retour à la page d'accueil retour à la page d'accueil
retour à la page d'accueilarchives des homéliespetit germinal, informations pratiquesla vie de la communautédernières conférencesparticipez à germinal
retour page accueil Archives Forum Au sommaire du prochain numéro
 
Consulter et participer au forum Germinal

Forum Germinal

 
   Où ai-je du bonheur ?  
     
   Germinal 121, avril 2001  
   
Lorsque mes journées de travail sont trop longues, mon fils me dit à peine bonjour. Mais quel bonheur quand je rentre tôt, pas trop fatigué et qu'il se jette dans mes bras et que je ne me préoccupe pas de poser mes affaires pour accueillir son affection. Quand nous avons passé un peu de temps ensemble et qu'il me prend la main contre son cœur pour s'endormir !
Quand ma vie est une course permanente où pour "bien faire" je m'acharne à sauter les obstacles, à oublier les ratés : mais quel bonheur quand l'occasion m'est offerte du sacrement individuel de réconciliation et que j'ose regarder ma vie, me reconnaître petit et poser sans réserve cet acte de foi : Dieu est présent à mon côté et il m'aime tendrement et fidèlement (miséricordieusement).
Quand j'ai pris l'occasion de passer une nuit avec des sans domiciles fixes dans un foyer d'accueil : quel bonheur d'être présent et d'échanger sur nos vies avec ces personnes que d'habitude j'évite de trop regarder ; quel bonheur de retrouver la maison et le travail avec le regard transformé par l'amitié que j'ai reçue, par la réalité que j'ai vécue.
La vie passe, routinière. Mais quel bonheur quand à l'occasion d'un film vidéo au ralenti, j'observe le furtif et intense regard d'amour que me jette ma femme.
Quand l'occasion m'est offerte, et que je l'ai saisie, de passer une heure en silence avec le Christ, un temps perdu pour mes activités mais quel bonheur que ce temps donné à parler et à écouter Jésus dans mon cœur avec le support visible, tangible, de ce morceau de pain.


Mon travail me plaît, mais cet univers est rude. Il m'arrive de mordre. Mais quel bonheur de sentir la compréhension d'un collègue qui ne me condamne pas pour mon agressivité ou mon manque de disponibilité.
Ma fille est née ! Quelle fatigue de se lever à 3h du matin pour changer sa couche. Mais quel bonheur de tenir dans mes bras le fruit commun de mes entrailles et de celles de ma femme ! De voir ce petit corps complètement dépendant et fragile qui est abandonné à nos soins ; de voir l'extraordinaire croissance des cellules, l'évolution rapide de l'éveil et des acquisitions, l'ouverture à la vie qui l'entoure ; de voir l'aîné se soucier tendrement des pleurs de ce bébé.
Fatigué par les futiles préoccupations qui masquent tant de bonheur vécu, quel bonheur d'être simplement invités par des voisins et de se sentir écoutés avec attention.
Mais puisque je connais mes moments de bonheur, pourquoi je ne les provoque pas plus souvent ?
Renaud JEANJEAN

P.S. Merci à l'équipe de Germinal qui a suscité cette relecture.

 
  Envoyer sa contribution à Germinal            Consulter ou participer au forum