscité, mais ne dit rien sur son état nouveau, là où il fait Dieu. Sans doute le langage humain n'a pas de mot pour le dire. Jésus est passé au royaume où sont allés un jour, tous ceux et celles qui nous ont quittés. La littérature humaine se tait devant ce qu'elle ne sait pas.

Ce que personne n'ose le faire, il nous décrit les grandes portes du ciel ouvertes, dans son genre de "Révélation" des derniers jours.

Face aux persécutions que Tacite décrivait comme une foule immense de torturés et de massacrés selon la barbarie du tout puissant empire romain, St Jean fait voir aux premiers chrétiens de l'Eglise naissante, une foule immense que nul ne peut dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples, langues.
"Ils sont venus de la grande épreuve; ils sont emmenés avec le Christ Vivant dans son Grand Passage vers le Père. Ils ont lavé leurs vêtements dans le sang de l'Agneau."

L'image est forte. Le sang est la vie. Toute cette immense foule indénombrable est le monde de l'humanité nouvelle, l'accomplissement final du projet de Dieu. La fête de la Toussaint est la reconnaissance de cette action de Dieu réalisée dans la vie de tous les hommes. St Jean qui a vu son Maître le matin de Pâques a pu écrire cette page de la vie en Dieu à partir de sa connaissance du Verbe de Dieu en Jésus de Nazareth mort et ressuscité.

Ce monde merveilleux, dès aujourd'hui, nous pouvons l'apercevoir en la personne du Christ vivant au milieu de nous. En permanence, nous réalisons sa dernière consigne: " Faites ceci en mémoire de moi." Cette mémoire est vivante, comme sa Parole. Jésus est toujours là au milieu de notre monde.

Pour compléter la vision qu'il nous a fait voir, St Jean rappelle: " Voyez comme il est grand l'amour dont le Père nous a comblés: Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu, et nous le sommes." C'est dire que chaque homme, chaque femme est unique, parmi une multitude harmonieuse d'uniques. L'Amour ici est Dieu lui-même. C'est l'œuvre de son Fils Unique. Il a la mission de ne perdre aucun de tous ceux que le Père lui a confiés.

Combien d'images illustrées dans les paraboles ont décrit ce parti pris de Dieu même pour ceux qui sont perdus. Chacun peut avoir maintenant l'expérience de Dieu, ce Dieu qui se dit préoccupé de chacun de nos cheveux. La vision que propose la Fête de la Toussaint dépasse les limites de notre imagination, notre capacité de concevoir. Nos langues n'ont plus de mots pour dire ce que les yeux des saints peuvent voir. L'écho de leur louange nous en dit long : " Amen ! Louange ! Gloire, Sagesse et Action de Grâce, Honneur, Puissance et Force à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen !" Que pourrait-on dire quand on vit l'Amour qui n'a pas de limites ?

Le Christ complète ce chant de louange par les mots bienheureux donnés à tous ceux qui sont sortis de la grande épreuve. Heureux les pauvres, les doux, les proscrits, les torturés, les persécutés, tous ceux qui ont le coeur plein de pitié, et de miséricorde, les coeurs simples, les transparents, les partisans de la paix.

La sainteté c'est répondre à l'envie de Dieu d'être avec nous. Ce projet de Dieu est dans l'épaisseur même de notre existence. Comme dans l'Apocalypse, la multitude qui vient se laver dans le sang de l'agneau, nous venons fonder notre espérance sur le Christ et retrouvons notre transparence comme lui-même est transparence. Pureté de source qui devient miroir où notre visage et celui de Dieu ne font qu'un. .

Denis Luong