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   A propos d'un conflit familial  
     
   Germinal 123, juin 2001  
   

Je propose un exemple, personnel, bien banal, un conflit familial. Un héritage partagé à la première génération avec déjà conflit puis à la deuxième, la mienne, entre une sœur et son frère, mon mari, mort maintenant.
Une très vieille maison à colombages avec rivière, prés, moulin… bref tout ce qui peut attiser le désir !
L'horreur sur deux générations et ce n'est pas fini… malheureusement.
Certes, mon mari était très généreux par tempérament, mais aussi enclin à céder pour avoir la paix, moi, généreuse également avec un sens très poussé de la justice mais peut-être aussi avec un peu trop l'orgueil de bien faire.
En tous cas, malgré nos efforts conjugués et maintes fois recommencés en pensant : "on va y arriver, on va retrouver la confiance réciproque et s'aimer vraiment, en frères," nous n'avons pas réussi.
Un de mes fils, le meilleur des hommes, me dit parfois, moitié sérieux, moitié riant : "avec ta sale charité chrétienne, tu nous as mis dans une drôle de panade ! On ne peut même pas, quand il y a la canicule, aller se baigner dans le bief autour du moulin et sur la chaussée, le seul endroit qui n'est pas dangereux."
Pourquoi, au partage, avoir cédé sur ce point et avoir abandonné un endroit irremplaçable, pourquoi en effet ? Ce n'est certainement pas par charité chrétienne uniquement. Avec l'âge et l'aide de Dieu, on arrive peu à peu à mieux se connaître vraiment. On finit par comprendre pas mal de choses. D'abord s'il y a des gens certes beaucoup plus intéressés et durs que d'autres dans n'importe quel conflit national, politique ou familial il est rare que l'un des partis soit innocent à cent pour cent et l'autre coupable au maximum.
Nous avons donc dû, mon mari et moi, le seul côté que je connaisse, à peu près, à fond maintenant, faire des erreurs, reculer devant certains efforts de compréhension, devant des explications qui nous auraient fait, en affrontant autrui, nous affronter nous-mêmes en profondeur, en pauvreté.
Bien sûr, il y a la peur toujours omniprésente dans les conflits mais, quand on aime vraiment, il n'y a plus de peur, on avance avec le Christ. Cela je ne l'ai pas vécu réellement, suffisamment, sans doute. Il ne s'agit ici ni de psychanalyse, ni de masochisme. Il s'agit d'une réflexion faite à la lumière de l'Evangile. La correction fraternelle c'est terriblement difficile, il faut beaucoup d'humilité et d'amour pour y arriver et pourtant c'est ce qu'on doit faire au lieu de critiquer par derrière.
En espérant que cette demi confession-analyse, pourra servir à moi-même et surtout à d'autres.
Geneviève MEHEUT

 
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