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   Poser la question du bonheur  
     
   Germinal 121, avril 2001  
   

Poser la question du bonheur c'est inévitablement susciter à l'esprit la question du malheur, tant une chose paraît devoir naître de son contraire. D'ailleurs c'est le sens induit de la petite feuille orange qui nous convie à cette réflexion.
Quand on se pose soudainement la question, la vie semble tout d'abord une sorte de cosmos parsemé de galaxies séparées par un vide immense ; de même les événements heureux ou malheureux de l'existence se trouveraient séparés par de plus ou moins vastes périodes d'une vie quotidienne vide qu'il serait vain de chercher à qualifier autrement.
Cette impression rapide réduit considérablement la vision de ce que peut être une vie humaine par l'habitude de notre société de privilégier à l'excès les qualificatifs médiatiques conduisant à ne retenir que l'exceptionnel, bon ou mauvais. Une vie humaine ne peut être réduite ainsi.
Le quotidien dans sa banalité et sa répétition est plus riche de bien des sensations, de bien des émotions, partagées ou non, mais vécues au fil des relations et des rencontres. Tous les instants sont sources de bonheurs ou de malheurs, et si ces mots paraissent trop forts, disons de satisfactions ou de désagréments, de joies ou de tristesses, de confiances ou de craintes, de bonnes ou de mauvaises impressions, mais rien qui soit inqualifiable ou qui ne pourrait être exprimé du ressenti personnel si on prenait le temps de l'analyser.
Bien sûr tout n'est pas à mettre sur le même plan, et doit être apprécié avec discernement.

Ceux qui ont perdu un être cher savent que la douleur immédiate et lancinante naît de l'absence qui, brutalement, révèle la nature d'un bonheur quotidien, parce qu'il n'est plus, et donne sens à cette parole de l'évangile : Là où est ton cœur, là est ton trésor.
L'attention à son vécu émotionnel paraît légitime et nécessaire pour aborder ses relations avec autrui, c'est à dire avec son prochain en terme de chrétienté. Peut être que dans ce moment d'analyse introspective se situe la relation personnelle de l'être avec Dieu, que prend sens la référence au comportement et à l'enseignement de Jésus, pour s'ouvrir sur les valeurs de la vie qu'Il nous invite à mener et qui nécessite cette intériorité et cette conscience de soi.
A l'image d'Elie (1 R 19,11…) qui ne reconnaissait pas Dieu dans les grandes manifestations spectaculaires ou terrifiantes de la nature, mais contre toute attente dans le souffle imperceptible d'une brise légère, le bonheur se décèle probablement par une attention de tous les instants. Le bonheur est bien souvent une grâce, donnée et reçue gratuitement, reconnaissable à cette voix qui nous interpelle comme la Samaritaine : si tu connaissais le don de Dieu.
Nous sommes parfois tentés de demander compte à Dieu des malheurs et des injustices du monde, mais qu'en est-il pour les joies gratuites que nous recevons, sont-elles le fruit de nos grands mérites ? Le Gloria proclame : "Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce", et je me demande quand fais-tu cela ?

Jean-Pierre CHATELARD

 
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