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LES SCULPTURES DE SAINT GERMAIN L'AUXERROIS

Sculpture de l'église:


Le clocher aux quatre angles s'orne de dix chapiteaux de trois types d'épannelage

- à l'ouest : cubique, corbeille à deux faces (masque, feuilles épannelées se retournant en volutes aux angles);

- à l'est : cylindrique, masque, personnages, oiseaux et volutes;

- un troisième type avec corbeilles en tronc de cône à trois faces, les plus importants (A. et B voir plan sur fiche 8).

Sur le côté du A, un cyclope tient un bâton. Au centre, un personnage à grosse tête porte un sac, des serpents lui mordent les seins, de chaque côté personnages soufflant dans une trompette. Le B a sur chaque face un quadrupède, celui de gauche inachevé, les deux autres à tête commune en angle.

La composition est déséquilibrée car les chapiteaux sont comme inachevés, mais en un programme formel cohérent. Ces chapiteaux sont caractéristiques de la fin du XIe, malgré un manque de maîtrise (champ de corbeille nu, adhérence du cadre, adaptation des figures à l'architecture de la corbeille). C'est donc vers l'évolution normande à partir de 1060 que les rapprochements semblent les plus évidents, par les détails sans profondeurs, anatomie nullement réaliste, par la tradition du chapiteau corinthien transformé en composition à masques et volutes, enfin extrême sobriété décorative. (Nef de St-Etienne de Caen - Morienval). Ces sculptures peuvent être datées de 1080-1100 bien particulières de l'art du Xle de la Normandie et du Vexin, avant l'avènement du géométrisme.

Dans le choeur, huit chapiteaux sont authentiques. Ils soutiennent les rouleaux de l'arc triomphal et les nervures de la voûte selon deux compositions : grandes feuilles se retournant à l'angle en volutes, corbeille nue à abaque incurvé et ressauts carrés aux angles et au centre. Les autres corbeilles sont identiques, mais les feuilles disposées différemment, deux feuilles sur les angles encadrent une autre plus petite. Egalement, deux modes de traitement : dans les gros chapiteaux, feuilles striées, de fins sillons verticaux - sur les autres, feuilles à lobes différenciés.

Chapiteaux des angles est du clocher (1080-1100) A et B sur le Plan de la fiche 8
 

Chapiteau de la chapelle sud (1160-1170)         Un des 3 chapiteaux authentiques de la nef. Fin XIIe début XIIIe

Dans la chapelle sud, trois groupes de quatre chapiteaux. Montants des baies, supports des nervures, rouleaux de l'arc ouest. Aucun n'a gardé le souvenir du chapiteau corinthien encore présent dans le choeur, sauf quelques chapiteaux des baies. Là aussi, deux types de composition :

d'un côté, feuilles juste dégrossies s'enroulant en angle et au centre en grosses boules à plusieurs épaisseurs, traitement gras et ample; d'un autre, petites feuilles collées à la corbeille ou feuille seule sans lobes, denticulée, mais aux sillons profonds. Ces deux ensembles se rangent dans le style typique de la seconde moitié du XIIe siècle.

Dans l'avant-nef de Saint-Denis, élevée entre 1130-1140 la composition avec abaque à faces incurvées régit le décor de nombreux chapiteaux comme dans le choeur de Châtenay; mais le traitement très rigide se rapproche plus des chapiteaux de l'arc ouest de la chapelle.

Dans les chapelles rayonnantes de Saint-Germain-des-Prés, l'ensemble des chapiteaux rappelle celui de Châtenay que l'on peut donc situer vers 1160-1170.

 

Dans la nef, seules trois piles sud ont des chapiteaux authentiques : épannelage carré, aux angles adoucis. Ce traitement ample, au modelé simplifié est issu de celui de la nef de Notre-Dame de Paris, et se retrouve à la fin du Xlle et au début du XIIIe à Créteil, Arcueil, etc... et bien d'autres églises de la région parisienne.

A Châtenay, la sculpture du clocher permet de constater la pénétration de l'influence normande à la fin du XII,, jusqu'aux portes de Paris, Chartres étant une des étapes de cette pénétration. Au XIIe le courant se renverse et ce sont les grands centres, parisiens qui donnent le ton : Saint-Germain-des-Prés, Notre-Dame, etc... Saint-Denis.