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Les questions relatives à la Famille sont actuellement à
l'ordre du jour. La complexité des situations conjugales, familiales,
les problèmes liés aux liens parents-enfants, ont conduit
associations et pouvoirs publics à prendre des initiatives. On
sait d'ailleurs que de nouvelles dispositions légales sont en
préparation, notamment en ce qui concerne l'hébergement
des enfants.
Quand la mésentente et les conflits dans une famille amènent
les parents à la séparation ou au divorce, tout l'équilibre
familial est gravement perturbé : exercice de la responsabilité
des parents vis-à-vis des enfants, organisation du cadre de vie,
charges financières, etc...
Beaucoup de familles font alors appel à des instances juridiques
et se contentent trop souvent de ne voir dans le confit que des "victimes"
ou des "coupables". Les décision importantes pour l'avenir
de chaque membre de la famille, et surtout pour les enfants, doivent
alors se prendre en pleine crise. L'incompréhension mutuelle
qui a pour conséquence le manque de communication, la séparation
et la souffrance de chacun, rend les parents particulièrement
fragiles. C'est dans l'adversité, l'opposition et la revendication
que les questions importantes sont tranchées ou imposées.
Peu à peu, pourtant une prise de conscience a vu le jour. Elle
nous fait sortir, enfin, du seul schéma "coupable-victimes".
En effet, le plus souvent, les conflits et les violences qui les
accompagnent trouvent leur origine dans la famille elle-même et
dans le mode de relations qui s'y sont nouées et établies
progressivement.
En outre, selon une formule qui se banalise : on ne divorce
pas de ses enfants. L'enfant, pour son développement, a besoin
de ses deux parents. Il a besoin que ses parents se reconnaissent mutuellement
dans leurs rôles de parents aimants et responsables.
C'est une prise de conscience qui a conduit, il y a une dizaine d'années
à la création, puis à la pratique de la médiation
familiale.
La médiation, c'est d'abord un lieu et un temps d'accueil. L'écoute
permettant aux familles, aux couples, aux parents, de faire le point
et de prendre une certaine distance vis à vis de leur situation
de crise.
La présence d'un médiateur professionnel impartial et
bienveillant permet à chacun, dans un premier temps, d'exprimer
sa souffrance, de se libérer du besoin d'accusation et de justification,
de mieux comprendre les raisons du conflit.
Dans un deuxième temps, la médiation aide le couple en
situation de rupture, à restaurer le respect réciproque,
à se reconnaître différents en ce qui concerne les
attentes, les besoins et les logiques de chacun. Ainsi, tout en gardant
sa dignité, chacun peut reconnaître à l'autre, le
cas échéant, son rôle de parent.
Par la suite, avec une garantie de confidentialité, dans un climat
de confiance et de sérénité, sont abordés,
point par point, les modalités pratiques de la séparation,
dans un esprit d'équité, et surtout dans le souci de l'intérêt
de l'enfant :
- Responsabilité parentale. projet éducatif
;
- Résidence des parents ;
- Hébergement des enfants ;
- Organisation des vacances ;
- Participation financière à l'entretien et à
l'éducation des enfants ;
- Partage des biens.
Cette élaboration, préalable à la démarche
judiciaire, permet ainsi aux parents de garder leur pouvoir de décision
et leur responsabilité parentale. Elle les confirme dans
leur rôle de parents.
La médiation familiale n'est pas une panacée mais
dans son domaine, elle répond, me semble-t-il, à des
besoins fondamentaux : responsabiliser les personnes, mieux communiquer,
créer et entretenir des liens de solidarité.
Heide Drabovitch |
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