François, 25 ans, coopérant dans l'enseignement en Afrique
y a vécu une aventure spirituelle qui semble l'avoir comblé
d'un "bonheur simple". Il est décédé
en voiture, en revenant à travers le désert...
Nous remercions sa famille d'avoir accepté la publication de
ces deux extraits de lettre :
"J'étais sévère, strict, sérieux comme
un pape, désagréable souvent, rigide comme du marbre,
pendant les premiers cours. Je pensais que c'était le seul moyen
de m'imposer (…). En dehors, j'étais moi-même, (…) c'est-à-dire
pas comme cela, je crois !? Monstrueuse dualité qui faisait croître
un malaise inqualifiable (…).
Un samedi matin, après mon cours, je suis rentré chez
moi et j'ai pleuré silencieusement et abondamment. "Tous
les hommes pleurent un jour dans leur lit" dit Brel. Ce malaise
me prenait au ventre et me tordait les tripes. Je te promets que je
ressentais cela dans mon corps.
Puis j'ai prié… et ce jour-là, j'ai décidé
de tenter une aventure merveilleuse d'amour : tout faire par amour et
non par force !
Pari fou, pari vital pour retrouver une unité perdue. J'ai trouvé
ainsi un chemin de bonheur pour mon travail ! C'est génial !
Je les invite à travailler non par contrainte mais par amour
(…).
Pour moi, tout a changé. Je puise l'amour et la patience nécessaire
auprès du Dieu auquel je crois que je crois ! Tout cela pour
te dire que je vis une super expérience qui aurait pu être
désastreuse. L'amour possède une force étonnante
qu'il faut apprendre à utiliser".
Extrait d'une lettre à son ami Thê.
"Je vis actuellement une période très heureuse de
ma vie. Je peux même m'aventurer à parler d'état
de bonheur permanent. Un bonheur simple…
J'essaie de découvrir ce coin d'Afrique à travers les
gens qui l'habitent. Je fais des rencontres dans le village, des hommes,
des femmes qui vivent pauvrement et dans la joie : j'en sors toujours
ébloui et heureux. C'est en cela que ce bonheur est simple. Il
est dans la rencontre, à un carrefour, dans une cour, autour
d'une calebasse…
Le temps s'arrête, il n'est plus que présent. Que c'est
bon d'être, ni de faire, ni d'avoir, mais d'être."
Extrait de sa dernière lettre
à son ami le Père Michel Lépine.
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