Un professeur de Sophie Barrat demande à sa classe de 3e d'exposer,
sous forme d'un journal intime, un événement ou une tranche
de vie. Voici le texte d'Olivier Barraqué qui nous semble en rapport
avec le thème de ce Germinal. Son texte paraît avec son accord.
Le 06.02.01 cher journal :
Je n'ose toujours pas sortir de chez moi, je reste là dans ma
chambre à attendre dans l'inquiétude et dans la peur,
que la journée se termine.
J'entends continuellement le bruit des fusils des soldats Israéliens,
le fracas des pierres et les cris des civils Palestiniens qui comptent
parmi eux mon père. Je suis terriblement inquiet, tous les jours,
je vois défiler sous ma fenêtre les Palestiniens portant
à travers la ville tous les morts de la veille en hurlant : "
Allah est grand ". Et parmi ces morts, je vois des hommes, mais
aussi des enfants... beaucoup d'enfants. Ma mère et moi nous
restons ainsi cachés avec en permanence la peur que des soldats
Israéliens ne débarquent chez nous.
De temps en temps, le conflit se calme et je peux alors, non sans faire
attention, me risquer dehors pour aller voir mes amis. Mais ces périodes
ne durent jamais longtemps, il suffit d'un acte, d'une parole ou d'une
pierre pour qu'à nouveau tout s'embrase. Tous les soirs, je scrute
l'horizon, guettant mon père qui revient, Dieu merci, sain et
sauf mais pour combien de temps encore...
A chaque dîner nous le supplions ma mère et moi de rester
à la maison et de ne pas retourner au combat, mais il ne nous
écoute pas et nous répète sans cesse, qu'il se
bat pour la cause d'Allah.
Je ne connais pas, ou ne me souviens plus ce qui a déclenché
cette stupide guerre, mais je prie pour que nous puissions revivre tranquillement.
O.B.
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